25 janvier 2023Aloys Evina

Terreur, corruption et persécution des chrétiens au Nigeria

Avec plus de deux cents millions d’habitants, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique; il abrite une énorme diversité d’ethnies et de cultures. Un peu plus de la moitié des habitants sont chrétiens et vivent principalement dans la moitié sud du pays. La moitié nord est à dominante musulmane.

Terreur et corruption

Depuis 2010, Boko Haram terrorise le nord du pays et a tué jusqu’à présent plus de quarante et un mille personnes. La majorité des victimes sont des musulmans, mais l’organisation terroriste s’attaque également aux chrétiens de manière ciblée. Une méthode fréquente est l’enlèvement de jeunes femmes. Des bergers peuls, l’État Islamique  d’Afrique de l’Ouest et d’autres criminels sont également responsables d’attentats terroristes. Les églises du sud du pays se portent en principe bien, mais elles sont focalisées sur elles-mêmes et ne s’engagent malheureusement guère pour leurs frères et sœurs du nord.

Le Nigeria est massivement touché par la corruption. Selon l’indice de corruption, le pays occupe le cent 54e rang sur 108 pays. Celle-ci est perceptible jusqu’en Suisse. Récemment, la NZZ (Neue Zürcher Zeitung) a publié un article sur l’organisation nigériane Black Axe Confraternity («Confraternité de la hache noire»), qui se livre à la traite d’êtres humains, aux escroqueries à l’amour et au blanchiment d’argent dans le monde entier (lire un résumé en français ici; lire l’article complet en allemand ici).

Le fils perdu

Les partenaires locaux de l’Aide aux Églises dans le Monde soutiennent les femmes ayant perdu des membres de leur famille lors d’attaques terroristes. Les femmes se réunissent en groupes, s’encouragent mutuellement et lisent la Bible ensemble. Elles reçoivent également une aide matérielle et sont soutenues dans la création d’un petit commerce.

Lors d’une réunion, une veuve avait raconté: «Lors d’un attentat, nous avons dû fuir. Dans notre fuite, nous avons perdu de vue mon fils. Dans le tumulte, nous n’avons pas pu le retrouver. Je ne l’ai pas revu depuis trois ans.» Les autres avaient prié pour qu’il soit retrouvé. Peu après, le pasteur avait quitté le bâtiment et rencontré un jeune homme qui posait des questions dans le village sur cette même femme. Le pasteur s’était approché de lui et lui avait demandé: «Pourquoi cherches-tu cette femme? Serais-tu son fils?» Le jeune homme avait répondu: «Oui.» Aussitôt le pasteur avait fait venir la mère. Après trois ans sans aucune nouvelle, et même si le fils avait changé, ils étaient tous deux très heureux de se serrer dans les bras.

Des chèvres comme trésor

Dans le cadre d’un autre projet d’aide de l’Aide aux Églises dans le Monde, les veuves ont la possibilité de percevoir un revenu grâce à l’élevage de chèvres. Pour une veuve pauvre, une chèvre représente un énorme capital. La première chèvre est parrainée et le premier chevreau est donné à une autre veuve, ce qui permet au projet d’aide de se développer. Les veuves peuvent garder toutes les bêtes suivantes. Les chèvres sont traitées avec beaucoup d’amour et de respect. Une veuve a donné à sa chèvre le nom de Sarunia («Reine»). Grâce à la vente de chevreaux, elle espère pouvoir payer les frais de scolarité de ses enfants.

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