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La persécution des chrétiens aujourd’hui

« La persécution des chrétiens aujourd’hui », tel est le thème d’un important congrès qui a attiré plus de quatre cent cinquante visiteurs dans le centre de réunions Schönblick à Schwäbisch-Gmünd (sud de l’Allemagne). Ce congrès a lieu tous les deux ans depuis 2009. Il est organisé par le Christliche Gästezentrum Schönblick et par l’agence d’informations évangélique IDEA.

Environ trente organisations chrétiennes qui s’occupent de la persécution des chrétiens sont partenaires de ce congrès ; la Solidarité Chrétienne Internationale  y participe depuis 2011. La situation des chrétiens opprimés au Moyen-Orient, au Nigéria, en Inde et en Chine ont constitué les priorités de ce congrès 2019. Plusieurs conférenciers de ces pays étaient présents.

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« Avant la guerre, beaucoup de personnes ne savaient même pas qu’il y avait des chrétiens en Syrie. » C’est ainsi que Peter Fuchs, directeur de CSI-Allemagne, a commencé son exposé sur les chrétiens de Syrie lors du congrès.

Un berceau du christianisme

Mais Peter Fuchs a voulu remettre les choses à leur place et il a présenté la Syrie comme un berceau du christianisme : en effet, Damas, la capitale, a été un centre important du christianisme à partir du ive siècle. Et même si les trois quarts des Syriens sont des musulmans sunnites, la proportion des chrétiens représentait encore environ 10 % de la population avant la guerre.

Peter Fuchs a emmené les participants dans un pèlerinage virtuel en Syrie. Ce faisant, il a souligné à plusieurs reprises la richesse de la culture chrétienne en Syrie.

La richesse de la culture chrétienne était d’ailleurs protégée par le gouvernement syrien. Noël, par exemple, est encore un jour férié. Par ailleurs, les clochers de nombreuses églises sont plus hauts que les mosquées, contrairement à ce que l’on voit dans d’autres pays à majorité musulmane. Peter Fuchs, en sa qualité de prêtre, entretient des contacts avec les chrétiens syriens depuis plusieurs années. Il apprécie beaucoup ce respect de l’architecture chrétienne : « Lorsqu’on visite le quartier chrétien de la vieille ville de Damas avec tous ses vieux cafés, on rencontre des églises à tous les coins de rue. »

De nombreux chrétiens quittent leur patrie

La guerre a fortement ébranlé les fondements du christianisme en Syrie. Peter Fuchs a insisté sur le fait que les manifestations contre le régime syrien n’ont jamais été pacifiques. Il réfute par contre le terme guerre civile : « Il s’agit plutôt d’une guerre qui a réuni de nombreux participants étrangers : selon certaines estimations, près de 300 000 djihadistes issus de 86 nations auraient essayé de balayer le gouvernement laïc. »

Les conséquences de la guerre sont catastrophiques, notamment pour les chrétiens : plus de 200 églises et 3 000 écoles (source : Aide à l’Église en détresse) ont été détruites et les chrétiens ont été malmenés par des groupes de djihadistes. Bon nombre d’entre eux ont été enlevés, violés et même tués. Plusieurs dizaines de milliers de survivants ont quitté le pays. Dans la seule métropole d’Alep, il reste aujourd’hui moins de 100 000 chrétiens, alors qu’avant la guerre on en comptait 250 000.

« La peur nous tétanisait »

Il y a encore peu de temps, la souffrance des chrétiens en Syrie était terrible, même à Damas, une ville pourtant relativement sûre. Au printemps 2018, des rebelles islamistes tiraient encore environ quarante obus de mortier par jour sur le quartier chrétien de la capitale syrienne à partir de la Ghouta orientale assiégée. Des habitants de la ville étaient cloîtrés chez eux : « La peur nous tétanisait. »

