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Coronavirus Covid-19: Un lourd tribut pour les entreprises italiennes avec le confinement généralisé

Même si les mesures drastiques mises en place en Italie pour limiter la propagation du nouveau coronavirus s’avèrent efficaces sur le plan sanitaire, elles risquent de grever lourdement la troisième économie européenne, en particulier ses petites et moyennes entreprises.

Pays européen le plus touché par ce que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) définit désormais comme une pandémie, l’Italie est verrouillée depuis le début de la semaine, et ce, jusqu’au 3 avril.

La majorité des 60 millions d’Italiens appliquent les consignes gouvernementales de limitation des déplacements au strict nécessaire et les villes sont désertées.

Conséquence: l’activité économique quotidienne est inférieure de 10 à 15% à son niveau normal, selon l’économiste Lorenzo Codogno.

Le ministre italien de l’Economie Roberto Gualtieri a quant à lui prévenu mercredi que le produit intérieur brut (PIB) connaîtrait une « baisse significative » cette année.

Même s’il a promis que « personne ne perdra son travail » à cause de l’épidémie, des milliers d’entreprises risquent d’être poussées à la défaillance avec l’assèchement de leur trésorerie.

« Si ça continue comme ça, je vais mettre la clé sous la porte », s’inquétait mercredi Franco Giovinazzo, gérant du Spazio Caffe dans le centre de Rome, où les aliments non consommés restaient dans les présentoirs à une heure où se presse habituellement la clientèle du déjeuner.

« Si vous ne vendez pas une paire de chaussures aujourd’hui, elles seront encore vendables dans un mois. Mais que puis-je faire de ça? Je dois tout jeter. »

RESTRICTIONS SUPPLÉMENTAIRES

La situation ne risque pas de s’améliorer, puisque le président du Conseil italien Giuseppe Conte a annoncé mercredi soir la fermeture jusqu’au 25 mars des bars, restaurants, salons de coiffure et de beauté, et de l’ensemble des commerces à l’exception de ceux qui vendent des produits alimentaires ou de santé. Dans les entreprises, l’ensemble des services non essentiels à la production sont également concernés par cette décision.

Si l’ensemble des acteurs du tourisme et de l’hôtellerie-restauration sont probablement les plus pénalisés, toutes les entreprises italiennes sont affectées.

« Les trois prochains mois vont être épouvantables », estime Antonio Marzo, propriétaire d’Indaco Project, qui produit des logiciels et du matériel informatique pour l’automatisation de la production à Bologne, dans le nord du pays.

« Les clients ne dépensent rien parce qu’ils craignent une paralysie totale et on ne peut même pas aller les voir car ils ont peur du virus », explique-t-il en prévenant que, faute d’amélioration de la situation d’ici un mois, il pourrait être contraint de mettre ses salariés au chômage technique.

Bien que très contraignantes, les mesures mises en place par le gouvernement sont bien accueillies. Selon un sondage publié cette semaine par l’agence Ixe, 89% des Italiens y sont favorables et 78% disent qu’ils soutiendraient même des mesures plus sévères.

Pour Antonio Marzo aussi, le plus important est que l’épidémie soit rapidement enrayée et il espère même que le gouvernement imposera une fermeture complète des lieux de travail.

D’autres patrons considèrent au contraire qu’une telle éventualité serait fatale à leur activité.

Federico de Stefani, directeur général de SIT, entreprise de Padoue qui fabrique des systèmes de sécurité pour chaudières et compteurs à gaz intelligents, juge qu’un arrêt complet ne serait acceptable qu’à l’échelle européenne.

« Pour nous, il est vital de continuer à produire, facturer et expédier nos produits chaque jour », a-t-il dit. Mais « si nous devions suspendre la production, les clients à l’étranger commenceraient à se fournir ailleurs. »

Les exportateurs italiens, par définition plus exposés à la concurrence internationale, seraient les plus affectés par un arrêt complet de l’activité, juge également Massimo Carboniero, propriétaire d’Omera, une entreprise fabriquant des presses mécaniques et hydrauliques basée en Vénétie.

CRISE DE LIQUIDITÉS

Quel que soit le secteur d’activité, la priorité de chaque entreprise pour rester à flot est de maintenir une trésorerie suffisante pour régler les factures, les loyers et les salaires.

« Les entreprises sont en train de s’asphyxier », observe Massimo Carboniero.

Le gouvernement a promis de soutenir les banques afin de les autoriser à suspendre les échéances des prêts, mais le plan d’action des autorités reste vague et n’a pas encore été validé.

Le système financier italien occupe un rôle central pour maintenir l’activité économique mais il est soumis à des règles strictes destinées à préserver la stabilité financière, qui limitent sa capacité d’action.

Les banques italiennes ont traversé plusieurs années difficiles sur fond de marasme économique et, même si leur situation s’est améliorée, elles restent peu enclines à accorder des crédits, en particulier aux emprunteurs dont le profil est risqué.

La crise liée au nouveau coronavirus devrait encore accentuer leurs réticences. Le récent pic des obligations d’Etat italiennes affecte la valeur des avoirs des banques en dette souveraine, les risques de récession accentuent la probabilité de problèmes sur les prêts, tandis que les turbulences des marchés et la chute de la confiance va affecter les revenus qu’elles tirent de la commercialisation de produits financiers.

Les entrepreneurs les plus exposés demandent donc une intervention immédiate de l’Etat.

Pour Mauro Frascati, qui gère la boutique de vêtements Bindi dans le centre de Rome, sans exemption de TVA ni réduction de l’ensemble des autres taxes, son commerce et de nombreux autres ne s’en sortiront pas.

Mario Monfreda, propriétaire du Larys, un restaurant voisin, est encore plus inquiet.

« Ça va entraîner de la pauvreté et de la misère », note-t-il. « Il y aura plus de morts à cause de la crise économique qu’en raison du virus lui-même. »

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