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Au lendemain de l’adoption d’une loi contestée, la police disperse des manifestants à Hong Kong

par Yanni Chow et Pak Yiu

HONG KONG (Reuters) – La police de Hong Kong a fait usage mercredi d’un canon à eau et de gaz lacrymogène pour disperser la première manifestation depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sur la sécurité instaurée à l’initiative de la Chine.

Plusieurs milliers de personnes avaient défié l’interdiction de se rassembler. Plus de 300 d’entre elles ont été interpellées pour violation de cette nouvelle législation, rassemblement illégal, refus d’obtempérer et possession d’armes.

Les manifestants se sont éparpillés dans les rues en scandant des slogans promettant de « résister jusqu’au bout » et réclamant « l’indépendance de Hong Kong ». « J’ai peur d’aller en prison mais pour la justice, je devais sortir aujourd’hui, je dois résister », confiait un manifestant de 35 ans, donnant pour simple identité le nom de Seth.

Cette manifestation coïncidait en outre avec le 23e anniversaire de la rétrocession de l’ancienne colonie britannique à la Chine. Un important dispositif de sécurité avait été déployé pour l’occasion.

La loi approuvée mardi par le Parlement chinois est destiné à lutter contre la subversion, le terrorisme, le séparatisme et la collusion avec des forces étrangères dans la région administrative spéciale et prévoit des peines pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement à perpétuité. Il autorise aussi les agences chinoises de sécurité à s’implanter à Hong Kong et permet des extraditions vers la Chine continentale.

Elle prévoit aussi un contrôle plus strict des organisations non-gouvernementales, mesure à même de raviver la colère des militants démocrates, un an après de vastes manifestations contre l’exécutif hongkongais et les autorités chinoises.

Ses opposants y voient une remise en cause du principe « un pays, deux systèmes », censé garantir un haut degré d’autonomie à Hong Kong ainsi que les libertés et droits civiques de ses habitants pour un demi-siècle à compter de la rétrocession de 1997.

« UN PAS HISTORIQUE »

Lors d’une cérémonie organisée pour l’anniversaire de la rétrocession, la cheffe de l’exécutif local a assuré que la nouvelle loi sur la sécurité constituait le plus important développement pour la ville depuis son retour sous la tutelle de Pékin, le 1er juillet 1997.

« Il s’agit d’un pas historique pour parfaire Hong Kong en préservant la sécurité nationale, l’intégrité territoriale et un système sûr », a dit Carrie Lam. « C’est aussi une décision inévitable et à même de rétablir la stabilité dans la société », a-t-elle ajouté.

Carrie Lam s’exprimait à l’endroit même où Chris Patten, dernier gouverneur britannique, a formalisé la rétrocession du territoire à la Chine il y a 23 ans.

Le défilé organisé chaque année à l’occasion de cet anniversaire avait été interdit au nom de la lutte contre l’épidémie liée au coronavirus, qui limite les rassemblements à moins de 50 personnes.

Le 1er juillet 2019, des centaines de manifestants avaient fait irruption dans l’enceinte du Conseil législatif pour protester contre un projet de loi d’extradition supprimé depuis, ce qui a marqué le début d’un mouvement en faveur de la démocratie.

« UN CADEAU D’ANNIVERSAIRE »

A Pékin comme à Hong Kong, les autorités répètent que la nouvelle loi ne vise que quelques « fauteurs de troubles » et qu’elle ne nuira pas aux droits et libertés de la majorité, ni aux intérêts des investisseurs.

« Cette loi est un cadeau d’anniversaire (pour Hong Kong) et démontrera sa valeur précieuse à l’avenir », a commenté Zhang Xiaoming, directeur adjoint du Bureau des Affaires de Hong Kong et Macao à Pékin.

A Londres, Boris Johnson a estimé mercredi qu’elle était au contraire une « violation claire et grave » de la Déclaration conjointe sino-britannique de 1984 qui a encadré la rétrocession, fixant notamment le principe « un pays, deux systèmes ».

« Nous avons clairement fait savoir que si la Chine persistait dans cette voie, nous permettrions à ceux qui ont le statut britannique d’outre-mer de venir au Royaume-Uni (…), avec la possibilité de vivre et de travailler, puis par la suite, de demander la citoyenneté, et c’est précisément ce que nous allons faire maintenant », a ajouté le chef du gouvernement de l’ancienne puissance coloniale.

Près de 3 millions d’habitants de Hong Kong peuvent prétendre à l’obtention du passeport BNO (British National Overseas). La « région administrative spéciale » compte environ 7,3 millions d’habitants.

A Washington, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo a estimé mercredi que la nouvelle loi était un affront pour toutes les nations et que l’administration Trump allait poursuivre la procédure visant à prive Hong Kong de son statut privilégié.

(Avec Yanni Chow, Twinnie Siu, Pak Yiu, Scott Murdoch, Joyce Zhou, Clare Jim, James Pofret et Yew Lun Tian à Pékin, version française Jean Terzian et Jean-Philippe Lefief, édité par Blandine Hénault et Jean-Michel Bélot)

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