Le destin de la jeune écolière Christine Horani est particulièrement tragique ; Peter Fuchs l’a rencontrée deux fois : une première fois en février 2017, alors qu’elle était encore une jeune fille pleine de vie et débordante de santé ; « Lorsque je l’ai visitée de nouveau l’année suivante, j’avais en face de moi une grabataire avec une jambe amputée : elle avait été frappée par un obus de mortier. »

Villes chrétiennes : des destins variés

Peter Fuchs a également relaté sa visite à Maaloula, « autrefois la plus belle ville de Syrie », une ville où l’on parle encore aujourd’hui un dialecte araméen, la langue de Jésus. Des combattants de l’ancien Front al-Nosra et de l’Armée de libération syrienne avaient attaqué cette ville entre 2013 et 2014. Ils y avaient tué des chrétiens, détruit des champs et arraché des croix aux toits des églises. Les photos des murs ravagés par les impacts de balles rappellent ces assauts violents. En 2017, Maaloula était encore une ville fantôme, mais malgré l’horreur du passé, de nombreux chrétiens y sont désormais retournés.

Seidnaya, quant à elle, est une ville à 100 % chrétienne située à 30 km au nord de Damas. Son sort a été plus favorable, puisque la milice chrétienne locale a réussi à tenir les djihadistes à distance. Ainsi, les quarante églises et chapelles de la ville sont même demeurées intactes.

Les sanctions de l’Occident sont catastrophiques

Même si actuellement de nombreuses régions de Syrie sont à nouveau relativement sûres, Peter Fuchs a constaté, notamment lors de son dernier voyage, une ambiance d’oppression : « La pauvreté est actuellement l’ennemi no 1 des Syriens ; avant la guerre, l’économie était florissante et le tourisme en plein essor, alors qu’aujourd’hui environ 50 % de la population est au chômage, ce qui constitue l’un des taux les plus élevés au monde ! » Et ceux qui peuvent travailler ont un pouvoir d’achat dérisoire par rapport à la situation d’avant la guerre. Quatre personnes sur cinq vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans de nombreux endroits, notamment à Alep, l’eau potable doit être achetée, car les conduites ont été bombardées.

Par ailleurs, cette pauvreté rampante est aggravée par les sanctions économiques appliquées par les États-Unis et l’Europe (y compris la Suisse), sanctions auxquelles sont par exemple opposés tous les patriarches syriens. Peter Fuchs accuse : « Ces sanctions sont inhumaines ! » En effet, elles touchent de nombreux secteurs économiques, notamment la santé, ce qui a des conséquences fatales pour les personnes malades dépendant des médicaments. Pour illustrer cet effet de nos sanctions, Peter Fuchs a donné l’exemple de Jamileh, une femme atteinte de leucémie dont CSI a déjà parlé. Si elle vit encore aujourd’hui, c’est grâce à l’aide de CSI ainsi qu’au travail de nos partenaires.

Il faut garder espoir

Peter Fuchs a évoqué des signes d’espoir en présentant les programmes d’aide de CSI comme le centre pour enfants réfugiés de Tartous, mis en place par sœur Marie-Rose, le centre pour enfants handicapés mentaux de Homs ou les programmes de formation des Maristes bleus à Alep qui forment des dizaines de Syriennes et de Syriens pour les rendre capables de lancer une entreprise.

Encore un signe d’espoir : le tempérament des Syriens. Ils sont nombreux à être très cultivés et travailleurs. Écoutons encore Peter Fuchs : « Ils sont capables d’obtenir quelque chose à partir de rien. » Il l’illustre en présentant une photo d’Alep où l’on voit un bâtiment en ruine : de nombreuses personnes réfugiées habitent dans cet immeuble inachevé et ont parvenu à rendre les lieux habitables avec de simples bâches en plastique ; finalement, il a présenté une religieuse d’Alep qui, en tant que directrice de son école, avait décliné toutes les offres de fuite au Liban, et cela aux pires moments de la guerre ; elle avait déclaré qu’elle serait sur place tant qu’il resterait encore un seul enfant. Aujourd’hui, de nombreux enfants fréquentent à nouveau son école.

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