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Un juge du Vatican ordonne la tenue d’un procès pour un cardinal italien

CITE DU VATICAN (Reuters) -Un juge du Vatican a ordonné samedi le renvoi devant un tribunal pénal d’un cardinal italien et de neuf autres personnes sur des accusations de crimes financiers, dont détournement de fonds, blanchiment d’argent, fraude, extorsion et abus de fonction.

Le Cardinal Angelo Becciu, un ancien responsable du « Saint-Siège », ainsi que deux chefs de l’Autorité d’information financière du Vatican comparaîtront, avec leurs co-prévenus, devant un tribunal le 27 juillet.

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Le procès permettra notamment de faire la lumière sur un scandale de plusieurs millions d’euros provoqué par l’achat d’un immeuble de luxe à Londres par la Secrétairerie d’Etat en 2014.

Angelo Becciu, démis de ses fonctions par le pape François en 2020 sur des accusations de népotisme, devient le plus haut responsable de la curie romaine mis en examen pour de potentiels crimes financiers.

Il a toujours clamé son innocence lors des deux années qu’ont duré l’enquête.

Le Pape a personnellement donné son accord la semaine dernière pour qu’Angelo Becciu soit accusé, selon la mise en accusation de 487 pages obtenue par Reuters.

Les charges retenues contre lui sont celles de détournement de fonds et abus de fonction. Une femme qui travaillait avec lui a aussi été accusée de détournement de fonds et l’ancien secrétaire du cardinal, un prêtre, a été accusé d’extorsion.

Dans un communiqué, Angelo Becciu a fait savoir qu’il était victime d’une « machination » et a réaffirmé son « innocence absolue ».

Deux courtiers italiens, Gianluigi Torzi et Raffaele Mincione, font face à des accusations de détournement de fonds, fraude et blanchiment d’argent. Gianluigi Torzi, qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt en avril, a été accusé par ailleurs d’extorsion.

Il n’était pas possible de joindre leurs avocats d’en l’immédiat mais les deux individus ont toujours nié avoir commis de telles fraudes.

Quatre autres entreprises associées avec les accusés, dont deux en Suisse, une aux Etats-Unis et une en Slovénie, ont aussi été mis en examen, selon le document.

PERQUISITIONS

L’enquête sur l’achat de cet immeuble de luxe est devenue publique le 1er octobre, quand la police du Vatican a perquisitionné les bureaux de la Secrétairerie d’État, le coeur administratif de l’Eglise Catholique, et ceux de l’Autorité d’information financière du Vatican (AIF).

Le président à cette époque de l’AIF, Rene Bruelhart, et l’ancien directeur de l’AIF, Tommaso Di Ruzza, sont accusés d’avoir sciemment failli à protéger les intérêts du Vatican et d’avoir donné au courtier Gianluigi Torzi ce que la mise en accusation appelle « un avantage injustifié ».

Tommaso Di Ruzza est aussi accusé d’avoir détourné des fonds en utilisant notamment de façon inappropriée sa carte de crédit officielle et d’avoir divulgué de l’information confidentielle.

Rene Bruelhart a dit dans un message qu’il avait toujours assumé ses fonctions et ses devoirs avec justesse et que la « vérité sur (son) innocence allait émerger ».

Tommaso Di Ruzza n’était pas disponible dans l’immédiat.

En 2014, la Secrétairerie d’État a investi plus de 200 millions d’euros, pour beaucoup des contributions de fidèles, dans un fonds géré par le courtier Raffaele Mincione, permettant de sécuriser 45% d’un immeuble commercial et résidentiel situé au 60 Sloane Avenue dans le quartier huppé de South Kensington à Londres.

Selon la mise en accusation, Raffaele Mincione aurait essayé de frauder le Vatican, qui en retour a tenté de mettre fin à la relation professionnelle en 2018. Ce dernier s’est tourné vers Gianluigi Torzi pour l’aider à acheter le reste de l’immeuble mais l’a accusé par la suite d’extorsion.

« PERTES ENORMES »

A cette période, Angelo Becciu était à un poste très important au sein de l’administration du Vatican et gérait des centaines de millions d’euros.

La Secrétairerie d’État a perdu plus de 350 millions d’euros dans cet investissement, selon la presse du Vatican et souffert de ce que le Cardinal George Pell, ancien trésorier du Vatican, qualifie d' »énormes pertes ».

La mise en accusation précise qu’Angelo Becciu a « fortement essayé » de détourner l’enquête pour toute question qui portait sur les investissements du Vatican, notamment l’immeuble londonien, et a essayé de discréditer les magistrats qui menaient cette enquête dans les médias italiens.

Les principales accusations auxquelles l’ancien cardinal fait face concernent des transferts d’argent et des contrats octroyés à des entreprises et des organisations contrôlées par ses frères sur leur île natale de Sardaigne.

Son ancienne employée, Cecilia Maronga, a été accusée de détournement de fonds. La mise en accusation précise qu’elle a reçu 575.000 euros de la Secrétairerie d’État en 2018-2019.

Elle a dit à la télévision italienne que l’argent, transféré à son entreprise en Slovénie, avait servi à payer des rançons pour des missionnaires kidnappés en Afrique. Mais la mise en accusation précise que la plupart de cet argent a été utilisé à des « fins personnelles », pour l’achat de produits de luxe, notamment.

(Philip Pullella, version française Caroline Pailliez)

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