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Après une nouvelle année noire sur l’Everest, la réponse du Népal ne semble pas à la hauteur

Le Népal veut imposer de nouvelles règles pour améliorer la sécurité sur les pentes de l’Everest, mais Ed Viesturs et Alan Arnette, deux des himalayistes américains les plus chevronnés, doutent de leur efficacité.

Onze alpinistes sont morts cette année en tentant l’ascension du toit du monde, neuf sur son versant népalais, les deux autres sur son versant tibétain. La plupart des décès trouvent leur origine dans les embouteillages spectaculaires qui se sont formés sur la voie normale menant au sommet, qui culmine à 8.850 mètres d’altitude.

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Au sortir de cette année noire, la plus meurtrière depuis 2015 sur les pentes de l’Everest, le gouvernement népalais a proposé une modification des règles d’octroi de permis d’ascension.

Pour prétendre gravir l’Everest, les candidats devront, si ces changements sont confirmés, prouver avoir gravi déjà au moins un sommet culminant à plus de 6.500 mètres au Népal et produire un certificat médical attestant d’un état de santé conforme aux efforts en haute altitude.

Leurs guides devront par ailleurs justifier de trois années d’expérience dans l’organisation et l’encadrement d’expéditions en haute altitude.

« J’ai déjà vu ce film tant de fois qu’il est totalement prévisible », a commenté Alan Arnette, joint mardi par téléphone par Reuters. « Chaque année depuis 2013, quelque chose tourne mal et le gouvernement népalais annonce de nouvelles règles qu’il n’applique jamais », poursuit l’himalayiste.

FENÊTRE MÉTÉO RÉDUITE

Ed Viesturs, premier Américain à avoir gravi les 14 « 8.000 » de l’Himalaya, partage le même scepticisme. Le projet népalais, estime-t-il, ne répond pas aux causes des drames en série qui se jouent sur les pentes de l’Everest.

La plupart des décès enregistrés cette année se sont produits fin mai, quand de multiples expéditions ont tenté de mettre à profit une courte « fenêtre météo » pour lancer l’assaut final.

La surfréquentation de la voie normale qui en a résulté a provoqué de véritables embouteillages, retardant l’arrivée au sommet et prolongeant le séjour des candidats à l’ascension dans la « zone de la mort », au-delà des 8.000 mètres.

« La plupart des expéditions décident de se lancer vers le sommet dès que la première fenêtre météo est annoncée », explique Ed Viesturs à Reuters.

« Tout le monde a peur de rater ce qui pourrait être la seule journée parfaite de la saison. Il y a pourtant plusieurs bonnes journées pour tenter d’atteindre le sommet, mais il y a une pression qui incite à y aller si d’autres y vont aussi », ajoute-t-il.

Cette année, le Népal avait accordé 381 permis à 11.000 dollars pièce. En y ajoutant les guides et les sherpas, cela signifie que plus de 800 personnes ont tenté d’arriver au sommet sur un court laps de temps.

« NOVICES ABSOLUS » ET « EFFET DE GROUPE »

Comme à chaque drame, la polémique a rebondi sur les pratiques des expéditions commerciales accusées de vendre des promesses d’Everest à des alpinistes néophytes voire « incompétents », ainsi que le dénonçait en juin l’alpiniste anglais Nick Hollis dans une interview accordée à Reuters.

« Le paysage sur l’Everest s’est modifié. Et la situation semble avoir culminé cette année », expliquait le grimpeur britannique, qui dit avoir assisté au camp de base à des scènes irréelles de débutants incapables d’utiliser des crampons indispensables pour évoluer sur la glace ou d’attacher leurs baudriers qui les relient aux cordes fixes.

« Ces gens sont des novices absolus. Ils sont très lents et incapables de franchir les obstacles et les sections les plus techniques. C’est ce qui crée ces embouteillages », ajoutait ce montagnard chevronné, arrivé au sommet de l’Everest à l’aube du 21 mai dernier, entrant par là même dans le club fermé des alpinistes ayant conquis les « Sept Sommets », soit les points culminants de chaque continent (dont l’Aconcagua en Amérique du Sud et le Denali-McKinley en Amérique du Nord).

Le vrai problème, reprend Ed Viesturs, c’est l' »effet de groupe » qui se constitue au camp de base où se côtoient les expéditions et les incite à s’élancer au même moment à l’assaut du sommet.

« Je connais plusieurs grimpeurs qui ont attendu et ont eu pratiquement la montagne pour eux tout seuls. Nous devons vraiment trouver une réponse à la question de savoir pourquoi tant de personnes se retrouvent le même jour sur l’arête sommitale. Comment on peut contrôler cela ? »

A cette question, les nouvelles recommandations qui pourraient être adoptées au Népal n’apportent pas de réponse.

Chrétiens TV

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