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Brexit/Pêche: Mesures « ciblées » de Paris sur fond de désaccord avec Londres

par Myriam Rivet et Jean Terzian

PARIS (Reuters) – La France a annoncé mercredi l’entrée en vigueur le 2 novembre de « mesures ciblées » visant notamment les navires de pêche et les importations britanniques, dans un contexte de tensions post-Brexit persistantes entre Paris et Londres sur l’octroi de licences de pêche dans les eaux britanniques.

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Une deuxième série de mesures est en cours de préparation, a indiqué dans un communiqué le gouvernement français qui prévient, par ailleurs, qu’il n’exclue pas de « revoir l’approvisionnement énergétique fourni au Royaume-Uni ».

Réagissant à ce que Paris considère comme des mesures de rétorsion, le ministre britannique du Brexit a déclaré que Londres était « très déçu » et allait étudier les mesures à prendre en conséquence.

David Frost a indiqué via Twitter que le gouvernement britannique n’a eu « aucune communication formelle de la part du gouvernement français sur ce sujet, et nous allons demander des clarifications urgentes ».

Le porte-parole du gouvernement britannique a dénoncé des « menaces décevantes et disproportionnées », les décrivant comme inattendues de la part d’un allié et partenaire proche.

Paris a aussi demandé à Bruxelles d’envisager « toutes les mesures européennes » pour faire respecter l’accord de commerce et de coopération scellé avec Londres, estimant qu' »aucun autre sujet de coopération européenne avec le Royaume-Uni ne pourra progresser sans rétablir la confiance et appliquer pleinement les accords signés ».

La France reproche au Royaume-Uni d’avoir délivré un nombre de licences jugé insuffisant aux pêcheurs français. Londres a imposé de nouvelles conditions à l’octroi des permis dans les eaux britanniques, en exigeant notamment la preuve d’une activité dans les zones concernées avant le Brexit.

Paris dit toutefois maintenir « son souhait d’avancer avec le Royaume-Uni dans la résolution des difficultés » et attendre de Londres « des réponses concrètes sous quelques jours ».

LA PATIENCE FRANÇAISE A « ATTEINT SES LIMITES »

A compter du 2 novembre, les navires de pêche britanniques auront interdiction de débarquer dans des ports français désignés, a annoncé le gouvernement.

Les contrôles de sécurité des navires britanniques seront systématiques à partir de cette date, est-il précisé dans un communiqué publié par les services de la ministre de la Mer, Annick Girardin, et du secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune.

Les contrôles sanitaires et douaniers sur les importations britanniques seront en outre renforcés à compter du 2 novembre, de même que les contrôles des camions à destination et en provenance du Royaume-Uni.

Plus tôt dans la journée, à l’issue du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement a souligné que la patience de la France a « atteint ses limites ».

« Ce que nous constatons aujourd’hui c’est qu’il manque quasiment 50% des licences auxquelles nous avons droit », avait déclaré Gabriel Attal, annonçant que des mesures de représailles de la part de Paris étaient imminentes.

Ces mesures, avait-il précisé, seront mises en oeuvre début novembre « s’il n’y a pas de changement de politique d’ici à la semaine prochaine pour les licences auxquelles nous avons droit » au vu des accords conclus dans le cadre du Brexit.

Interrogé sur les déclarations de Gabriel Attal, le porte-parole du Premier ministre britannique Boris Johnson a souligné que des permis supplémentaires avaient été fournis ces dernières semaines, assurant que « 98% des licences de pêche ont été accordées ».

Il a précisé que les autorités britanniques continuaient de travailler avec le gouvernement français afin d’octroyer davantage de licences « en fonction des preuves fournies ».

S’exprimant mercredi lors d’une audition par la commission des Affaires européennes du Sénat, Clément Beaune a indiqué que l’objectif de la France n’était pas « de poser des mesures » mais d' »obtenir des licences ».

Ces licences permettent aux pêcheurs européens – et notamment français – d’accéder aux eaux territoriales britanniques dans une zone de six à douze miles nautiques au large des côtes britanniques, ainsi que de celles de Jersey et Guernesey.

(Rédigé par Myriam Rivet, Bertrand Boucey et Jean Terzian, avec la contribution de Kylie MacLellan et Costas Pitas à Londres)

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