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Marine Le Pen réaffirme son soutien aux militaires dénonçant un « délitement » de la France

PARIS (Reuters) – Marine Le Pen a réitéré mardi son soutien à une tribune publiée la semaine dernière par des militaires à la retraite dans l’hebdomadaire Valeurs actuelles, alors que la ministre des Armées a dénoncé une volonté de « politisation des armées » de la présidente du Rassemblement national (RN) et assuré que des sanctions tomberaient.

Pour la présidente du RN, qui avait appelé ces militaires à la rejoindre dès la semaine dernière, les signataires de cette tribune constatent seulement que « la situation du pays est terriblement inquiétante » et « qu’il faut faire appliquer les lois ».

« Je partage leur constat et (…) je pense que ces problèmes se règlent par la politique et par un projet politique validé par les Français, dans un cadre évidemment démocratique », a déclaré sur franceinfo Marine Le Pen, candidate déclarée à la présidentielle de l’an prochain.

Alors que la ministre des Armées Florence Parly avait dénoncé lundi, également sur franceinfo, le fait que « ces généraux à la retraite (…) appellent à une sorte d’insurrection, du moins, attisent un climat de division », Marine Le Pen a estimé que cette tribune ne constituait « en aucun cas » une menace.

Il ne s’agit selon la présidente du RN que d' »interpeller en quelque sorte le peuple français sur la gravité de la situation et sur le fait que les lois ne sont pas appliquées dans notre pays pour lutter contre la criminalité », un constat selon elle « partagé par 90% des Français ».

De son côté, Florence Parly a dénoncé un comportement « irresponsable » et « inacceptable », rappelant que même à la retraite, les militaires sont astreints à un devoir de réserve et que des sanctions seraient donc prises « s’il y a des militaires actifs parmi les signataires ».

« Ce qui me choque encore plus, c’est que madame Le Pen ait pu appeler ces militaires à la rejoindre », a déclaré la ministre des Armées, qui avait dénoncé dimanche sur Twitter la « politisation des armées » qu’elle suggérait.

« NEUTRALITÉ ET LOYAUTÉ »

« Les armées ne sont pas là pour faire campagne mais pour défendre la France et protéger les Français », en respectant les principes de neutralité et de loyauté, a souligné Florence Parly sur Twitter, en précisant que la tribune avait été « uniquement signée par des militaires à la retraite, qui n’ont plus aucune fonction dans nos armées et ne représentent qu’eux-mêmes ».

Florence Parly a jugé que cet épisode mettait en évidence les limites de la « dédiabolisation » entreprise par Marine Le Pen depuis qu’elle a succédé à son père, Jean-Marie Le Pen, à la tête du Front national en 2011: « Elle ressemble bien plus à son père que ce qu’elle voudrait nous faire croire ».

Au gouvernement, la ministre déléguée chargée de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher avait également condamné lundi « sans réserve » cette tribune « d’un quarteron de généraux en charentaises qui appellent au soulèvement ».

Dans l’opposition, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a fustigé la réponse tardive de l’exécutif.

« L’appel des militaires (en retraite) factieux, diffusé par l’hebdo d’extrême-droite Valeurs actuelles et soutenu par Marine Le Pen reste sans réaction (du président Emmanuel) Macron, chef des armées. (…) J’en appelle à tous: personnalités, partis, associations et syndicats. Il est plus que temps de réagir! », a-t-il réagi samedi sur Twitter.

Le 21 avril dernier – 60 ans après le putsch des généraux à Alger – une vingtaine de généraux, une centaine de hauts gradés et plus d’un millier de militaires signaient une tribune pour dénoncer le « délitement » de la France et appeler les responsables politiques à défendre la nation contre « l’islamisme et les hordes de banlieue ».

« Nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation », observaient ces militaires en estimant que faute de réaction politique, une « guerre civile » serait inéluctable, avec pour corollaire une intervention des militaires d’active et un bilan se comptant en « milliers » de morts.

Deux jours plus tard, la présidente du Rassemblement national (RN), candidate à l’élection présidentielle de l’an prochain, invitait les signataires à la rejoindre « pour prendre part à la bataille qui s’ouvre », qui sera « politique et pacifique ».

La semaine précédente, Valeurs actuelles avait publié une tribune titrée « J’appelle à l’insurrection », signée par Philippe de Villiers.

Le frère cadet du fondateur du Puy du Fou, Pierre de Villiers – ex-chef d’état-major des armées ayant démissionné au tout du début du mandat d’Emmanuel Macron – est pressenti par certains comme éventuel candidat à la présidentielle de l’an prochain.

(Myriam Rivet, édité par Bertrand Boucey)

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