Rechercher sur le site

Entrez les mots-clés dans la boîte ci-dessous :

Vous aimez nous lire?

Soutenez-nous !

Abus sexuels: l’Eglise de France crée une commission d’indemnisation

Les évêques de France réunis à Lourdes ont acté la création d’une commission indépendante chargée d’identifier et d’indemniser les victimes d’abus sexuels dans l’Eglise, a annoncé lundi le président de la Conférence des évêques de France (CEF), Monseigneur Eric de Moulins-Beaufort.

Cette commission, appelée Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR), sera financée grâce à un fonds abondé par la vente de biens immobiliers de l’Eglise, « autant qu’il est nécessaire », a précisé l’archevêque de Reims pendant une conférence de presse.

Pour gage d’indépendance, elle sera présidée par une laïque, la juriste Marie Derain de Vaucresson, ancienne défenseure des enfants adjointe du défenseur des droits de 2011 à 2014, indique la CEF sur son site internet.

Mgr Eric de Moulins-Beaufort avait annoncé un peu plus tôt, dans son discours de clôture de l’assemblée plénière de la CEF, la création de plusieurs groupes de travail chargés de réfléchir au fonctionnement de l’Eglise après les révélations sur l’ampleur des abus sexuels commis contre des mineurs.

Il ne s’était cependant pas exprimé à cette occasion sur la question des réparations financières, sur laquelle il était très attendu par les victimes après la publication, début octobre, du rapport accablant de la commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (Ciase), présidée par Jean-Marc Sauvé.

A la suite de ce rapport qui estime le nombre de victimes d’abus sexuels à 216.000 depuis 1950 en France, les évêques avaient reconnu vendredi la « responsabilité institutionnelle » de l’Eglise et le « devoir de justice et de réparation » entraîné par ce constat.

L’EGLISE « OBLIGÉE DE REGARDER SA FACE SOMBRE »

La création de la commission spéciale d’indemnisation a été votée par les évêques lundi matin.

Dans son discours de clôture de l’assemblée des évêques, le président de la CEF a souligné que le rapport Sauvé avait mis l’institution devant ses responsabilités.

« Le rapport a fait apparaître une réalité de l’Eglise que nous ne savions pas voir », a-t-il dit. « Il nous faut bien le reconnaître et le confesser, nous avons laissé se développer un système ecclésiastique qui (…) abîme, écrase, bafoue des êtres humains et leurs droits les plus élémentaires. »

Mais si les évêques ont senti monter en eux « le dégoût et l’effroi » face à ce que les victimes ont subi, et si l’Eglise a été « obligée de regarder sa face sombre », Mgr Eric de Moulins-Beaufort a estimé nécessaire de prendre le temps de la réflexion avant de traduire en actes certaines des 45 recommandations du rapport de la Ciase.

Les évêques, a-t-il dit, ont décidé pour cela la création de groupes de travail qui seront pilotés par des personnalités laïques et qui auront pour tâche de réfléchir à l’organisation et au fonctionnement de l’Eglise, avec l’aide d’un représentant du pape François et en collaboration avec les services de l’Etat comme la police et la justice.

« Ces groupes devront faire des propositions concrètes » pour que l’Eglise puisse prendre des décisions à plus ou moins court terme, le cas échéant après une période d’expérimentation, a indiqué le président de la CEF, ajoutant que leur travail se poursuivrait « jusqu’au printemps 2023 ».

(Rédigé par Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey)

Besoin de 10 000 partenaires mensuels pour Chrétiens TV

Chrétiens TV

Les commentaires sont fermés.

LES ARTICLES LES PLUS LUS