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France/Régionales: Mariani au défi d’une prise électorale historique

par Richard Lough

AIX-EN-PROVENCE, Bouches-du-Rhône (Reuters) – Thierry Mariani, en campagne dans le Sud-Est, met en jeu sa crédibilité, son style affable et les liens tissés au cours d’une longue carrière politique ayant récemment basculé de la droite traditionnelle vers l’extrême droite pour offrir à cette dernière une première victoire aux élections régionales.

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Décontracté, les manches de chemise retroussées, le candidat de 62 ans, qui a rejoint le parti de Marine Le Pen en 2018, s’engage à mettre davantage d’agents de sécurité dans les trains et les lycées, à débloquer des fonds pour soutenir la reprise en cas de pandémie et à impliquer davantage les citoyens dans la prise de décisions.

La présidente du Rassemblement national (ex-Front national) a recruté Thierry Mariani, homme d’expérience qui a été ministre des Transports sous Nicolas Sarkozy, pour séduire un électorat traditionnel et ainsi multiplier les chances pour son camp de prendre le contrôle de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca).

« C’est le seul à avoir un programme honnête », déclare à Reuters Claire Laurent, retraitée, sur le marché d’Aix-en-Provence où Thierry Mariani distribue des tracts.

« Nous devons défendre notre région avec un candidat solide », ajoute celle qui a mis un bulletin de l’extrême droite dans l’urne pour la première fois de sa vie à l’occasion du premier tour des élections régionales, dimanche dernier.

Ravir la région où vivent cinq millions d’habitants renforcerait les chances de Marine Le Pen dans sa course à l’Elysée et validerait les efforts de la candidate pour « dédiaboliser » l’image de son parti eurosceptique et anti-immigration.

Durant toute la campagne, Renaud Muselier, le président (Les Républicains) sortant, a mis en garde les électeurs contre le piège d’un « cheval de Troie ». Derrière une façade moins toxique, l’extrême droite continue de promouvoir des politiques « nauséabondes », a-t-il déclaré à Reuters.

Le sud de la France est depuis longtemps l’un des bastions de la droite. Il y sourd chez une partie de ses habitants une colère suscitée par les vagues d’immigration en provenance des anciennes colonies françaises d’Afrique du Nord, que certains considèrent comme une menace pour l’identité française. Plus récemment, une partie de la classe ouvrière a adhéré à l’idée selon laquelle les impôts sont davantage utilisés pour aider les migrants que pour combattre les inégalités sociales.

« Moi je ne suis pas raciste. Mais bon, à un certain moment tout ce qu’on donne à droite à gauche, il faut freiner tout ça. Voilà, pour les migrants, pour les étrangers qui arrivent en France, toutes les aides, parce qu’à un moment donné c’est nous qui allons payer », estime Jean-Paul Buleux, mécanicien, un électeur de l’extrême droite.

LE DÉFI DE LA CRÉDIBILITÉ

Dimanche dernier, Thierry Mariani est arrivé en tête, avec près de cinq points d’avance sur Renaud Muselier. Mais ses chances de victoire sont amenuisées par le retrait de la course du candidat écologiste Jean-Laurent Félizia, crédité de 16,89% des voix.

Pour des électeurs comme Jean-Paul Buleux, le Front républicain ainsi créé traduit la crainte des partis traditionnels face à un changement que beaucoup appellent de leurs voeux.

Pour d’autres, comme le retraité Gérard Bouzart, il s’agit de protéger les valeurs de la République.

« J’irai voter pour faire barrage au RN », a-t-il dit à Reuters. « Quand je vois les discours lénifiants qui sont tenus mais qui cachent en vérité des régressions sur le mariage pour tous, la reconnaissance de l’homosexualité, la PMA [procréation médicalement assistée-NDLR], ce sont des discours d’un autre temps. »

Thierry Mariani rejette l’idée d’un parti dangereux pour la République. Le Rassemblement national a selon lui laissé derrière lui son passé antisémite et xénophobe associé à son fondateur, Jean-Marie Le Pen.

« Marine Le Pen n’a rien à voir avec son père », a-t-il déclaré.

Dimanche dernier, le parti de Le Pen a recueilli neuf points de moins à l’échelle nationale par rapport à son score des élections régionales de 2015, n’arrivant en tête qu’en Paca.

Au regard de ce scrutin, de nouveaux défis apparaissent pour le Rassemblement national à l’approche de la présidentielle, dans dix mois.

« Il y a un équilibre délicat à trouver : être capable de dire ‘nous sommes différents, votez pour nous parce que nous étions en dehors du système’ mais être suffisamment dans le courant dominant pour être crédible », souligne la politologue Virginie Martin.

« Plus vous êtes crédible pour gouverner, moins vous êtes hors système. »

(Reportage Richard Lough, version française Elizabeth Pineau, édité par Sophie Louet)

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