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Le procès de l’affaire Bygmalion s’ouvre sans Nicolas Sarkozy

par Tangi Salaün

PARIS (Reuters) – Renvoyé il y a deux mois parce que l’avocat d’un des principaux prévenus avait contracté le coronavirus, le procès de l’affaire Bygmalion s’est ouvert jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris en l’absence de Nicolas Sarkozy.

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Le procès, qui porte sur les soupçons de financement illégal de la campagne électorale de l’ancien président de la République en 2012, est prévu pour durer jusqu’au 22 juin.

Le 17 mars, deux semaines après la condamnation de Nicolas Sarkozy à un an de prison ferme pour corruption et trafic d’influence dans l’affaire dite des « écoutes de Paul Bismuth », jugement dont il a fait appel, la présidente de la 11e chambre du tribunal correctionnel avait prononcé le renvoi du procès Bygmalion.

Elle avait ainsi accédé à la demande d’un des principaux prévenus, Jérôme Lavrilleux, ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, dont l’avocat était hospitalisé en raison du COVID-19.

Jeudi, tous les prévenus et leurs avocats étaient bien présents, à l’exception de Nicolas Sarkozy, qui a fait savoir qu’il n’assisterait qu’aux audiences le concernant directement. Il est attendu à la barre le 14 juin.

Poursuivi pour « financement illégal de campagne électorale », l’ancien chef de l’Etat risque selon le code électoral un an de prison et 3.750 euros d’amende.

Les 13 autres prévenus sont poursuivis pour usage de faux, escroquerie et abus de confiance, des délits relevant du code pénal et susceptibles de donner lieu à des peines bien plus lourdes.

A un an de l’élection présidentielle de 2022, Nicolas Sarkozy, 66 ans, n’en verrait pas moins son horizon politique s’obscurcir davantage s’il était reconnu coupable.

JEAN-FRANÇOIS COPÉ ENTENDU COMME TÉMOIN

Selon le parquet de Paris, l’UMP, le parti dont il était candidat, aurait dépensé 42,8 millions d’euros, près de deux fois le plafond de dépenses légal (22,5 millions), pour sa campagne infructueuse de 2012, par le biais de fausses facturations de la société Bygmalion.

L’enquête visait initialement Jean-François Copé, à l’époque patron de l’UMP (devenu Les Républicains en 2015), soupçonné dans un premier temps d’avoir détourné les fonds à son profit avant de bénéficier d’un non-lieu dans cette affaire.

Jean-François Copé est attendu jeudi 27 mai devant le tribunal en tant que simple témoin, même si les « sarkozystes » restent convaincus qu’il était au courant des malversations financières.

Le parquet va de son côté s’efforcer de démontrer que Nicolas Sarkozy, qui nie avoir été au courant des fausses facturations, ne pouvait pas ignorer le maquillage de ses comptes de campagne.

Dans l’ordonnance de renvoi, le juge d’instruction Serge Tournaire estime que Nicolas Sarkozy a « incontestablement bénéficié des fraudes révélées par l’enquête qui lui ont permis de disposer, lors de la campagne de 2012, de moyens bien supérieurs à ce que la loi autorisait ».

« C’est bien le candidat et son équipe restreinte qui ont fait le choix d’axer la campagne sur des meetings spectaculaires et dispendieux et d’en confier l’organisation à des agences spécialisées », comme Event & Cie, filiale de Bygmalion, estime le magistrat dans son ordonnance.

Mais Serge Tournaire reconnaît aussi que « l’enquête n’a pas établi que Nicolas Sarkozy avait ordonné (les malversations), ni qu’il y avait participé, ni même qu’il en avait été informé ».

« GAGNER QUOI QU’IL EN COÛTE »

Pour la défense de l’ancien président de la République, tout l’enjeu sera donc de semer le doute dans l’esprit des juges pour obtenir la relaxe.

L’autre juge d’instruction en charge du dossier, Renaud Van Ruymbeke, avait d’ailleurs estimé que les charges n’étaient pas suffisantes pour traduire Nicolas Sarkozy en justice dans cette affaire.

Parmi les autres prévenus figurent les co-fondateurs de Bygmalion, Bastien Millot et Guy Alves, ainsi que l’ancien patron d’Event & Cie, Franck Attal, qui ont reconnu les faits et dit avoir agi à la demande de l’équipe de campagne de Nicolas Sarkozy.

Parmi les membres de la garde rapprochée de ce dernier mis en cause comparaîtront aussi son directeur de campagne, Guillaume Lambert, qui avait transmis dès mars 2012 au chef de l’Etat une note l’alertant sur la nécessité de respecter la « stricte limitation des dépenses », son trésorier Philippe Briand ou encore Jérôme Lavrilleux.

Personnage clé de cette affaire, l’ancien directeur adjoint de la campagne a reconnu publiquement pendant l’enquête avoir mis en place avec Bygmalion un système de fausses factures pour camoufler le coût des meetings, assurant l’avoir fait de sa propre initiative et sans en avoir informé Nicolas Sarkozy ni Jean-François Copé, dont il était très proche.

Largement distancé dans les sondages, Nicolas Sarkozy devait « gagner quoi qu’il en coûte », a expliqué Jérôme Lavrilleux dans une interview accordée en mars au quotidien Libération.

(Edité par Marc Angrand)

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