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Renault revoit en hausse son estimation de l’impact des puces

Renault s’attend à ce que les pénuries de semi-conducteurs le privent cette année de la production d’au moins 300.000 véhicules, soit un tiers de plus que son estimation précédente, ont déclaré mercredi à Reuters trois sources proches du constructeur automobile français.

Le groupe au losange, qui publiera à la fin de la semaine son chiffre d’affaires du troisième trimestre, estimait cet été à environ 220.000 véhicules sa perte de production liée aux problèmes d’approvisionnements en puces.

Un porte-parole de Renault a refusé de faire un commentaire.

« L’estimation bouge tout le temps, mais on devrait être entre 300.000 minimum et 400.000 », a dit une des sources. Pour les deux autres sources, le « manque à produire » pourrait se situer entre 350.000 et 380.000 véhicules.

A la Bourse de Paris, le titre Renault creusait ses pertes et reculait de 4,81% à 30,7 euros à 15h30, accusant le plus fort repli du CAC 40, pratiquement inchangé au même moment.

« Le mouvement de Bourse est lié au ‘chip shortage’ car il n’y a pas de sujet sur la demande mais sur l’offre », commente Pierre-Yves Quéméner de Stifel.

« Si ce n’était que 300-350.000 sur l’ensemble de l’année, ce serait vraiment un bon chiffre sachant que ça impliquerait qu’ils améliorent notablement la situation sur le quatrième trimestre, ce qui me semble très, très ambitieux », ajoute l’analyste, pour qui les pertes de production pourraient être plus proches des 500.000 unités.

Le constructeur, qui a accusé l’an dernier une perte nette historique de huit milliards d’euros et engagé une vaste restructuration sous la houlette de Luca de Meo, avait mis en garde cet été contre les vents contraires qui se profilaient au second semestre.

Il était parvenu cependant à renouer avec un bénéfice net sur la première partie de l’année et avait annoncé viser une marge opérationnelle de l’ordre de 2,8% en 2021, contre -0,8% sur l’ensemble de 2020.

Alors que le secteur automobile tablait jusqu’ici sur un début d’amélioration dans les approvisionnements de composants électroniques sur les trois derniers mois de l’année, les difficultés de livraison en provenance d’Asie semblent maintenant parties pour déborder sur une bonne partie de 2022.

Pour l’année en cours, IHS Markit estime à 11 millions de véhicules l’impact potentiel sur la production totale du secteur, alors que sa prévision précédente donnait 7,1 millions sur neuf mois.

La Plateforme de la filière automobile (PFA) a souligné mardi que cette crise, conjuguée à l’inflation des matières premières et aux engorgements du secteur de la logistique, tombait au plus mauvais moment car elle compromet le rebond du marché post-COVID-19 et perturbe la délicate transformation du secteur vers le tout électrique.

Les pénuries de puces risquent aussi d’entraver les efforts d’électrification des constructeurs cette année alors qu’en 2021 tous en Europe doivent se conformer, désormais pour l’intégralité de leur flotte, au nouveau plafond moyen de 95 grammes de C02 au kilomètre s’ils veulent échapper à de lourdes amendes.

(Gilles Guillaume, avec Sarah Morland, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)

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