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L’affaire Wirecard salit la réputation de rigueur de l’Allemagne

par John O’Donnell et Simon Jessop

FRANCFORT/LONDRES (Reuters) – La disgrâce soudaine et spectaculaire de Wirecard, ex-coqueluche de la Bourse de Francfort, suscite des appels en faveur d’une réforme du système allemand de contrôle de la gestion des entreprises, sans laquelle la réputation d’intégrité du pays risque de souffrir un peu plus.

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Pour une partie des investisseurs étrangers, le fait que Wirecard, entreprise spécialisée dans le traitement des opérations de paiement, ait reconnu que 1,9 milliard d’euros inscrits dans ses comptes n’avaient sans doute jamais existé, souligne les faiblesses de la supervision et du contrôle dont font l’objet les dirigeants d’entreprise dans le pays.

L’image de sérieux et de rigueur des patrons allemands est ainsi de nouveau salie, cinq ans après le scandale de falsification systématique des tests anti-pollution chez Volkswagen.

Quatre jours après sa démission, le président du directoire de Wirecard a été placé en détention mardi.

Le constat semble déjà avoir été dressé par le gouvernement: alors qu’il avait initialement jugé que la BaFin, l’autorité de surveillance des marchés financiers, avait « travaillé très dur » et « fait son travail », le ministre des Finances, Olaf Scholz, lui a reproché des erreurs mardi en promettant d’étudier un possible durcissement des règles de contrôle des entreprises.

« Le ministère des Finances, tout comme (…) la BaFin, doit s’expliquer », estime Florian Toncar, député au Bundestag.

Felix Hufeld, le président de la BaFin, a reconnu que le dossier Wirecard était « un désastre absolu » et que l’institution qu’il dirige, comme d’autres, avait commis des erreurs.

UNE OPACITÉ « EXTRÊME »

La BaFin a certes ouvert des enquêtes liées à Wirecard ces derniers mois… mais pour viser des vendeurs à découvert et des journalistes qui mettaient en cause la sincérité des comptes de l’entreprise.

Barry Norris, d’Argonaut Capital Partners, est l’un des gérants de fonds qui ont misé sur la chute du cours de l’action Wirecard après s’être vu présenter par la société un document de 50 pages truffé de graphiques mais avare de chiffres.

« L’opacité était tout simplement extrême », a-t-il dit à Reuters.

Pour certains investisseurs, la solution consisterait à renforcer les pouvoirs des administrateurs non-exécutifs en matière de surveillance des dirigeants d’entreprise.

« Dans le cas de Wirecard, le conseil de surveillance ne semblait pas disposer du pouvoir de modifier les comportements », estime ainsi Kathleen Dewandeleer, d’Aberdeen Standard Investments à Londres.

Le cas Wirecard illustre aussi le réflexe allemand consistant à privilégier la protection des entreprises.

« C’est un formidable exemple qui démontre (…) la culture anti-hedge fund et anti-ventes à découvert existant en Allemagne », dit ainsi Christian Putz, directeur général d’ARR Investment Partners.

Certains responsables politiques qui espéraient que la réputation de sérieux et de rigueur de l’Allemagne constituait un atout pour le développement de la place financière de Francfort, se voient aujourd’hui rattrapés par les critiques.

« On pouvait s’attendre à ce qu’une telle situation se passe n’importe où ailleurs mais pas en Allemagne », a déclaré le ministre de l’Economie, Peter Altmaier, au site internet t-online.

(Avec Holger Hansen à Berlin et Maiya Keidan à Londres, version française Marc Angrand, édité par Jean-Michel Bélot)

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