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Etats-Unis: La Fed prête à relever « bientôt » les taux, puis à réduire son bilan

par Howard Schneider et Ann Saphir

WASHINGTON (Reuters) – La Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé entendre mercredi qu’elle relèverait probablement ses taux d’intérêt en mars et réaffirmé son intention de mettre fin, en mars également, à ses achats d’obligations sur les marchés, avant de commencer à réduire son bilan de manière « significative ».

Son président, Jerome Powell, a déclaré que la banque centrale ajusterait sa politique en gardant l’esprit ouvert, avec pour objectif d’éviter de favoriser l’ancrage d’une inflation durablement élevée.

« À ce stade, nous n’avons pris aucune décision sur la trajectoire de la politique monétaire », a-t-il dit lors d’une conférence de presse. « Je souligne encore une fois que nous serons humbles et souples. »

Jerome Powell a également déclaré que la Fed disposait « d’une certaine marge de manoeuvre pour relever les taux d’intérêt sans menacer le marché du travail ».

« Avec une inflation bien supérieure à 2% et un marché du travail solide, le Comité prévoit qu’il sera bientôt approprié de relever la fourchette de taux des fonds fédéraux », explique le communiqué du Federal Open Market Committee (FOMC), publié un peu plus tôt, approuvé à l’unanimité après deux jours de débats.

La majorité des observateurs s’attendaient déjà avant ces annonces à ce que la Fed relève en mars l’objectif de taux des fonds fédéraux (« fed funds ») et les marchés à terme avaient intégré trois autres hausses de taux cette année.

Le FOMC s’est aussi entendu mercredi sur les grands principes qui encadreront la « réduction significative » à venir des avoirs détenus par la banque centrale, un processus qui sera lancé une fois entamé le relèvement des taux. Mais la Fed n’a pris aucune décision sur son calendrier, son rythme ou le montant auquel elle veut ramener son bilan.

Celui-ci, gonflé ces dernières années par les achats massifs d’obligations réalisés pour faire baisser le coût du crédit, représente quelque 9.000 milliards de dollars (7.875 milliards d’euros).

Sa réduction passera dans un premier temps par la limitation de la part du produit des obligations arrivées à échéance que la Fed réinvestit sur les marchés.

LE DOLLAR ET LES RENDEMENTS OBLIGATAIRES EN HAUSSE

Elle devrait aussi aboutir à réduire la part des prêts immobiliers titrisés (« mortgage-backed securities », MBS) dans le bilan au profit des bons du Trésor « minimisant ainsi l’effet des avoirs de la Réserve fédérale sur l’allocation du crédit dans les différents secteurs de l’économie », selon la banque centrale.

La fourchette de taux des « fed funds » reste pour l’instant fixée entre zéro et 0,25%, son plus bas niveau historique, duquel elle n’a pas bougé depuis mars 2020 et le début de la pandémie de COVID-19.

Dans son communiqué, la Fed évoque les créations d’emplois « solides » enregistrées récemment malgré l’impact du variant Omicron du coronavirus et redit s’attendre à ce qu’une amélioration du fonctionnement des chaînes d’approvisionnement favorise un reflux de l’inflation.

D’autres risques ont émergé depuis sa précédente réunion, mi-décembre, à commencer par la montée des tensions entre l’Occident et la Russie, qui a provoqué des turbulences sur les marchés mondiaux ces derniers jours. Mais ils n’ont pas suffi à remettre en cause la priorité donnée par la banque centrale à la lutte contre l’inflation.

Jerome Powell avait renoncé fin novembre à qualifier de « transitoire » l’accélération de la hausse des prix, qui a atteint 7% sur un an en décembre aux Etats-Unis, du jamais vu depuis le début des années 1980.

« Les déséquilibres entre l’offre et la demande liés à la pandémie et la réouverture de l’économie ont encore favorisé des niveaux élevés d’inflation », constate la Fed dans son communiqué de mercredi.

Wall Street a brièvement amplifié sa progression après les annonces de la Fed, avant de réduire ses gains puis de passer dans le rouge: à moins d’une demi-heure de la clôture, l’indice Standard & Poor’s 500 cédait 0,45% alors qu’il gagnait plus de 1,5% avant la publication du communiqué du FOMC.

Au même moment, le dollar évoluait au plus haut depuis plus d’un mois face aux autres grandes devises (+0,56%) et le rendement des bons du Trésor à dix ans était en hausse de plus de six points de base à 1,8476%.

« Quand les journalistes ont demandé à Powell si la Fed envisageait de relever les taux lors de chacune de ses réunions, ce qui impliquerait plus de quatre hausses cette année, il n’a pas dit que ce ne serait pas le cas, ce qui suggère la possibilité d’un relèvement des taux bien plus rapide qu’on ne le pensait en cas de besoin », a expliqué Chris Zaccarelli, directeur des investissement d’Independent Advisor Alliance.

(Reportage Howard Schneider, version française Marc Angrand)

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