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Le Premier ministre irakien, sous pression, annonce sa démission

BAGDAD (Reuters) – Le Premier ministre irakien Adel Abdoul Mahdi a annoncé vendredi qu’il allait présenter sa démission au parlement après deux mois d’une contestation aux contours inédits dont le bilan dépasse désormais les 400 morts.

Dans un communiqué, il précise que sa décision est une réponse directe à un appel au changement lancé dans la matinée par le grand ayatollah Ali al Sistani.

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« En réponse à cet appel et afin de faciliter (le changement) aussi vite que possible, je soumettrai au Parlement une demande de démission de la direction de l’actuel gouvernement », écrit-il dans un communiqué diffusé par ses services.

Figure majeure de l’islam chiite, le grand ayatollah Ali al Sistani avait déclaré un peu plus tôt dans la journée que le gouvernement semblait « avoir été incapable de faire face aux événements de ces deux derniers mois » et avait appelé les parlementaires à réexaminer leur soutien au gouvernement d’Adel Abdoul Mahdi, en place depuis octobre 2018.

L’Irak est en proie depuis deux mois à un vaste mouvement de contestation remettant en cause la corruption des élites et les ingérences étrangères, notamment iraniennes, dans le pays.

Ce mouvement inédit a donné lieu à de nombreux accrochages et débordements, qui ont franchi un nouveau cap cette semaine avec l’attaque et l’incendie du consulat iranien à Nadjaf et de violents affrontements qui ont fait 62 morts le lendemain, journée parmi les plus sanglantes de la période.

Depuis le début de la crise, le bilan des violences établi auprès de sources médicales et policières dépasse désormais les 400 morts, pour la plupart des manifestants jeunes et défilant sans armes.

Dans son adresse relayée à la télévision par un de ses représentants, le grand ayatollah Sistani a mis en garde contre le risque de troubles civils et de tyrannie, appelant les forces de l’ordre à cesser de tirer les manifestants et ces derniers à rejeter toute forme de violence.

Mais il s’est aussi aventuré très nettement sur un terrain plus politique, faisant dire que le gouvernement « semble avoir été incapable de faire face aux événements de ces deux derniers mois ». « Le parlement, dont est le gouvernement actuel est issu, doit reconsidérer ses choix et faire ce qui est dans l’intérêt de l’Irak », a-t-il poursuivi.

Jamais depuis le début de la contestation cette figure à la très forte influence sur l’opinion irakienne, majoritairement chiite, n’était allé aussi loin dans la remise en cause du gouvernement. Le Premier ministre n’a pas tardé à en tirer les conséquences.

L’appel de Sistani et l’annonce de la démission du Premier ministre interviennent au terme d’une semaine durant laquelle la situation s’est aggravée. De nouveaux affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont éclaté vendredi à l’aube à Nassiriya, où trois manifestants au moins ont été tués par balles.

(John Davison; version française Bertrand Boucey et Henri-Pierre André, édité par Jean-Michel Bélot)

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