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Citroën contre-attaque avec une C3 électrique à 23.300 euros

par Gilles Guillaume

MEUDON (Hauts-de-Seine) (Reuters) – Citroën, une des 14 marques de Stellantis, a dévoilé mardi sa nouvelle ë-C3 électrique, un modèle stratégique débutant au prix serré de 23.300 euros pour contrer les ambitions chinoises sur le marché de la voiture électrique abordable.

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Le véhicule, qui sera produit en Slovaquie et commercialisé au deuxième trimestre 2024, est de la taille de la citadine C3 actuelle, mais sa silhouette est moins arrondie et plus haute d’une dizaine de centimètres, conformément à la mode actuelle des SUV.

Le prix annoncé de 23.300 euros à l’échelle européenne s’entend sans aide publique – comme en France le bonus écologique d’au moins 5.000 euros ou la prime à la conversion pour la mise au rebut d’un ancien modèle thermique, de 2.500 euros.

« C’est le lancement le plus important pour la marque Citroën depuis au moins dix ans », a déclaré à la presse Thierry Koskas, directeur général de la marque aux chevrons. « C’est une manière de casser de nouveau les codes du marché, une voiture électrique européenne à 23.000 euros, il n’y en n’a pas. »

Pour réussir ce tour de force, alors que le tarif actuel d’une citadine électrique européenne tourne plutôt autour de 30.000 euros, Stellantis réutilise la plateforme simplifiée « Smart Car » inaugurée en Inde et pour laquelle un taux élevé de 90% des fournisseurs sont basés dans des pays à bas coût.

Citroën réduit aussi la diversité de ses modèles, avec seulement deux versions, une d’entrée de gamme et une plus équipée à environ 27.000 euros, sans options, contre trois niveaux de finition pour l’actuelle C3.

Cette stratégie et l’architecture « Smart car » ont permis de réduire de 25% le temps de fabrication de la voiture par rapport à sa devancière et de 15% le nombre de pièces, a précisé Renaud Tourte, responsable de la plateforme chez Stellantis, à des journalistes.

La voiture propose également une batterie à l’autonomie limitée – 320 km – et importée de Chine, utilisant la technologie LFP meilleure marché.

Le premier niveau de finition, qui pourrait faire du véhicule un candidat au « leasing social » à 100 euros voulu par le gouvernement français, se passe également d’écran « d’infotainment », troqué contre un dispositif permettant de connecter à la voiture les fonctionnalités d’un téléphone portable.

Thierry Koskas revendique un choix d’équipements au niveau « nécessaire » et une volonté de ne pas faire de la nouvelle C3 un « arbre de Noël technologique ».

« Mais on arrive avec une voiture qui n’est absolument pas une sous-voiture », précise-t-il. « Elle a des attributs de confort et des attributs électriques qui sont au meilleur niveau. »

L’ë-C3 propose ainsi la suspension ultra-souple à double butées hydrauliques progressives, qui a succédé à la légendaire suspension hydropneumatique de la marque, que Citroën réservait jusqu’ici à des modèles de taille supérieure.

PREMIERE D’UNE FAMILLE DE C3

Sur un marché européen qui se prépare à une déferlante de modèles chinois – selon la société Inovev, leur part de marché a doublé en deux ans à 8%, et la tendance devrait se maintenir – Citroën prévoit de frapper encore plus fort un an après.

La marque devrait ainsi lancer début 2025 une autre déclinaison de la C3 électrique encore moins chère – à partir de 20.000 euros – moyennant une autonomie réduite à 200 km, a ajouté Thierry Koskas.

« La nouvelle ë-C3 est annonciatrice d’une famille de C3 qui joueront un rôle majeur dans le renforcement de la gamme européenne (…) de la marque », a expliqué Citroën dans un communiqué.

Une silhouette plus grande – 7 places – et plus typée SUV suivra notamment, a ajouté Thierry Koskas.

La plateforme « smart car », bien que conçue dès le départ pour l’électrique, doit permettre d’accueillir aussi des motorisations essence à un tarif toujours très abordable.

« Nous avons vécu une période exceptionnelle marquée par des pénuries de produits, dans laquelle il y avait très peu de promotions parce qu’il y avait peu (…) de véhicules disponibles », a poursuivi le directeur général de Citroën. « Là, on revient à des pratiques plus concurrentielles et donc ë-C3 arrive exactement au bon moment (…) alors que le marché est en demande de bon deals. »

La C3 est un grand classique de Citroën. L’an dernier, la voiture occupait 11% du marché des citadines en Europe et depuis sa première génération en 2002, la petite berline polyvalente s’est vendue à plus de 5,6 millions d’exemplaires.

Elle pèse actuellement 40% des ventes de voitures de la marque en Europe et la nouvelle génération doit aider Citroën à atteindre son objectif d’un million de ventes mondiales d’ici 2025.

Dévoilée dans l’immense Hangar Y de Meudon, où furent assemblés des dirigeables à la fin du 19e siècle, la voiture inaugure aussi le nouveau design de la marque, avec un nouveau logo reprenant les codes stylistiques des origines.

C’est un moyen, comme pour les autres marques automobiles plus que centenaires, de revendiquer une légitimité parfois mise à mal par les ambitions de nouveaux venus de l’automobile, qui surfent sur la vague du passage accéléré à l’électrique.

(Reportage Gilles Guillaume, avec Nick Carey à Londres, édité par Kate Entringer)

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