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Le laboratoire de Wuhan réfute tout complot, l’origine du coronavirus toujours inconnue

SHANGHAI (Reuters) – Aucun élément factuel ne permet d’étayer les théories selon lesquelles le nouveau coronavirus trouve son origine dans le laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan, a assuré à Reuters le directeur de ce centre de recherche, en précisant que l’émergence de la pandémie en cours reste encore mystérieuse.

Des médias américains ont rapporté mi-avril que le SARS-CoV-2 – le nom scientifique du nouveau coronavirus désormais responsable de plus de 200.000 décès à travers le monde – avait été synthétisé au sein du laboratoire P4 de l’Institut de virologie de Wuhan.

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Ce centre de recherches, fruit d’un accord conclu en 2004 entre Paris et Pékin sur la prévention et la lutte contre les maladies infectieuses, est basé dans la ville où a émergé en décembre dernier le nouveau coronavirus, responsable d’une flambée épidémique qui concerne désormais la quasi-totalité des pays de la planète.

En dépit du consensus scientifique et des démentis émanant notamment de l’OMS et des autorités françaises, cette hypothèse a gagné du terrain, alimentant les théories du complot.

Le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé le 15 avril que son administration menait une enquête pour tenter de déterminer l’origine du virus et ses modalités de propagation, en prévenant que la Chine devrait faire face à des conséquences s’il s’avérait qu’elle avait été « sciemment responsable » de la pandémie actuelle.

Pour Yuan Zhiming, professeur à l’Institut de virologie de Wuhan et directeur du laboratoire national de biosécurité P4, ces allégations « malveillantes » ont été « inventées de toutes pièces » et sont contredites par l’ensemble des preuves existantes.

« L’Institut de virologie de Wuhan n’a ni la volonté ni les capacités de concevoir et de développer un nouveau coronavirus », a-t-il écrit en réponse à des questions de Reuters.

« De plus, il n’existe aucune information au sein du génome du SARS-CoV-2 suggérant qu’il est le fruit d’une manipulation humaine. »

THÉORIES COMPLOTISTES

Certaines théories du complot sur le sujet ont été alimentées par un article de l’Institut de technologie indien – depuis retiré – qui suggérait que des protéines de l’enveloppe du coronavirus présentaient une « étrange ressemblance » avec celles de l’enveloppe virale du VIH.

La plupart des chercheurs s’accordent pourtant à penser que le SARS-CoV-2 a une origine animale, les hôtes intermédiaires ayant favorisé la transmission à l’homme étant vraisemblablement le pangolin et la chauve-souris.

« Plus de 70% des maladies infectieuses émergentes sont issues des animaux, en particulier les animaux sauvages », souligne Yuan Zhiming.

« Au cours des années, nous avons constaté des risques croissants liés aux contacts entre hommes et animaux sauvages, sous l’effet du changement climatique à l’échelle mondiale et de l’expansion continue des activités humaines », explique-t-il.

Au-delà du SARS-CoV-2, la demi-douzaine de coronavirus susceptibles de contaminer l’homme – parmi lesquels figurent quatre virus à l’origine de rhumes sans gravité mais aussi celui responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) ou encore celui responsable du MERS, le syndrome respiratoire du Moyen-Orient – trouvent leur origine chez les chauves-souris, les souris ou des animaux domestiques, selon les chercheurs.

Yuan Zhiming a également écarté les théories selon lesquelles le laboratoire aurait accidentellement libéré un coronavirus isolé chez des chauves-souris à des fins de recherche, en assurant que les procédures de biosécurité étaient rigoureusement respectées.

« Les laboratoires de biosécurité maximale disposent d’installations protectrices sophistiquées et de protocoles stricts pour s’assurer de la sécurité des équipes et protéger l’environnement des contamination », explique-t-il.

Les installations dites « P4 » sont conçues pour disposer d’un niveau de sécurité leur permettant de travailler sur des pathogènes du groupe 4, c’est-à-dire des agents biologiques associés à un risque élevé de propagation et susceptibles de provoquer des infections grave chez l’homme.

Le directeur du laboratoire P4 de Wuhan a assuré que son institut était déterminé à faire preuve de transparence et partagerait l’ensemble des données disponibles sur le nouveau coronavirus en temps voulu.

Mais l’identification de l’origine du nouveau coronavirus s’annonce difficile, prévient Yuan Zhiming.

« Retracer l’origine du virus représente un défi scientifique, avec beaucoup d’incertitudes », observe-t-il.

« J’espère que chacun mettra de côté ses préjugés et ses partis pris afin de fournir un environnement rationnel pour les recherches visant à identifier l’origine du virus. »

(Version française Myriam Rivet, édité par Henri-Pierre André)

Chrétiens TV

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