L’Onu critique les procès « inéquitables » de djihadistes en Irak
Les Nations unies ont fait part mardi de leur « profonde inquiétude » après les lourdes condamnations infligées à des centaines d’anciens membres présumés du groupe Etat islamique (EI), dont certains n’avaient joué que des rôles subalternes, voire servi de boucliers humains, à l’issue de procès expéditifs en Irak.
Dans un rapport couvrant 794 procès qui se sont tenus entre mai 2018 et octobre 2019, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme de l’Onu (OHCHR) et le Bureau des droits de l’homme des Nations unies en Irak critiquent des « procès inéquitables » qui n’ont pas respecté les droits élémentaires de la défense.
Vingt-huit de ces procès concernaient des djihadistes étrangers originaires de onze pays, dont la France, la Suède et la Russie, a précisé le porte-parole de l’OHCHR, Jeremy Laurence, pendant une conférence de presse à Genève.
Les critiques de l’Onu font écho à celles exprimées en France par la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH), qui a appelé mardi à Paris à organiser le retour de onze de ses ressortissants condamnés à mort l’an dernier en Irak, et de « 60 à 70 autres qui seraient toujours détenus dans le nord de la Syrie ».
Rappelant que « la peine de mort est contraire aux valeurs et aux engagements juridiques de la France », la CNCDH critique elle aussi des procès « inéquitables » et expéditifs en vue desquels « les aveux sont parfois obtenus sous la torture ».
Paris a récemment confirmé sa politique consistant à laisser les djihadistes français être jugés dans les pays où ils ont commis leurs crimes.