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Idriss Déby Itno, l’adieu à un Chef

Après l’annonce officielle de son décès le 20 avril dernier, le président tchadien, Idriss Déby Itno, est inhumé le 23 avril 2021 dans sa terre natale d’Amdjarass, à l’Est du pays. La cérémonie a eu lieu dans la stricte intimité familiale après des obsèques nationales à N’Djaména.

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Les obsèques nationales ont lieu en présence d’une dizaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement dont les présidents de la République Démocratique du Congo, de la Guinée, du Mali, du Burkina Faso ou encore de la France.

Idriss Déby Itno était un chef de famille biologique et politique, un chef d’Etat, un chef de guerre ou même un « commandant en chef des troupes africaines », comme le définissait le président guinéen, le Professeur Alpha Condé. C’est d’ailleurs en conduisant les opérations, au cours d’une énième guerre contre des rebelles qui menacent le pouvoir qu’il détenait depuis 30 ans à la tête du Tchad, qu’il a été grièvement blessé le 19 avril 2021. Il a succombé de ses blessures quelques heures plus tard.

Né le 18 juin 1952 à Berdoba, à quelques encablures de la ville saharienne de Fada, il a suivi une formation militaire et est diplômé en aéronautique, après des études primaires et secondaires. Idriss Déby Itno a mené une carrière militaire, sans discontinuer, de 1976 à 2021 et a assumé, entre autres responsabilités majeures, les fonctions de Président en exercice de l’Union Africaine du 30 janvier 2016 au 30 juin 2017.

Au cours des obsèques nationales à N’Djaména, Abdelkerim Idriss Déby, fils du président Déby, qui a pris la parole au nom de la famille, a confirmé le décès du président tchadien à la date du 19 avril 2021. Il n’a pas manqué de préciser qu’« on vient au monde pour mourir un jour ». Néanmoins, « il est des morts qui rendent fiers les vivants ». Le fils a rendu témoignage du père en disant qu’« il avait une obsession pour la paix et l’unité des Tchadiens ».

Dans le sillage du fils, l’épouse du défunt président, Hinda Déby Itno, a célébré « un époux exemplaire, un père attentionné et un conseiller avisé, un glorieux soldat et un intrépide guerrier ». « Le Maréchal du Tchad n’est plus, mais Dieu est là », s’est-t-elle consolée.

Plusieurs acteurs majeurs de la scène politique africaine se sont relayés aux obsèques nationales du président Déby. Pour Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo et président en exercice de l’Union Africaine, « cette disparition tragique suscite autant l’indignation, l’incompréhension que l’émoi ». Il estime que « l’Afrique a eu en la personne du président Déby un défenseur de ses intérêts et de son impérieux besoin de pacification et de stabilité ».

Parlant au nom des pays du Sahel, le président Kaboré du Faso, quant à lui, a rappelé qu’« en engageant les troupes tchadiennes aux côtés de nos forces armées sur les théâtres des opérations, il a toujours su faire preuve de solidarité sans faille à l’égard de notre région ».

La France et l’Union Européenne se sont aussi illustrées aux obsèques d’Idriss Déby Itno. « Vous avez vécu en soldat, vous êtes mort en soldat, les armes à la main », a déclaré Emmanuel Macron. Déterminé à défendre sa patrie et la préserver des menaces, le président tchadien est « allé au bout de cet engagement sans faillir », donnant sa vie « pour le Tchad, pour la défense de ses citoyens et ses citoyennes ».

Le président français, qui « partage le deuil d’une nation touchée dans sa chair par le sacrifice de son premier soldat » ainsi que celui « d’un ami et d’un allié fidèle », promet que « la France sera là pour faire vivre, sans attendre, les promesses d’un Tchad apaisée, faisant une place à l’ensemble de ses enfants et toutes ses composantes ». Selon lui, « la transition aura ce rôle à jouer : la stabilité, l’inclusion, le dialogue, la transition démocratique ».

Macron a clairement martelé que « la France ne laissera jamais personne remettre en cause et ne laissera jamais personne menacer, ni aujourd’hui ni demain, la stabilité et l’intégrité du Tchad ». La France a promis d’être aux côtés du Tchad pour conduire une transition démocratique, Joseph Borrell, le haut représentant de l’Union Européenne, en appelle à « une conclusion rapide de la phase de transition ».

Avec l’inhumation du Président Déby, c’est une page de l’Histoire du Tchad qui se tourne. Une nouvelle page s’est en même temps ouverte. Plus imprécise. Celle de la transition et du passage du pouvoir à un nouvel Exécutif. La transition est actuellement conduite par l’Armée dans le cadre d’un Conseil militaire de transition de 15 membres, dirigé par Mahamat Idriss Déby, fils d’Idriss Déby Itno, âgé de 37 ans et général 4 étoiles. Ce qui n’est pas du goût de bien des acteurs de la vie publique tchadienne.

Le jeune président du Conseil militaire de transition a déclaré publiquement que « le Conseil militaire de transition n’a aucune ambition de gouverner solitairement le pays ». Il a tenu « à affirmer avec force que le Conseil militaire de transition n’est pas là pour confisquer le pouvoir » et « qu’au terme de la période de transition de 18 mois, le pouvoir sera rendu à un gouvernement civil, à l’issue des élections libres et démocratiques ».

Mais la plupart des forces vives du Tchad s’opposent à ce format de gestion de l’après-Déby proposé par l’Armée. Aussi bien les partis politiques de l’opposition, les groupes politico-militaires, la société civile, qu’une partie des intellectuels et des religieux, en appellent à une transition conduite dans le strict respect de l’ordre constitutionnel ainsi qu’un dialogue national inclusif.

Yamingué Bétinbaye
Docteur en géographie

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