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Coronavirus : le Cameroun à l’école du télé-enseignement

En vue de limiter les effets négatifs de la fermeture des écoles auprès des élèves, le Cameroun a instauré la dispensation des cours à la télévision. Une mesure à la fois salutaire et très controversée.

 Le 17 mars dernier, le président Paul Biya, à travers son Premier ministre Dion Nguté, a mis en application treize (13) mesures visant à stopper la propagation du coronavirus au sein de la population camerounaise. Parmi ces mesures, la fermeture immédiate de tous les établissements scolaires du territoire national, allant des écoles maternelles jusqu’aux instituts universitaires.

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Face à cet arrêt brutal, plusieurs questions se sont posées : quid des examens de fin d’année ? Quid de l’occupation des enfants restant ainsi à la maison, afin de leur éviter le vagabondage ? Quid de la gestion de ces enfants par leurs parents eux-mêmes ?

Dans un contexte où plus de 80 % des travailleurs actifs sont dans l’informel, certains parents avaient dans un premier temps demandé à leurs enfants de les aider dans leurs différentes activités. Ce qui a irrité les autorités qui ont fustigé le fait de retrouver ces bambins dans les marchés, alors que la mesure présidentielle visait précisément à les isoler et à protéger ainsi leurs familles.

La ministre des enseignements secondaires, en la personne de Pauline Nalova Lyonga, a donc instauré les cours télévisés dès le lundi 30 mars 2020. Il s’agissait, selon cette dernière, de « maintenir les élèves en éveil et préserver la saison académique afin de ne pas aboutir à une année blanche ». C’est ainsi que plusieurs matières ont été retenues pour être enseignées à certains horaires, mais uniquement pour les classes d’examen. Il a aussi été procédé à une sélection des enseignants mais le processus n’a pas été rendu public. Enfin, il a été décidé que lesdits cours seraient dispensés sur la CRTV, la télévision nationale.

un instituteur à la télévision

Les éducateurs font des grimaces pour capter l’attention des apprenants à travers l’écran. Image: crtv.cm /CC-BY

Bien que salutaire, l’initiative a reçu plusieurs attaques dès son démarrage.  Car comment justifier de l’égalité de tous les apprenants devant cette méthode, puisque tous les foyers camerounais ne sont pas fournis d’un poste téléviseur ? Et quand bien même, certains foyers sont régulièrement privés d’énergie électrique à cause du distributeur national d’énergie, la compagnie Eneo. Sans parler des enfants qui ne sont pas forcément disponibles aux heures dites, et qui sont bien souvent astreints aux tâches ménagères.

Le télé-enseignement pose aussi le problème de la qualité de nos éducateurs, car certains ont commis des fautes grossières pendant leurs leçons télévisées. D’autres encore se sont vus incapables de répondre aux questions envoyés par les téléspectateurs via le numéro vert 8026. Et puisque la pédagogie est différente de la communication, on a vu des enseignants perdre tous leurs moyens devant les caméras de la télévision nationale sous l’effet du stress, du trac, de la pression médiatique, etc.

En définitive, toutes les décisions humaines seront toujours félicitées par les uns, et décriées par les autres. Mais pour le moment le télé-enseignement à la camerounaise continue son bonhomme de chemin, même s’il devra s’arrêter dans les prochaines semaines. Car le président de la république a fixé la reprise normale des cours pour le lundi 1er juin 2020…

 

Ecclésiaste Deudjui

(+237) 696.469.637

doualatour@yahoo.fr

Chrétiens TV

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