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Biden, premier président en exercice à visiter le site du massacre de Tulsa

par Jeff Mason

TULSA, Oklahoma (Reuters) – Joe Biden est devenu mardi le premier président américain en exercice à s’être rendu sur le site du massacre de centaines de Noirs américains par une foule blanche à Tulsa (Oklahoma) il y a cent ans, l’un des pires chapitres de l’histoire de la violence raciale aux Etats-Unis.

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L’actuel locataire démocrate de la Maison blanche a observé un moment de silence en hommage aux victimes après s’être entretenu avec une poignée de survivants de la communauté de Greenwood, où il devait annoncer des mesures pour combattre les inégalités raciales.

« Pendant bien trop longtemps, l’histoire de ce qui s’est produit ici a été racontée en silence », a déclaré Joe Biden lors d’un discours.

« Mes chers compatriotes, ce n’était pas une émeute. Ce fut un massacre, et l’un des pires de notre histoire. Mais pas le seul », a-t-il ajouté.

L’administration Biden prévoit plusieurs mesures pour combattre les inégalités raciales, dont l’extension des contrats fédéraux aux petites entreprises défavorisées, l’investissement de dizaines de milliards de dollars dans des communautés comme celle de Greenwood qui souffrent d’une pauvreté persistante et une lutte accrue contre la discrimination en matière de logement.

Désormais âgés de 101 à 107 ans, les rescapés ont demandé « justice » au Congrès américain et font partie des plaignants ayant déposé un recours en justice afin d’obtenir des mesures, dont un fonds de compensation des victimes.

Les 31 mai et 1er juin 1921, des résidents blancs ont tué environ 300 Noirs, brûlé et pillé des maisons et des entreprises, dévastant une communauté afro-américaine prospère après qu’une femme blanche avait accusé un Noir d’agression, une allégation qui n’a jamais été prouvée.

Les compagnies d’assurance n’avaient pas couvert les dommages et personne n’a été inculpé pour ces attaques.

Lundi, Joe Biden avait demandé à tous les Américains de « réfléchir aux racines profondes de la terreur raciale dans notre nation et de s’engager à nouveau dans le travail d’éradication du racisme systémique à travers notre pays ».

Cette visite intervient dans un contexte de réflexion nationale sur les sujets liés au racisme, un an après le meurtre de George Floyd, un Noir non armé, par un policier blanc de Minneapolis, qui a suscité une vague de protestations dans tout le pays.

BIDEN ET LE RACISME

Joe Biden, qui a remporté l’élection présidentielle de novembre dernier grâce au soutien des électeurs noirs, avait fait de la lutte contre les inégalités raciales un point clé de sa campagne de 2020. Il a rencontré la semaine dernière des membres de la famille de George Floyd à l’occasion de l’anniversaire de sa mort et fait pression pour l’adoption d’un projet de loi sur la réforme de la police qui porte le nom de ce dernier.

La visite de Joe Biden à Tulsa a également offert un contraste frappant avec Donald Trump qui durant sa présidence, a critiqué les mouvements de justice raciale tels que Black Lives Matter (« Les vies des Noirs comptent »).

« Un peu moins d’un an plus tard, un nouveau président se rend à Tulsa pour dénoncer le massacre de frères et sœurs afro-américains innocents, dénoncer le racisme dans son voyage et encourager les Américains à se rassembler », a déclaré Moe Vela, ancien conseiller de Joe Biden.

La position publique de Joe Biden sur le racisme et l’égalité a évolué au fil des décennies.

Le président démocrate a essuyé des critiques pendant la campagne de 2020 pour son opposition aux programmes de transport scolaire des années 1970 qui obligeait les villes à transporter les enfants des quartiers noirs vers des écoles à majorité blanche.

Joe Biden a également soutenu un projet de loi sur la criminalité en 1994 qui, selon les experts des droits civiques et de la justice, a contribué à une augmentation de l’incarcération de masse. Il a aussi défendu son travail avec deux sénateurs ségrégationnistes du Sud à l’époque où il était au Sénat américain.

« Nous évoluons tous, nous grandissons, nous apprenons. Et je le félicite pour cela », a déclaré Moe Vela.

Joe Biden « ne semble pas être le Joe Biden du projet de loi sur la criminalité, mais il n’a jamais renié ce projet de loi », a constaté William Darity Jr, professeur à l’université Duke, qui a co-écrit « From Here to Equality : Reparations for Black Americans in the Twentieth Century ».

Sa visite à Tulsa pourrait être le moment opportun pour annoncer la création d’une commission présidentielle chargée « d’explorer l’histoire des atrocités raciales de l’Amérique et de présenter des propositions de justice raciale », a-t-il ajouté.

(Jeff Mason, Heather Timmons et Trevor Hunnicutt; version française Hayat Gazzane, édité par Jean-Stéphane Brosse et Jean Terzian)

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