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Ghosn se dit victime d’un complot qui l’a arraché à sa famille

BEYROUTH (Reuters) – Carlos Ghosn s’est livré mercredi à un réquisitoire contre la justice japonaise, affirmant que les accusations portées contre lui étaient fausses et que les conditions dans lesquelles il avait été détenu puis assigné à résidence au Japon visaient à le « briser ».

L’ancien patron de Renault et de Nissan, qui s’est spectaculairement soustrait à son assignation à résidence au Japon pour se réfugier au Liban dans les tout derniers jours de l’année dernière, a ajouté avoir été victime d’un complot associant des cadres dirigeants de Nissan et les procureurs de Tokyo pour se débarrasser de lui.

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L’ex-« shogun » de l’industrie automobile, qui est âgé de 65 ans, s’exprimait lors d’une conférence de presse très attendue qui a duré près de deux heures et demie au siège du Syndicat de la presse libanaise à Beyrouth, sa première apparition publique depuis sa fuite spectaculaire.

De son évasion, il a expliqué qu’elle avait été « la décision la plus difficile de (s)a vie ». Mais « je n’avais pas d’autre choix que la fuite pour me protéger et protéger ma famille », a-t-il ajouté, revenant dans une déclaration liminaire sur les conditions dans lesquelles il a été traité par la justice japonaise, accusant le procureur japonais d’avoir menacé d’agir contre sa famille et de tenter de le « briser » pour qu’il avoue les faits qui lui étaient reprochés.

« Tu vas mourir au Japon ou tu vas devoir quitter le pays », a-t-il dit en résumant son état d’esprit alors qu’il était assigné à résidence. « J’avais l’impression d’être l’otage d’un pays que j’avais servi pendant 17 ans. »

Carlos Ghosn, vêtu d’un costume bleu sombre et d’une cravate rose, ne s’est pas attardé sur les circonstances dans lesquelles il a réussi à fuir le Japon pour rallier le Liban via la Turquie, se disant soucieux de ne « pas exposer » ceux qui l’ont aidé.

« Je ne suis pas là pour parler de la façon dont j’ai quitté le Japon, je suis ici pour dire pourquoi, je suis ici pour faire la lumière sur un système qui viole les (droits de l’homme) les plus fondamentaux, je suis ici pour laver mon nom », a-t-il dit.

COLLUSION

Il a en revanche exposé longuement sa défense contre les accusations de dissimulation de revenus au fisc, d’abus de confiance et de détournement de fonds, des charges qu’il a constamment rejetées et qui lui ont valu d’être arrêté le 19 novembre 2018 à son arrivée à Tokyo à bord de son jet privé et d’être détenu au total pendant 130 jours.

« Je n’aurais jamais dû être arrêté, les accusations portées contre moi sont fausses », a-t-il dit, se disant victime d’une « campagne orchestrée » contre lui et d’une « arrestation montée de toutes pièces ».

« Ce sont des responsables de Nissan, du ministère public japonais qui sont à l’origine de mon calvaire », a-t-il affirmé, voyant dans sa disgrâce une tentative de mettre fin à l’influence de Renault et de l’Etat français dans l’alliance mise en place avec le constructeur automobile japonais.

Ghosn a dit qu’il n’avait jamais eu l’intention de procéder à une fusion entre Renault et Nissan pour rendre « irréversible » leur alliance, contrairement à ce que certains craignaient au Japon, mais d’établir une société holding qui aurait maintenu un équilibre entre la volonté du constructeur français de parvenir à une union et le désir du constructeur japonais de préserver son autonomie.

« Certains de nos amis japonais ont pensé que la seule manière de se débarrasser de l’influence de Renault sur Nissan était de se débarrasser de moi », a-t-il accusé.

Les présentant comme les principaux architectes de sa chute, il a nommément incriminé Masakazu Toyoda, directeur chez Nissan et conseiller spécial auprès du gouvernement japonais, ainsi qu’un ancien auditeur de Nissan, Hidetoshi Imazu, et l’ex-vice-président exécutif du constructeur, Hitoshi Kawaguchi.

« Toyoda, membre du conseil d’administration, faisait le lien entre le conseil de Nissan et les autorités », a-t-il affirmé.

Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès de Nissan ni de ces trois hommes.

Les procureurs de Tokyo ont jugé en revanche que Carlos Ghosn n’avait pas réussi à justifier ses actes et que ses accusations de collusion avec des cadres dirigeants de Nissan étaient erronées.

« IL N’Y A PLUS D’ALLIANCE »

Carlos Ghosn a poursuivi en soulignant comment, à ses yeux, sa chute avait nui à l’alliance Nissan-Renault, incapable de concrétiser une fusion avec Fiat-Chrysler, une occasion « immanquable », a-t-il dit, de devenir un acteur dominant de l’industrie automobile.

« Il n’y pas plus d’alliance », a-t-il enchaîné.

« Ils disaient qu’ils voulaient tourner la page Ghosn. Eh bien, ils ont eu beaucoup de succès », a-t-il dit, maniant le sarcasme. « Ils ont tourné la mauvaise page, parce qu’il n’y a plus de profit, plus de croissance, plus d’initiative stratégique, plus de technologie. Plus d’alliance. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est une alliance de mascarade. »

Remis en liberté sous caution avec assignation à résidence fin avril, Carlos Ghosn s’est soustrait à la justice japonaise en s’enfuyant au Liban, où il est arrivé le 30 décembre via Osaka et la Turquie.

« Je n’ai pas fui la justice, j’ai échappé à l’injustice et à la persécution politique », avait-il déclaré dans une courte déclaration diffusée le 31 décembre, confirmant sa présence au Liban.

« LE CAUCHEMAR A DÉBUTÉ QUAND J’AI VU LE VISAGE DU PROCUREUR,

IL S’EST ACHEVÉ LORSQUE J’AI VU LE VISAGE DE MA FEMME »

Face à la presse, il a redit mercredi qu’il lui était impossible d’exprimer « l’ampleur des privations » que lui ont imposées les autorités judiciaires japonaises et, en miroir, « (s)a profonde gratitude d’avoir pu retrouver (s)a famille et (s)es êtres chers ».

« Le cauchemar a débuté quand j’ai vu le visage du procureur, il s’est achevé lorsque j’ai vu le visage de ma femme. »

Carlos Ghosn a également affirmé qu’il était prêt à répondre devant la justice à condition qu’il bénéficie d’un procès équitable mais pas au Japon où, dit-il, « j’aurai eu zéro chance d’avoir un procès équitable ».

La justice japonaise, qui a également délivré un mandat d’arrêt contre son épouse, Carole, explorait ces derniers jours les moyens d’obtenir son extradition mais ne se fait guère d’illusion sur l’issue d’une procédure, le Liban et le Japon n’étant liés par aucun traité d’extradition.

Carlos Ghosn a dit n’avoir aucune garantie des autorités libanaises à ce sujet mais a indiqué qu’il avait confiance dans la loi et dans le président du Liban.

Il s’est dit au passage prêt à répondre aux questions éventuelles de la justice française si elle le convoque, ajoutant qu’il n’avait rien à se reprocher.

(Bureaux de Beyrouth, Tokyo et Paris; version française Nicolas Delame, Henri-Pierre André et Jean-Michel Bélot)

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