Pasteur Joël Gray: Importance du pardon dans la vie chrétienne (Mathieu 18 : 21-35)
Le pardon est un élément fondamental dans la vie chrétienne. Malheureusement, le tableau n’est pas si reluisant dans nos rapports mutuels en tant que frères et sœurs. En effet, combien de fois disons-nous avoir pardonné à notre semblable alors que cela ne s’avère être que de l’hypocrisie ou une simple dissimulation ? a d’emblée constaté le pasteur Joel dans son introduction. Dans la vie pratique, fait-il remarqué, n’est-il pas courant, d’entendre les expressions de façade telles que « c’est fini », « c’est enterré » ou encore « c’est oublié » alors que l’on rumine intérieurement l’offense subie ? Une telle attitude indique qu’il n’est pas facile de pardonner « du fond du cœur » comme le recommande Christ. Nos manquements à cet égard sont fréquents ; il faut le reconnaitre, les confesser et les abandonner avec l’aide du seigneur.
Les fidèles pendant le culte
La parabole du serviteur impitoyable, nous invite à cette réflexion en établissant un parallèle entre la façon de pardonner de Dieu et la nôtre. Devant les supplications et les promesses de remboursement quasi impossible de sa dette élevée de dix mille talents (60 millions de pièces d’argent), le maitre « saisi de pitié », laissa partir son serviteur et « lui remit sa dette ». Mais celui-ci, en partant, tout acquitté et libéré, trouva un de ses compagnons qui lui devait seulement 100 pièces d’argent. Il se jeta sur lui tout furieux pour l’étrangler en disant « Rembourse ta dette » ! « Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : « Prends patience envers moi, et je te rembourserai ». Mais, il refusa et « le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ».
Photo de famille des couples.
Pour le prédicateur du jour, ces réponses dépeignent le caractère des deux créanciers : un esprit de compassion et de grâce d’un côté, et un esprit de revendication et de condamnation de l’autre.
« Toutes les fois que nous refusons de pardonner à notre prochain, nous nous retrouvons dans la position de cet homme qui refusa de remettre la petite dette de son compagnon alors qu’on lui a remis à lui, sa dette faramineuse ; en revanche, à chaque fois que nous manifestons de l’amour, de la pitié et le pardon à celui qui nous a offensé, nous agissons comme ce maitre qui a remis la dette faramineuse de son serviteur incapable de la lui rembourser », a-t-il fait comprendre.
En pleine séance d’enseignement.
Ainsi, en est-il de Dieu qui, dans son infini amour, a décidé de nous faire grâce, en envoyant son propre fils Jésus racheter nos vies au prix de sa mort sur la croix. Si Dieu, notre père a remboursé notre si grande dette qui nous méritait la mort, comment ne saurions-nous pas à notre tour pardonner ?
Séminaristes
Dans le livre de Mathieu au chapitre 18 v22, Pierre pose cette question à Jésus : « Seigneur, combien de fois mon frère pèchera-t-il contre moi et lui pardonnerai-je ? Jusqu’à sept fois ? ». Notons que la coutume juive voulait que l’on pardonne deux ou trois fois un offenseur. Mais la réponse du seigneur « lui-même juif » est étonnante, « je ne te dis pas jusqu’à sept fois mais soixante-dix fois sept fois », soit 490 fois !
« A travers ces passages, Jésus nous enseigne que la mesure de pardonner, c’est de pardonner sans mesure », c’est-à-dire sans limites et sans réserve. Cela signifierait encore que notre pardon doit être constant et sincère, dira le pasteur Gray. Selon lui, il est bien plus facile de se venger que de pardonner, car la vengeance est humaine alors que le pardon est divin.
Du reste, le pardon est un commandement de Dieu à ses enfants. Il nous faut faire preuve de dépassement de soi, d’obéissance et d’humilité pour y arriver. Pour le pasteur, le pardon sincère commande de reconnaitre le préjudice, le nommer, en parler à cœur ouvert et avec compassion afin de parvenir à l’étape ultime du pardon franc qui « libère ».
Pour le Journal Chrétien
Emmanuel LANKOANDE
