Somalie: Affrontement au sommet face aux ratés du processus électoral
Le président et le Premier ministre somaliens se sont mutuellement accusés dimanche d’entraver le processus électoral, ajoutant à l’instabilité dans cet Etat de la Corne de l’Afrique confronté à l’insurrection des islamistes Shebab.
Les élections législatives, qui ont débuté le 1er novembre, devaient s’achever le 24 décembre, mais un parlementaire nouvellement élu, Mohamed Sheikh Mursal, a affirmé samedi que seuls 24 des 275 représentants avaient été élus.
Dans un communiqué diffusé dimanche par ses services, le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed déclare que le chef du gouvernement, Mohamed Hussein Roble, représente « une menace sérieuse pour le processus électoral et outrepasse son mandat ».
Mohamed Hussein Roble a répliqué dans un communiqué, accusant le chef de l’Etat d’avoir dépensé temps, énergie et argent pour entraver les élections nationales et « faire échouer le processus électoral ».
Le département d’Etat américain a exprimé dimanche sa « profonde préoccupation » face aux « retards et irrégularités qui sapent la crédibilité du processus ».
Les conseils régionaux de cet Etat fédéral étaient appelés à désigner la chambre basse du Parlement qui, avec le Sénat déjà élu, doit élire un successeur au président sortant, qui brigue un nouveau mandat.
Mohamed Hussein Roble, chargé de l’organisation et de la sécurité des scrutins, a annoncé des réunions lundi pour accélérer le processus électoral.
Les services du président sortant ont précisé pour leur part que Mohamed Abdullahi Mohamed tiendrait également une réunion afin de décider d’une autorité de supervision pour des élections « transparentes et dans les temps ».
(Reportage Abdi Sheikh, avec la contribution de KanishkaSingh, rédigé Ayenat Mersie, version française Sophie Louet)
