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Aishatu Moses, une chrétienne menacée par Boko Haram

Au Nigeria, les chrétiens sont terrorisés par les djihadistes du groupe terroriste Boko Haram dont les exactions relèvent du crime contre l’humanité, selon les organisations de défense des droits de l’homme.

Le groupe terroriste d’idéologie salafiste djihadiste Boko Haram s’est fixé pour objectif d’éradiquer les chrétiens du Nigéria. Les chrétiens qui échappent aux djihadistes peuvent se réfugier dans le camp de Bukuru, situé non loin de Nos, la capitale de l’État de Plateau au centre du Nigeria. Ce camp de réfugiés est géré par la Stefanos Foundation, une organisation partenaire de la Solidarité Chrétienne Internationale. Franco Majok et Joël Veldkamp y ont rencontré Aishatu Moses, une femme chrétienne qui a fui Boko Haram pour trouver refuge au Cameroun.

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Témoignage d’Aishatu Moses

Aishatu Moses est une chrétienne de 43 ans originaire de Ngoshe, un village situé au nord-est du Nigéria. Ayant bénéficié d’une formation solide, elle travaillait autrefois pour le Gouvernement local. Comme elle est en plus responsable d’un groupe de femmes chrétiennes, elle a l’opportunité de s’entretenir directement avec des officiers supérieurs de l’armée après une nouvelle attaque de Boko Haram en juin 2014. Elle leur demande une protection militaire, mais deux officiers lui proposent une somme d’argent, ce qu’elle refuse.

Aishatu Moses attend impatiemment sa prothèse de jambe.

Cette femme au caractère bien trempé continue malgré tout à lutter en faveur de la protection de son village. Son passé de fonctionnaire du Gouvernement lui permet d’avoir gardé un bon contact avec le sénateur de l’État de Borno et elle le sollicite également pour qu’il fournisse une protection militaire à la région de Ngoshe. Ce dernier lui promet d’envoyer des troupes dans son village.

Émue, Aishatu Moses raconte de son espoir pour l’avenir.

Mais la situation change brusquement : plusieurs femmes enlevées par Boko Haram parviennent à échapper à leurs ravisseurs et elles ramènent des nouvelles terribles : Aishatu figure désormais sur la liste des personnes recherchées de façon ciblée par Boko Haram pour être mises à mort – dans son cas, elle est accusée d’avoir aidé l’armée à trouver un dépôt d’armes de Boko Haram dans la région.

Lorsque son village est sauvagement attaqué et que les maisons sont incendiées, elle doit fuir le Nigéria pour le Cameroun, où elle peut intégrer un camp de réfugiés des Nations Unies dans la ville de Minawao ; elle doit y dormir à même le sol et à l’air libre.

« Une nuit, j’ai été arrachée à mon sommeil par la morsure d’un mille-pattes venimeux à la jambe droite. J’ai réussi à m’en débarrasser et à le tuer. Ensuite, j’ai lavé la morsure avec de l’eau chaude. Mais les jours suivants, j’ai ressenti de fortes démangeaisons et la plaie s’est étendue. »

Inquiète, Aishatu doit se résoudre à aller dans la clinique d’une ONG. Là, les médecins lui prescrivent des médicaments qu’elle prend pendant une année entière.

Tout en étant réfugiée, Aishatu reste active : les mois suivants, elle travaille pour une organisation qui prend en charge les veuves. En avril 2017, elle se rend à Jos et visite, pour le compte de cette organisation, plusieurs camps de réfugiés où elle rencontre aussi des exilés de son village.

Comme ses douleurs à la jambe persistent, Aishatu décide d’aller consulter un médecin à Jos. Dans un premier temps, les analyses sont peu concluantes, mais soudain, le médecin réalise qu’il faut immédiatement faire une opération pour sauver la jambe. « J’étais complètement abattue et en larmes. Je n’avais pas l’argent nécessaire à cette opération. »

Dans son désarroi, Aishatu se rend chez sa plus jeune sœur à Maiduguri, en espérant y trouver de l’aide. Mais la situation se détériore sérieusement : la plaie s’ouvre et un flux de sang difficile à enrayer s’échappe de sa jambe. « Ma sœur a pu trouver un médecin qui a constaté que j’étais en train de me vider de mon sang et j’ai dû être amenée d’urgence dans un hôpital de Jos où j’ai été transfusée. »

Mais aucune mesure ne parvient à stopper les pertes de sang continues et le médecin sur place est obligé de se résigner à l’amputation, la seule issue permettant de sauver la vie d’Aishatu.

« J’ai accepté. Je préférais l’amputation à la mort. C’est le 1er juin 2017 qu’ils ont amputé ma jambe droite au-dessus du genou. Ensuite, je suis encore restée quelques semaines à l’hôpital, le temps d’avoir assez de forces pour marcher avec des béquilles. »

Après avoir géré tant bien que mal les conséquences psychologiques d’une telle opération, Aishatu est en plus confrontée à un problème plus terre-à-terre : la facture d’hôpital. Elle ne reçoit aucun soutien de la part de l’État et ne peut s’en sortir que grâce à l’aide de ses amis. Cette femme solide, qui sa vie durant a si souvent porté les misères des autres, se trouve désormais elle-même en situation difficile. Cela ne l’empêche pas de continuer à s’engager en faveur des chrétiens au Nigéria. Elle est reconnaissante de pouvoir vivre dans le camp de Bukuru, soutenu par la Solidarité Chrétienne InternationaleI. Dans toute sa misère, elle prie Dieu afin qu’il transforme les cœurs de pierre de Boko Haram en cœurs de chair.

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