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La Macronie jugée à l’aune des élections municipales

Les qualités de stratège politique d’Emmanuel Macron seront jaugées à l’aune des élections municipales dont le premier tour a lieu dimanche, au mitan d’un mandat turbulent à la complexité encore aggravée par l’épidémie de coronavirus.

Malgré l’implication du président et moult réunions à l’Elysée, La République en marche n’attend pas de miracle de ce scrutin intermédiaire où les partis traditionnels – socialistes et Républicains – défaits en 2017 espèrent se refaire une santé, tandis qu’écologistes et Rassemblement national comptent marquer des points.

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« Quand on ne peut pas jouer gagnant, il faut jouer placé », répète à ses troupes le Premier ministre Edouard Philippe, lui-même tête de liste dans sa ville du Havre (Seine-Maritime), où une victoire au premier tour n’est pas acquise.

Parmi la dizaine de ministres candidats, seul Gérald Darmanin (Action et comptes publics) a annoncé qu’il quitterait le gouvernement pour devenir maire de Tourcoing (Nord).

L’incertitude domine dans les grandes villes : à Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, le score de la majorité donnera un signe sur l’état de santé de LaRem, parti né il y a quatre ans qui s’est fixé comme modeste objectif de faire passer de 2.000 à 10.000 le nombre de ses élus.

« Le fait qu’Emmanuel Macron ne gagne potentiellement pas Paris, qu’il ne gagne pas de grande ville et qu’il ne soit pas en première position pour les listes que LaRem a soutenues comme à Nice ou Toulouse montrerait sa difficulté d’implantation territoriale et renforcerait cette impression de déconnexion entre un pouvoir politique central et les acteurs locaux », note Jean-Daniel Lévy, de l’institut de sondages Harris Interactive.

Outre la jeunesse du parti et des critiques sur les réformes, le manque de corpus idéologique handicape la majorité.

« Quand on vote pour un maire de gauche, de droite ou d’extrême droite, on voit à peu près la politique qu’il va mener. Mais pour un candidat macroniste les électeurs sont infichus de dire ce qu’est son système politique, le système de valeurs qui va l’habiter durant le prochain mandat », ajoute le politologue.

A l’intérieur de la majorité, les remous n’ont pas attendu les résultats de l’élection pour apparaître, avec le départ de plusieurs députés du groupe majoritaire où la dissidence est accentuée par le récent choix du gouvernement d’adopter sans vote la très contestée réforme des retraites.

« On n’est pas un parti, on n’a pas fait régner la discipline », note sévèrement un parlementaire LaRem.

LAREM DEMANDE DE FAIRE BARRAGE AU FN

Lors du Bureau exécutif de la semaine dernière au sein du parti dirigé par Stanislas Guerini, lui-même contesté en interne, la majorité a donné ses consignes d’entre-deux tours : « Le mouvement fera toujours le choix d’une ligne claire : celui du choix républicain, afin de donner le moins de probabilités possible de victoires du Rassemblement national », peut-on lire dans un document interne consulté par Reuters.

A la tête de 11 villes dont Fréjus (Var), Béziers (Hérault)et Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), le RN peut espérer diriger entre 30 et 50 commmunes après le 22 mars, avec des victoires jugées possibles du député Sébastien Chenu à Denain (Nord) et Louis Aliot à Perpignan (Pyrénées-orientales).

Paris, qui avait massivement voté pour Emmanuel Macron en 2017, pourrait échapper au parti majoritaire, handicapé par la dissidence du mathématicien Cédric Villani – que le chef de l’Etat n’a pas su empêcher – et le vaudeville Benjamin Griveaux, obligé de céder sa place à Agnès Buzyn à un mois du scrutin après la diffusion de vidéos à caractère sexuel.

Malgré un bilan critiqué et la concurrence farouche de l’ancienne ministre LR Rachida Dati, l’avantage semble aller à la maire socialiste Anne Hidalgo, la mieux à même de sceller des alliances pour tirer parti d’un mode de scrutin complexe.

Avec un choix entre sept listes principales, Marseille s’apprête pour sa part à changer d’ère, après 25 ans sous la houlette du maire Les Républicains Jean-Claude Gaudin. Son successeur désigné, Martine Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône et d’Aix-Marseille-Provence-Métropole fait face à la dissidence du sénateur Bruno Gilles. Il faudra aussi compter avec le candidat RN Stéphane Ravier.

Lyon, capitale historique de la macronie sous l’impulsion de son maire Gérard Collomb – aujourd’hui candidat pour la métropole -, pourrait passer aux mains de l’écologiste Grégory Doucet, 46 ans, cadre dirigeant de l’ONG Handicap International dépourvu d’expérience politique.

« Si l’électorat se maintient, les écologistes pourraient gagner Lyon, Strasbourg, Besançon, Rouen, Montpellier, pourquoi pas Bordeaux », énumère Jean-Daniel Lévy. « Leur force et leur fragilité c’est la jeunesse : un électorat très déterminé en faveur de ces thématiques mais politiquement volatile. »

Dans ce contexte mouvant, la participation sera l’une des clés du scrutin, à l’heure où nombre de Français pourraient être dissuadés de voter par l’épidémie de coronavirus.

Selon des chiffres officiels, 47,6 millions de Français inscrits sur les listes électorales sont appelés aux urnes – auxquels il faut ajouter 330.000 ressortissants de l’Union européenne – pour départager 902.465 candidats dans 34.967 communes (des chiffres en baisse par rapport aux 926.028 candidats pour 36.681 communes de 2014).

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