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Pâques à l’épreuve du coronavirus Covid-19

Alors que la plus grande fête chrétienne se déroule dans quelques jours à peine, ce sont confinés que les fidèles célébreront Pâques. Une situation particulière qui réactualise le message pascal.
Comme chaque année, les chrétiens du monde entier s’apprêtent à célébrer Pâques. Pourtant, dimanche 12 avril, la fête ne se fera pas en grande pompe, chacun sera confiné chez soi. Repousser Pâques à des jours meilleurs ne s’imposerait-il donc pas comme la solution la plus sensée? L’idée a été évoquée par certains, mais n’a pas fait de chemin. «Pâques n’est pas là pour les temps meilleurs ou fêter les beaux jours, mais pour les mauvais moments. Pâques fait irruption dans nos vies alors qu’on ne s’y attend pas. On ne le choisit pas, c’est d’autant plus fort», affirme Hélène Küng, pasteure de la paroisse du Coude du Rhône, de l’Église réformée évangélique du Valais (EREV).
Pâques surgit là où se trouvent les gens, que la situation soit confortable ou non. «Pâques résonne chaque année autrement, en fonction de nos conditions de vie. Le message tient quoiqu’il arrive», ajoute Hélène Küng qui célébrera, avec ses deux collègues, le culte du dimanche de Pâques, diffusé sur la RTS. Ce message, pour les chrétiens, c’est celui d’une certitude. Même dans les situations les plus désespérées et impossibles, le bout du tunnel apparaîtra. C’est ce que rappelle le récit de la résurrection de Jésus.
Le contexte actuel est-il donc plus propice à intégrer ce message, alors même qu’il reste difficile à faire passer année après année? «On y croit depuis 2000 ans, mais c’est un travail que de faire passer ce message qui reste étrange et mystérieux. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’il y a 40 jours de carême pour s’y préparer», note la pasteure de l’EREV. Découvrir, redécouvrir Pâques et sa nouveauté reste donc un travail inachevé pour les chrétiens. Or, dans le contexte actuel, Pâques semble tomber à pic.

Vivre Pâques dans sa chair

«Avec ce qui se passe aujourd’hui à Pâques, chacune et chacun peut expérimenter son propre Vendredi-Saint», rappelle la pasteure Nadine Manson, chargée des questions liturgiques à l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS). C’est peut-être là la particularité de la fête cette année. Le message pascal n’est plus que théorique, il est vécu. «Tout ce qui se vit entre les Rameaux, le Vendredi-Saint et le dimanche de Pâques, c’est un peu ce que nous vivons avec la pandémie. La peur, l’angoisse, la chute, mais il y aura un après. Avec la situation actuelle, les gens peuvent vivre dans leur chair le message d’espoir intrinsèque à Pâques. C’est une mise à l’épreuve moderne», précise la théologienne.
Concrètement, «c’est une invitation à ouvrir nos antennes, à être attentifs. Le récit de Pâques est une série d’enfermements, qu’il s’agisse du tombeau, ou de la chambre occupée par les disciples. À chaque fois quelque chose ou quelqu’un vient les ouvrir», résume Hélène Küng. Pâques peut donc parler plus encore que d’ordinaire à notre quotidien, mais il peut aussi s’en éloigner, car le contexte lié à la pandémie paraît déjà en soi tellement extraordinaire, incompréhensible et inhabituel, que le mystère de la résurrection peut le paraître d’autant plus. Pourtant, l’actualité «nous oblige à réfléchir à nos valeurs et au fait que rien n’est acquis. Nous faisons donc face à une situation propice à ouvrir certains clapets fermés de nos esprits», ajoute encore Hélène Küng.

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Une ressource existentielle

Mais alors qu’est-ce que Pâques peut apporter quand l’avenir est bouché et incertain comme aujourd’hui? «La réponse est propre à chacun. Mais il faut se rappeler que Dieu n’abandonne jamais les humains. Sinon, il n’y aurait ni Pâques ni renouveau», insiste Hélène Küng. Une présence également évoquée par le pasteur retraité Jean-Philippe Calame, ancien conseiller synodal de l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN): «Le pire pour l’humanité serait qu’elle se croie confinée en l’absence de Dieu. Jésus était confiné dans le tombeau, mais de par sa résurrection, il a enlevé le pouvoir qu’a la mort de nous confiner, il a complètement ouvert la voie entre le Créateur et les humains.» Et Hélène Küng d’ajouter: «Quelle que soit la situation, il y a à Pâques quelque chose qui est offert, qui est plus fort que la mort. Et ceci traverse toutes nos situations de vie.»
Alors finalement, vivre Pâques confinés perturbe nos habitudes de convivialité, mais il n’en modifie pas le sens. Pâques est donc une ressource pour aujourd’hui. «Avec la pandémie, le message de Pâques devient très concret. La question du choix de vie prend toute sa place: qu’est-ce qui est le plus précieux? Qu’est-ce qui va me motiver à tenir mes bonnes résolutions?», explique Jean-Philippe Calame, qui a participé à la préparation de la semaine «sainte» de la communauté de Grandchamp, disponible en ligne. Toutefois, il confie ses inquiétudes quant à l’après Covid-19: «Le plus grand danger serait de vouloir retrouver la situation d’avant. Tout ce qu’on est en train d’apprendre de positif, la générosité, la solidarité, l’entraide, qu’est-ce qu’on va en faire après? Est-ce qu’on va continuer notre vie dominée par la dictature du capitalisme ou saisir cette occasion pour évoluer?»
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