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Une révélation pour Barack Obama «sur le chemin de Damas» ?

En référence au «persécuteur des premiers chrétiens», Saul de Tarse, une ONG chrétienne souhaite que Barack Obama ait une révélation «sur le chemin de Damas», ce qui l’inciterait à changer de politique.

Quelque 22,5 millions de personnes vivent en Syrie. Une vaste majorité de la population syrienne est de confession musulmane sunnite (74%). Environ 12 % des Syriens, dont le président Bachar al-Assad, se réclament de la religion alaouite, une branche dissidente de l’islam chiite. Les chrétiens représentent 8 à 10 % de la population. Enfin, d’autres minorités religieuses plus modestes sont présentes en Syrie, comme les juifs, les druzes et les yézidis.

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La population sunnite habite toutes les régions de Syrie, tandis que les alaouites vivent sur la côte méditerranéenne, entre Homs et Damas. La population chrétienne se concentre quant à elle dans un territoire étroit situé à l’est de la région occupée par les alaouites ainsi qu’au nord-est du pays (à Kameshli et Hassaké). On trouve en outre des quartiers chrétiens dans les villes principales, par exemple à Alep, Homs et Damas.

Bachar al-Assad, comme son père avant lui, a placé des alaouites aux postes clés du gouvernement et de l’armée. En raison de la présence de courants sunnites radicaux au sein des insurgés, la question religieuse fait partie intégrante de la révolution contre Bachar al-Assad.

Aux yeux des insurgés, il y a d’un côté les musulmans sunnites, et de l’autre Bachar al-Assad et toutes les minorités religieuses dont les chrétiens. Ces groupes extrémistes sont soutenus par les pays sunnites comme l’Arabie saoudite, le Qatar et Turquie, ou encore par les pays occidentaux comme la France et les États-Unis, tandis que le président Bachar al-Assad peut compter sur l’aide de l’Iran chiite, du Hezbollah chiite libanais et de la Ruissie.

John Eibner, un responsable de l’organisation non-gouvernementale Christian Solidarity International s’est rendu en Syrie pour s’entretenir avec des membres de la minorité chrétienne et quelques musulmans sunnites, ainsi que des représentants des services gouvernementaux et d’organisations à but non lucratif.

Les chrétiens avec qui il a parlé se disent choqués et horrifiés par les derniers événements. Ils ont beaucoup de peine à comprendre pourquoi les États occidentaux, pourtant de tradition chrétienne, ne prennent pas clairement fait et cause pour eux, mais semblent plutôt favorables à l’opposition. Or, c’est du côté de l’opposition que se trouvent les forces qui s’en prennent de manière ciblée aux minorités religieuses. Actuellement, le régime de Bachar al-Assad est le seul espoir de ces chrétiens. Ils estiment qu’il est le dernier rempart pour les protéger de l’extinction.

La population syrienne étant essentiellement musulmane sunnite, les puissances intéressées à la chute de Bachar al-Assad, le moyen le plus efficace d’y parvenir était d’attiser un conflit religieux. Ces puissances espéraient que les sunnites se détourneraient de leur dirigeant alaouite et que le régime s’effondrerait. Voilà sur quoi reposait la politique du président américain Barack Obama. Mais en réalité, les sunnites (et l’armée en particulier) ne se sont pas détournés de Bachar al-Assad aussi clairement qu’ils l’espéraient. À cause de ce mauvais calcul, les États-Unis sont aujourd’hui très limités sur le plan de la politique extérieure. Parallèlement, ils laissent de plus en plus de marge de manœuvre aux régimes islamistes, ce qui favorise la situation déjà évoquée : l’Arabie saoudite et le Qatar s’occupent de résoudre le problème syrien. Le résultat de tout cela, c’est malheureusement des perspectives très sombres pour les groupes religieux non sunnites de Syrie.

Après son retour de Syrie, John Eibner a été entendu par une commission de parlementaires américains. Il leur a exposé la situation des minorités religieuses en Syrie: «C’est bien leur existence qui est en jeu», a-t-il mis en garde. Le Congrès avait invité John Eibner pour parler de la question des «minorités religieuses prises entre deux feux en Syrie». Il a rappelé qu’en tant qu’alaouites, Bachar al-Assad et son père sont considérés comme des incrédules et des apostats par les dirigeants sunnites. De ce fait, les al-Assad ont cherché à séparer strictement la religion des affaires d’État. Une politique qui a profité tant aux sunnites qu’aux non-sunnites, car tous jouissaient de la liberté de religion. Or, les islamistes sunnites mettent en péril cet équilibre.

Et John Eibner de tirer un parallèle avec l’Irak: «À cause du terrorisme islamiste qui se développe en Irak depuis la chute de Saddam Hussein, près de la moitié des chrétiens irakiens a fui le pays.» Ceux qui sont restés se sont pour la plupart réfugiés en lieu sûr. «La situation des minorités religieuses en Syrie pourrait devenir encore pire qu’en Irak», craint-il.

Au nom de l’organisation chrétienne Christian Solidarity International, John Eibner a appelé les États-Unis à cesser la «guerre qu’ils mènent de facto contre l’État syrien» et à intervenir pour stopper la livraison d’armes aux islamistes. Il a invité les États-Unis à collaborer avec la Russie pour mettre un terme à la guerre civile syrienne. Faisant référence au «persécuteur des premiers chrétiens», Saul de Tarse, il a dit souhaiter que le président américain Barack Obama ait une révélation «sur le chemin de Damas», une révélation qui l’inciterait à changer de politique. L’attitude adoptée jusqu’ici par les États-Unis favorise en effet la persécution des minorités religieuses en Syrie et dans tout le Proche-Orient.

Chrétiens TV

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