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Les Français qui choisissent de rester à Wuhan font face à l’épidémie

Depuis le déclenchement de l’épidémie de coronavirus, beaucoup de ressortissants français ont été évacués de Wuhan, épicentre de l’épidémie. Certains ont choisi de rester pour des raisons personnelles et/ou professionnelles. Ils sont avec les Wuhanais et nous racontent leur quotidien en cette période inédite.

« J’ai un véhicule spacieux, je peux aider »

Frédéric Domeck habite à Wuhan depuis 2012 et il est professeur à l’Université de technologie de Wuhan. Il ne voit aucune raison de repartir en France puisque sa femme, sa fille et sa mère sont toutes ici.

Fin janvier, M. Domeck est devenu bénévole pour transporter des fournitures pour le personnel médical et les quartiers résidentiels. Ancien militaire, il a l’expérience des situations difficiles. « J’ai une voiture, je ne suis pas malade, je peux aider », raconte-il.

En plus d’un mois, il a parcouru plus de 600 km en voiture dans la ville, transportant de l’eau de javel, des gants, des combinaisons, des légumes …

Avant l’apparition de l’épidémie, c’était lui qui s’occupait des achats au supermarché. Maintenant le quartier résidentiel organise des achats groupés pour la nourriture et répond aux demandes des habitants en cas de problème. Les personnes qui gardent l’entrée du quartier lui facilitent le passage quand il sort rejoindre son groupe de bénévoles.

Quand il n’y a pas de travail de bénévolat, M. Domeck s’occupe de sa fille à la maison. Il donne aussi quelques cours en ligne.

Composée de sept équipes, le groupe où il fait du bénévolat a déjà aidé plus de 500 hôpitaux. Selon lui, il y a encore d’autres types de bénévolat organisés par d’autres habitants. « Les personnels médicaux ne sont pas seuls. Ils ont derrière eux tout le peuple chinois. On s’entraide et cela fait garder le moral », dit-il.

Phillipe Klein (1er à gauche) dans sa clinique internationale à Wuhan. (Photo fournie par M. Klein)

« Je fais mon travail, je suis médecin »

Philippe Klein s’est installé à Wuhan il y a six ans. Il dirige une clinique internationale au sein de l’Hôpital Union de Wuhan.

Il ne regrette pas son choix de rester. « Je fais mon travail, je suis médecin. »

Dès le début de l’épidémie, M. Klein a fermé la clinique et commencé à consulter les patients à leur domicile. Au début, il visitait cinq patients par jour, et le nombre de patients a diminué avec l’évacuation progressive des ressortissants étrangers.

Depuis le 11 février, la mesure de confinement a été mise en place dans les quartiers résidentiels de Wuhan afin de freiner la propagation du coronavirus.

Via Wechat ou par téléphone, les patients le contactent en cas de problème. Avec un permis de circulation, M. Klein se déplace pour les aider ou leur apporter des médicaments à leur domicile lorsque cela est nécessaire.

« C’est impressionnant de circuler dans une telle grande ville, où il y avait tant de vitalité, et de la voir comme ça, figée », raconte-il.

Il salue le courage de la Chine face à la situation de crise. « C’est unique dans l’histoire de l’humanité, avec tellement de sacrifices et des millions de gens confinés chez eux pour protéger le monde. » « Les médecins et infirmiers chinois ont aussi fait preuve de ce courage. »

M. Klein se dit patient et optimiste comme tout le monde à Wuhan. « Il y a de plus en plus de lits d’hospitalisation, et les équipes médicales sont nombreuses. La situation s’améliore. Nous gagnerons cette bataille », dit-il.

Frédérick Simon dans son studio de desgin. (Photo fournie par M. Simon)

« Je suis déjà Wuhanais, nous allons gagner »

« Je n’ai jamais pensé à partir, et je ne peux pas ». Frédérick Simon habite à Wuhan depuis dix ans. Sa femme et lui ont trois boutiques à la rue Lihuangpi – un café, une boutique de vêtements et un studio de design.

Le 20 janvier, à l’approche de la fête du Printemps, M. Simon a fermé en avance ces trois boutiques par précaution. « Si un de nos employés est infecté, il y aura de conséquences très graves car nous avons beaucoup de clients chaque jour. Je ne peux pas prendre le risque », dit-il.

Au début de l’épidémie, M. Simon travaillait tous les jours : avec un masque et des gants, il allait au studio à vélo faire le design seul, sans contact avec les autres.

Avec l’application de la mesure de confinement dans les quartiers, il fait ses courses à l’aide des achats organisés. Une fois, il voulait des oeufs mais a raté la commande de groupe. Mais il était surpris et ému de pouvoir se procurer quand même plus de 70 oeufs. On lui a dit : « vous avez un bébé chez vous ».

La vie de confinement permet à M. Simon de mieux connaître ses voisins chinois. « Je suis vraiment touché par la réaction et la résilience des gens. »

Pendant ce temps libre, il apprend à cuisiner des plats chinois tels que les nouilles à la sauce sésame de Wuhan, la soupe au poulet et le sauté de tomates et d’oeufs.

« La mesure de confinement est difficile mais nécessaire », pense-t-il. « Il faut apprendre des mesures mises en place par la Chine et Wuhan en particulier, car c’est le seul moyen de stopper l’épidémie. »

« Je reste à la maison comme tout le monde ici, avec de la patience, nous allons gagner », dit M. Simon.

Chrétiens TV

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