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L’Onu dénonce des violences des taliban, la Russie snobe l’inauguration du gouvernement

GENEVE (Reuters) – Le Conseil des droits de l’homme de l’Onu a accusé vendredi les taliban au pouvoir en Afghanistan de recourir de plus en plus à la violence pour réprimer les manifestations, évoquant des tirs à balles réelles et l’usage de bâtons et de fouets qui ont fait au moins quatre morts.

Cette accusation fait écho aux déclarations de l’envoyée spéciale des Nations unies en Afghanistan, Deborah Lyons, qui a déploré jeudi devant le Conseil de sécurité que le personnel afghan de l’Onu toujours présent sur place soit victime de harcèlement et d’intimidations.

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Les manifestations, souvent menées par des femmes, semblent indisposer de plus en plus fortement les taliban, alors qu’ils cherchent à asseoir leur autorité sur l’Afghanistan après la prise de Kaboul le 15 août et de la vallée du Panchir, dernier bastion de la résistance armée, en début de semaine.

« Nous avons assisté à réaction malheureusement brutale des taliban », a déclaré la porte-parole du Conseil des droits de l’homme de l’Onu, Ravina Shamdasani, pendant un point presse à Genève. Les Nations unies ont recensé au moins quatre manifestants tués par balles, a-t-elle précisé.

Les témoignages de violences et d’intimidations contredisent les propos se voulant rassurants tenus par les taliban sur leur intention de respecter toutes les sensibilités afghanes et de ne pas se livrer à des représailles.

Selon l’Onu, les militants islamistes cherchent aussi à cacher leurs exactions en intimidant les journalistes encore présents sur place. L’un d’eux se serait ainsi entendu dire qu’il avait de la chance « de ne pas avoir été décapité », a déclaré Ravina Shamdasani.

« On nous a rapporté de nombreux cas de journalistes intimidés alors qu’ils essayaient seulement de faire leur travail », a-t-elle dit.

Dans ce contexte, les puissances étrangères cherchent à évaluer l’attitude à adopter face aux taliban.

PAS D’ENVOYÉ RUSSE À KABOUL

Alors que les pays occidentaux ont exclu de reconnaître le nouveau régime, la Russie qui s’était jusqu’alors montrée assez conciliante a marqué ses distances vendredi en annonçant qu’elle n’enverrait pas de représentant à la cérémonie d’inauguration du gouvernement dévoilé cette semaine par les taliban.

Le Kremlin a contredit par cette annonce les propos tenus cette semaine par le président de la chambre haute du Parlement, le Conseil de la Fédération, qui avait évoqué selon l’agence de presse Ria l’envoi d’un ambassadeur russe à Kaboul pour assister à la cérémonie.

Le nouveau gouvernement afghan, constitué autour de poids lourds de l’aile la plus radicale du mouvement islamiste, dont certains figurent sur les listes des individus soupçonnés de terrorisme des services de renseignement américains, a suscité critiques et inquiétudes à l’étranger.

La préoccupation des grandes puissances ne concerne pas seulement la situation en Afghanistan mais ses conséquences potentielles dans l’ensemble de la région et au-delà.

Le retour des taliban au pouvoir vingt ans après en avoir été chassés par les Etats-Unis et leurs alliés risque de galvaniser les extrémistes partout dans le monde, a souligné vendredi le chef du MI5, le service de renseignement intérieur britannique.

« Nous sommes engagés dans une lutte mondiale constante pour vaincre l’extrémisme et nous protéger du terrorisme », a déclaré Ken McCallum dans une interview accordée à la BBC à l’occasion du 20e anniversaire des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis.

« Il ne fait aucun doute que les récents évènements en Afghanistan ont encouragé et enhardi certains extrémistes », a ajouté le chef du MI5, alors que le Royaume-Uni n’a plus connu d’attaque d’envergure depuis l’attentat-suicide à la sortie d’une salle de concert à Manchester et une attaque au couteau au London Bridge en 2017.

(Emma Farge à Genève, avec Gleb Stolyarov à Moscou et Andrew MacAskill à Londres, version française Tangi Salaün, édité par Sophie Louet)

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