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Samuel Wazizi, ce journaliste camerounais qui a été assassiné

C’est la chaîne de télévision Équinoxe qui a révélé, mardi dernier, le décès du journaliste camerounais Samuel Wazizi. Mais les circonstances de cette disparition restent encore non élucidées…

 

C’est le 2 août 2019 que Samuel Wazizi, journaliste vedette de la chaîne régionale Chillen Media Television (CMT), avait été interpellé par les forces de l’ordre. Avant d’être remis aux autorités militaires cinq jours plus tard, puisqu’il lui étaient reprochés des faits de collaboration avec les combattants sécessionnistes de la partie anglophone du Cameroun.

Il faut dire que de forts soupçons pèsent sur les circonstances exactes de ce décès tragique, car certaines sources affirment que le journaliste aurait été privé de soins et qu’il aurait aussi subi des actes de torture. Le syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), par la voix de son président Denis Nkwebo, s’est notamment montré très irrité par cette affaire ; et a demandé à ses militants de se tenir prêts pour les mots d’ordre qui seront prononcés dans les prochaines heures.

 

Selon Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF (reporters sans frontières, ndlr), « La mort de ce journaliste détenu au secret par des militaires en dehors de toute procédure légale, est la pire exaction commise contre un professionnel de l’information depuis dix ans au Cameroun. Rien ne justifiait sa détention dans une caserne et rien ne peut excuser sa mort ! » Il demande par ailleurs aux autorités camerounaises d’ouvrir une enquête, afin que la lumière soit faite sur cette disparition qui endeuille toute la communauté journalistique.

 

Samuel Wazizi en reportage

Samuel Wazizi en reportage. Source: mediapart.fr /CC

 

Samuel Abuwe Ajiekha dit « Wazizi » était journaliste et animateur d’expression anglaise. Il tenait une émission populaire dans laquelle il s’exprimait exclusivement en langue pidgin. Il lui a été reproché de fournir des informations aux combattants sécessionnistes anglophones, mais la preuve de ces allégations n’a jamais été apportée puisque le procès de ce justiciable n’a d’ailleurs jamais eu lieu.

Il a ainsi été détenu au secret pendant près de dix mois, n’ayant ni la possibilité de recevoir des visites, ni la faveur de pouvoir entrer en contact avec ses amis, sa famille ou ses conseillers. De quoi amener les ONG tels que le REDDHAC (réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale) ou Amnesty international, à parler de « violations criardes des droits de l’homme ».

 

Quoi qu’il en soit, le décès tragique de Samuel Wazizi vient semer le trouble dans un environnement camerounais qui n’est pas des plus paisibles. On se rappelle qu’en février dernier il y avait eu une bavure militaire qui avait déjà causé la mort de plusieurs civils. On peut aussi se rappeler du décès de Bibi Ngota en 2010, un autre journaliste qui avait subi des sévices corporels et qui avait été privé de soins.

Autant d’entailles qui mettent à mal le concept de démocratie au Cameroun, puisque le pays occupe la 134ème place (sur 180) au classement mondial de la liberté de la presse établi en 2020 par RSF…

 

 

Ecclésiaste Deudjui

(+237) 696.469.637

doualatour@yahoo.fr

Chrétiens TV

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