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Vaste procession funéraire en Irak pour le général iranien Soleimani

par Ahmed Aboulenein et Maha El Dahan

BAGDAD (Reuters) – Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont participé samedi à Bagdad aux funérailles du général iranien Qassem Soleimani, du chef de milice irakien Abou Mahdi al Mouhandis et des autres victimes de la frappe aérienne lancée par les Etats-Unis dans la nuit de jeudi à vendredi près de la capitale irakienne.

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Ordonné par Donald Trump, cet assassinat ciblé du plus éminent responsable militaire iranien fait craindre un embrasement entre les Etats-Unis et l’Iran même si le président américain a assuré que son initiative visait à empêcher une guerre et non à en déclencher une, Qassem Soleimani étant selon lui en train de fomenter des attaques contre des Américains.

Samedi soir, une roquette s’est abattue non loin de l’ambassade des Etats-Unis, au coeur de la « zone verte », un secteur sous haute sécurité de Bagdad, et deux autres ont visé une base aérienne abritant des forces américaines, à 80 km de là, a fait savoir l’armée irakienne dans un communiqué.

Une roquette est également tombée sur le quartier de Jadriya, proche de la « zone verte ».

Ces tirs, qui n’ont pas été revendiqués dans l’immédiat, n’ont fait aucun mort.

Gholamali Abuhamzeh, un commandant des Gardiens de la révolution cité samedi par l’agence Tasnim, a déclaré que l’Iran se vengerait contre les Américains « partout où ils sont à notre portée », en citant notamment le détroit d’Ormuz, par où transite environ un tiers du transport maritime mondial de pétrole, et Tel Aviv en Israël.

« Le détroit d’Ormuz est un point vital pour l’Occident et un grand nombre de destroyers et de navires de guerre américains le traversent (…) des cibles américaines vitales dans la région ont été depuis longtemps identifiées par l’Iran (…) environ 35 cibles américaines dans la région ainsi que Tel Aviv sont à notre portée », a-t-il dit.

L’ambassade des Etats-Unis en Irak a exhorté les Américains à quitter le pays après la mort de Qassem Soleimani et, dès vendredi, des dizaines d’employés américains de compagnies pétrolières étrangères sont partis de Bassorah, dans le sud.

L’Otan a pour sa part suspendu sa mission de formation des forces irakiennes pour préserver la sécurité de ses centaines de représentants sur place.

PROCESSION JUSQU’À NADJAF

Qassem Soleimani, 62 ans, était le commandant de la force Al Qods, l’unité d’élite des Gardiens de la révolution, un rôle qui en faisait le fer de lance de l’influence militaire de l’Iran au Moyen-Orient. Abou Mahdi al Mouhandis était pour sa part le numéro deux des Unités de mobilisation populaire (Hachd al Chaabi), rassemblement de mouvements armés soutenu par l’Iran.

Leurs corps et ceux des autres victimes ont été transportés au milieu de la foule dans les rues de la « zone verte » de Bagdad.

Les participants, dont de nombreux miliciens en uniforme, ont brandi des portraits des deux hommes, les placardant sur des murs et des véhicules blindés de transport de troupes structurant la procession, et scandé « Mort à l’Amérique » et « Non à Israël ».

Le Premier ministre irakien, Adel Abdoul Mahdi, et Hadi al Amiri, un chef de milice jugé proche de Téhéran et considéré comme le favori pour la succession d’Abou Mahdi al Mouhandis, étaient présents.

Adel Abdoul Mahdi a décrété samedi trois jours de deuil national en hommage « martyrs ».

Les participants ont ensuite acheminé les corps des défunts en voiture vers Kerbala puis vers Nadjaf, autre ville sainte de l’islam chiite où Abou Mahdi al Mouhandis et les autres Irakiens tués dans le bombardement américain devaient être enterrés.

SOLEIMANI ENTERRÉ MARDI EN IRAN

La dépouille de Qassem Soleimani devait pour sa part être transférée samedi vers la province du Khuzestan, dans le sud-ouest de l’Iran à la frontière de l’Irak, avant d’être acheminée dimanche à Mechhed, ville sainte chiite, puis à Téhéran et enfin dans sa ville de Kerman, dans le sud-est de l’Iran, où le chef militaire sera enterré mardi, ont rapporté les médias iraniens.

Beaucoup d’Irakiens ont condamné la frappe américaine car ils considèrent le général iranien comme un héros pour son rôle dans la victoire contre l’organisation Etat islamique, qui s’était emparé d’une grande partie du nord et de l’ouest de l’Irak en 2014.

« Il est nécessaire de se venger des meurtriers », a dit un participant à la procession funéraire à Bagdad, Ali al Khatib.

D’autres ont d’abord réagi avec joie avant de rapidement prendre peur des conséquences, en particulier parmi ceux qui manifestent depuis des mois contre le gouvernement irakien soutenu par Téhéran qu’ils accusent d’incompétence et de corruption.

Ces derniers craignent désormais d’être une cible facile pour des mouvements armés chiites qui n’ont cessé de dépeindre ce mouvement de contestation comme un complot orchestré par les Etats-Unis.

Beaucoup d’Irakiens reprochent aussi aux Américains d’avoir tué l’influent général iranien sur leur territoire et craignent que leur pays ne devienne maintenant un champ de bataille entre les Etats-Unis et l’Iran.

(Avec Parisa Hafezi à Dubai et John Chalmers à Bruxelles; version française Bertrand Boucey et Simon Carraud)

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