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Le printemps ensoleillé a favorisé la récolte de miel

PARIS (Reuters) – La météo estivale du mois d’avril dans une grande partie de la France, qui a coïncidé avec la floraison de la nature, annonce une belle récolte de miel de printemps pour nombre d’apiculteurs, dont le commerce est néanmoins affecté par le confinement généralisé.

Selon plusieurs récoltants interrogés par Reuters, le cru 2020 s’annonce bon voire exceptionnel dans la moitié Nord et l’Ouest du pays pour ce secteur fragile, qui compte environ 2.000 professionnels et des dizaines de milliers d’amateurs.

« Il y a à peu près trois semaines d’avance sur les floraisons avec des récoltes qui sont très, très bonnes », a déclaré à Reuters Franck Portefaix, dont l’exploitation baptisée « Les bons miels du Vexin et du Midi » compte 500 ruches dans l’Oise et en Provence, et trois salariés.

« De mémoire d’apiculteur – moi j’ai commencé ma carrière il y a une trentaine d’années, mes parents dans les années 1960 – 1976 est la référence, une très, très bonne année, et là on part sur une année comme ça », ajoute-t-il.

Dans l’Oise, où Franck Portefaix a commencé la récolte printanière, le thermomètre a affiché le mois dernier plus de 30 degrés, des températures dignes de juin ou juillet.

L’activité reste néanmoins fragile car les abeilles sont très sensibles aux conditions météorologiques, à la pollution ou à la prédation d’espèces comme le frelon asiatique.

« C’est un bon départ mais il faut être prudent car il peut y avoir une gelée tardive comme ce fut le cas pour l’acacia l’an dernier, ou bien une sécheresse. C’est seulement à la fin, quand on comptera les fûts de miel, qu’on saura si 2020 a été une bonne année », tempère Guillermo Wolf, coordinateur à la Fédération française des apiculteurs professionnels (FFAP).

Même prudence chez Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française, qui possède 250 ruches dans le sud de la France (Gard, Lozère, Hérault, Aude), où la sécheresse a sévi en début d’année. La météo a aussi été défavorable dans les Landes, pays de l’acacia.

BOULEVERSEMENT CLIMATIQUE

« Dans le Sud, c’est moyen, voire médiocre. La production de miel de romarin et bruyère blanche, par exemple, a été très limitée », dit Henri Clément. « Avec le bouleversement climatique, on a des récoltes de plus en plus aléatoires. Là on est en début de saison, il faut rester modestes ».

Ce printemps a coïncidé avec le confinement lié à l’épidémie de coronavirus, décrété le 17 mars et qui doit être en partie levé lundi prochain, synonyme de réduction de l’activité humaine.

« La nature a besoin de plus de deux mois pour se régénérer, malheureusement », dit Guillermo Wolf. « Et ce d’autant qu’à la campagne la pollution qu’on subit le plus est liée à l’activité agricole et à l’utilisation de produits phytosanitaires qui, elle, n’a pas cessé ».

Avec 27.736 tonnes de miel récoltées selon la FFAP, 2018 a été bonne, mais 2019 sinistrée en raison d’une succession de périodes de gel et de sécheresse – pas plus de 10.000 tonnes récoltées, selon un décompte non définitif.

L’année 2020 s’annonce donc meilleure en terme de production avec des ruches qui peuvent donner jusqu’à 20 kilos de miel par récolte, contre trois en période basse.

Pour les professionnels, la commercialisation est néanmoins compliquée par le confinement, qui a notamment conduit à la fermeture des marchés.

« Sur 20 marchés, seul celui de L’Isle Adam a repris, donc c’est très difficile. On a remplacé par des ventes à domicile, un petit peu », a dit Franck Portefaix à Reuters derrière son stand du marché couvert de la commune du Val d’Oise réaménagé pour cause d’épidémie – filtrage à l’entrée, port de masques, stands entourés de films en plastique.

« Économiquement c’est vraiment un problème mais avec la bonne récolte on aura du stock », ajoute l’apiculteur, qui réalise 80% de son chiffre d’affaires sur les marchés et lors d’expositions.

Dans le Sud, Henri Clément craint pour la saison touristique à venir. « L’impact est là, et il va être durable », prédit-il.

Les Français consomment environ 40.000 tonnes de miel par an.

(Noémie Olive et Elizabeth Pineau, édité par Jean-Michel Bélot)

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