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La Russie a fermé le gazoduc Nord Stream 1, une « arme de guerre » pour Paris

par Christoph Steitz et Nina Chestney

FRANCFORT/LONDRES (Reuters) – La Russie a interrompu mercredi la fourniture de gaz naturel à l’Europe via le gazoduc Nord Stream 1, une nouvelle escalade dans le bras de fer économique qui oppose Moscou à Bruxelles et attise les craintes de rationnement énergétique et de récession dans plusieurs pays de l’Union.

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Le gazoduc est officiellement arrêté pour trois jours, soit jusqu’à samedi 01h00 GMT, afin de permettre des travaux de maintenance mais les pays de l’UE redoutent que Moscou saisisse l’occasion pour prolonger l’arrêt des livraisons de gaz, en représailles contre les sanctions occidentales liées à l’invasion de l’Ukraine.

Plusieurs capitales, dont Paris, reprochent au régime de Vladimir Poutine d’utiliser le gaz comme « arme de guerre », ce que la Russie réfute en arguant de raisons purement techniques.

Selon les données publiées sur le site de l’opérateur du gazoduc, qui alimente l’Europe en gaz naturel russe en passant sous la mer Baltique, les flux au niveau de Nord Stream 1 sont nuls depuis 01h00 GMT.

En Allemagne, l’un des pays les plus dépendants du gaz russe, le président de l’autorité de régulation du réseau gazier national a assuré que le pays était mieux préparé à ce type de coupures car ses capacités de stockage sont remplies à près de 85% et qu’il dispose d’autres sources d’approvisionnement, en gaz naturel liquéfié (GNL) entre autres.

« Nous pouvons utiliser le gaz des stockages pendant l’hiver, nous économisons du gaz (et nous devons continuer!), les terminaux de GNL arrivent et grâce à la Belgique, aux Pays-Bas, à la Norvège (et bientôt à la France), le gaz afflue », a écrit Klaus Müller sur Twitter.

Reste que de nouvelles restrictions à l’approvisionnement en gaz de l’Europe risquent d’accroître les tensions sur le marché de l’énergie, qui se sont déjà traduites par une envolée de 400% en un an des prix de gros à terme du gaz naturel. Une situation qui attise les tensions inflationnistes et oblige les gouvernements à multiplier les mesures de soutien au pouvoir d’achat et les appels à la sobriété.

Contrairement aux opérations de maintenance du mois dernier, celles entamées mercredi sur Nord Stream 1 ont été annoncées il y a moins de deux semaines et sont réalisées par Gazprom, le géant public russe du gaz naturel, et non par l’opérateur du gazoduc.

PARIS CRITIQUE L’ARRÊT ANNONCÉ DES LIVRAISONS À ENGIE

Les autorités russes, qui avaient déjà ramené les livraisons via Nord Stream 1 à 40% de ses capacités en juin et 20% en juillet, mettent en cause les sanctions occidentales, qui empêchent selon elles la livraison et l’installation des équipements nécessaires sur l’ouvrage.

Selon Gazprom, le nouvel arrêt pour maintenance doit permettre de remplacer le dernier compresseur en service dans la station de Portovaïa, en Russie, une opération qui nécessite l’intervention de spécialistes du groupe industriel allemand Siemens.

Siemens Energy, filiale de ce dernier qui a effectué par le passé des travaux de maintenance sur des compresseurs et des turbines de Nord Stream, a déclaré mercredi ne pas être concerné par les travaux annoncés pour cette semaine mais a assuré rester prêt à assister Gazprom.

La Russie a par ailleurs cessé toute livraison de gaz à la Bulgarie, au Danemark, à la Finlande, aux Pays-Bas et à la Pologne et elle a réduit les flux d’autres gazoducs depuis le lancement fin février de ce qu’elle appelle une « opération militaire spéciale » en Ukraine.

Elle a annoncé mardi l’arrêt total des livraisons au français Engie à partir de jeudi en arguant d’un désaccord sur l’application des contrats, un « prétexte » selon la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, pour qui « la Russie utilise le gaz comme arme de guerre ».

« La France s’est préparée à ce scénario depuis le printemps: le remplissage des stocks de gaz atteindra son maximum dans environ deux semaines », a-t-elle assuré, précisant que le gaz russe ne représentait plus que 9% des approvisionnements français, contre 17% avant la guerre.

Côté allemand, les stocks de gaz sont remplis à 83,65%, un chiffre proche de l’objectif de 85% fixé par Berlin pour le 1er octobre, mais le gouvernement a déjà prévenu qu’il serait difficile d’atteindre le seuil de 95% visé pour novembre.

Dans l’ensemble de l’Union européenne, les capacités de stockage sont remplies à 80,17%, selon le décompte de Bruxelles.

(Reportage Nina Chestney et Christoph Steitz, avec Matthias Inverardi, Bharat Govind Gautam and Eileen Soreng; version française Jean Terzian et Marc Angrand)

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