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Pression des investisseurs sur les géants pétroliers en faveur du climat

par Matthew Green et Simon Jessop

LONDRES (Reuters) – Dans le cadre d’une campagne en faveur de la transition vers une économie décarbonée, un groupe d’investisseurs exhorte lundi les géants pétroliers à pleinement intégrer dans leurs comptes les risques environnementaux auxquels ils sont confrontés.

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Menée par plus de vingt fonds d’investissement et de pension détenant 1,8 milliard de livres sterling (1,99 milliard d’euros) d’actifs sous gestion, la campagne exhorte les entreprises à adopter des politiques environnementales responsables.

Elle rappelle ainsi que les groupes pétroliers ont l’obligation légale de déclarer tous leurs risques liés à l’environnement.

Des courriers auxquels Reuters a eu accès interrogent les groupes pétroliers sur les hypothèses retenues dans leurs comptes – en matière notamment d’évolution des cours du pétrole et des énergies renouvelables – ainsi que sur la manière dont sont intégrés les objectifs de l’accord de Paris sur le climat de 2015.

« La question à laquelle les dirigeants d’entreprise et leurs actionnaires doivent désormais répondre de toute urgence est la suivante : ‘À quels niveaux les entreprises peuvent-elles faire face à d’éventuelles surévaluations (de leur capital) ?' », ont expliqué les investisseurs, dans une déclaration conjointe.

Prêt à cibler d’autres secteurs, le groupe d’investisseurs a déjà commencé à faire pression sur les « Big Four » de l’audit – EY, Deloitte, PwC et KPMG – et sur la société de matériaux de construction CRH. Il envisage désormais d’écrire au groupe minier anglo-australien Rio Tinto, qui approvisionne l’industrie sidérurgique.

« Nous allons déployer des actions similaires avec d’autres sociétés dépendantes des combustibles fossiles », a déclaré dans une interview accordée à Reuters Natasha Landell-Mills, directrice administrative de Sarasin & Partners et coordinatrice de la campagne.

PREMIERS PAS VERS UNE ÉCONOMIE DÉCARBONÉE

Le 15 juin dernier, BP a annoncé qu’il enregistrerait dans ses résultats du deuxième trimestre une charge de dépréciation pouvant atteindre 17,5 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros) après avoir abaissé ses perspectives de cours du pétrole et du gaz, conséquence d’une accélération de la transition vers une économie décarbonée.

La semaine dernière, BP a également abaissé ses prévisions de cours moyen du Brent à 55 dollars le baril sur la période 2021-2050. La compagnie s’attend en effet à un effondrement de la demande de pétrole pendant la crise sanitaire pour favoriser l’accélération de la transition énergétique mondiale.

Le groupe pétrolier a également prévu de réexaminer certains projets pétroliers et gaziers dont l’exploration est à un stade préliminaire.

Le rôle joué par le groupe d’investisseurs dans la décision de BP reste toutefois incertain.

Suivant l’objectif de neutralité carbone de Total en Europe, Shell s’est engagé à devenir une entreprise à zéro émission nette à l’horizon 2050 ou plus tôt, a annoncé dimanche la société dans un courrier électronique adressé à Reuters.

« Ce n’est que la pointe de l’iceberg », a affirmé Landell-Mills. « Et les investisseurs doivent comprendre qu’elles (les compagnies pétrolières) ne seront pas en mesure de verser des dividendes comme elles ont pu le faire auparavant. »

Ce groupe d’investisseurs comprend notamment Sarasin & Partners, M&G Investments, Jupiter Asset Management, NN Investment Partners et des fonds de pension comme le Brunel Pension Partnership et le danois PKA.

(Matthew Green et Simon Jessop, avec la contribution de Zandi Shabalala; version française Juliette Portala, édité par Jean-Michel Bélot)

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