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L’UE présente mercredi ses propositions pour réduire les émissions de CO2

par Kate Abnett

BRUXELLES (Reuters) – La Commission européenne présentera mercredi un ensemble de réformes et de propositions baptisé « Fit for 55 » qui doit permettre au bloc de réduire drastiquement ses émissions de gaz à effet de serre (GES) au cours de la prochaine décennie et d’être un exemple en la matière pour le reste du monde.

Les négociateurs du Parlement européen et des Etats membres sont parvenus en avril à un accord destiné à réduire les émissions nettes de GES au sein du bloc d’au moins 55% d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990 et à une neutralité carbone d’ici 2050.

Les Etats membres ont approuvé cet accord le mois dernier et le « Fit for 55 » vise à actualiser cet objectif avec 12 propositions pour l’industrie, l’énergie, les transports et le logement dans le cadre de la loi dite climat.

Si d’autres grandes économies du monde, comme la Chine et les Etats-Unis, se sont engagées à parvenir également à la neutralité carbone, l’UE est la première à amender sa législation sur le climat, une réforme qui aura un impact sur 25 millions d’entreprises et près d’un demi-milliard d’individus.

« Tout le monde a un objectif. Mais le traduire en politiques qui mènent à de réelles réductions d’émissions, c’est la partie la plus difficile », relève Jos Delbeke, ancien directeur pour le climat à la Commission européenne.

En 2019, l’UE avait réduit ses émissions de 24% par rapport aux niveaux de 1990.

Alors que les émissions produites par le secteur de l’énergie baissent rapidement, celles émises par l’automobile, l’aéronautique et le transport maritime continuent d’augmenter et représentent un quart du total des émissions de l’UE.

Les bâtiments produisent un tiers des émissions du bloc. Comme nombre d’usines en Europe, les logements font encore appel à des combustibles fossiles.

PROMOTION DES TECHNOLOGIES VERTES

Le « Fit for 55 » vise à encourager les entreprises et les consommateurs à opter pour les solutions les plus « vertes », grâce à la mise en place de taxes sur certains carburants et une refonte du marché carbone.

Dans l’automobile, la vente de véhicules neufs à essence et diesel pourrait être interdite en 2035.

Bruxelles présentera également les détails de son projet de taxe carbone aux frontières de l’UE, qui vise à préserver la compétitivité des entreprises du bloc face à leurs concurrentes en provenance de pays aux normes environnementales moins strictes. Ce projet, qui concerne notamment l’acier et le ciment, est source de friction avec la Chine et les Etats-Unis.

La mise en oeuvre de ces nouvelles propositions devrait cependant faire face à des mois de négociations entre les Etats membres et le Parlement. Des divisions apparaissent déjà entre les pays du nord de l’Europe où les ventes de véhicules électriques explosent et les pays du sud, qui s’inquiètent du coût social de ces mesures.

Certains pays estiment que la réforme du marché carbone pourrait grever la facture carburant des ménages, renchérir les coûts du transport et de chauffage domestique.

La Commission s’est engagée à mettre en place un fonds social pour les ménages à faibles revenus. Elle exhorte également les Etats membres à puiser dans le fonds de relance de 750 milliards d’euros pour créer des emplois dans les technologies vertes comme l’hydrogène et à inciter les ménages à mieux isoler leur logement.

CONVAINCRE LA CHINE ET LES USA

Difficile de savoir si les propositions de l’UE seront suffisantes pour encourager d’autres pays à lui emboîter le pas, à l’occasion de la conférence climat de l’Onu prévue en novembre à Glasgow.

Pour Tom Rivett-Carnac, qui a mené les négociations pour l’Onu lors de l’Accord de Paris en 2015, le principal défi sera de convaincre les grands acteurs – la Chine et les Etats-Unis en particulier – de monter à bord du train des réformes.

Bruxelles souhaite que les politiques climatiques de l’Europe soient reprises au niveau mondial. Les droits de douane carbone sur les importations de biens seront un premier test.

L’Union européenne pense par ailleurs qu’en investissant tôt dans les technologies vertes, les entreprises européennes pourraient bénéficier d’un avantage concurrentiel sur les marchés mondiaux pour de nouveaux produits comme l’acier à faible teneur en carbone, produit à partir de l’hydrogène vert.

« A la fin de cette transformation, notre économie sera bien meilleure et nous pourrons maîtriser la crise climatique », a déclaré à CNN Frans Timmermans, commissaire européen chargé de la politique climatique. « Et c’est tout l’intérêt », a-t-il ajouté.

(Reportage Kate Abnett; version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)

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