Erdogan salue le « pas en arrière » des ambassades occidentales
Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est félicité lundi que les ambassadeurs occidentaux qu’il menaçait d’expulsion après leur appel à la libération de l’homme d’affaires Osman Kavala aient fait un « pas en arrière » et se soient engagés à tenir des propos plus mesurés à l’avenir.
Recep Tayyip Erdogan s’exprimait à l’issue d’un conseil des ministres pendant lequel l’ambassade des Etats-Unis et d’autres représentations diplomatiques avaient diffusé des messages dans lesquels elles s’engageaient à ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures de la Turquie.
Assurant ne pas vouloir « provoquer de crises », le président turc s’est dit déterminé à protéger les intérêts de son pays et « l’indépendance » de la justice turque.
« Personne ne peut rester en Turquie s’il ne respecte pas notre pays », a déclaré Erdogan après être implicitement revenu sur sa décision d’expulser la dizaine d’ambassadeurs concernés.
Son directeur de la communication a précisé par la suite qu’Ankara se réservait le droit de prendre de nouvelles mesures si des ambassadeurs devaient ne pas respecter la « souveraineté de la Turquie ».
Erdogan avait ordonné samedi à son ministère des Affaires étrangères de déclarer « personae non gratae » les ambassadeurs de dix pays, dont la France, qui avaient réclamé en début de semaine la libération d’Osman Kavala, détenu sans jugement depuis quatre ans.
Lundi, l’ambassade des Etats-Unis a diffusé sur Twitter un message soulignant qu’elle respectait l’article 41 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et « le devoir de ne pas s’immiscer dans les affaires intérieures » d’un Etat. Le message a été par la suite relayé par les neuf autres ambassades concernées (Allemagne, Canada, Danemark, Finlande, France, Norvège, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Suède).
(Reportage Tuvan Gumrukcu, Ece Toksabay, Jonathan Spicer; version française Jean-Stéphane Brosse et Tangi Salaün)