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Les Araméens chrétiens sont encore traumatisés

Les Araméens chrétiens sont aujourd’hui encore traumatisés par le souvenir des atrocités commises par les Ottomans islamiques. Je ne veux pas que cela tombe dans l’oubli.
Au début du xxe siècle, plus de cinq millions de chrétiens indigènes vivaient sur le territoire de l’actuelle Turquie : des Arméniens, des Araméens ainsi que des chrétiens grecs orthodoxes. Plus de trois millions d’entre eux ont été exterminés sur ordre de l’État au cours de la dernière décennie de la domination ottomane (1912-1922). Les autorités ont organisé des massacres, des marches de la mort et des programmes de travaux forcés.

À l’époque, survivre impliquait trop souvent d’abandonner les faibles et les malades, les mourants et ceux qui périssaient sur le bord de la route, ainsi que les nouveau-nés et les femmes enceintes.

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Au cours de la seconde moitié du xxe siècle, de plus en plus de chrétiens de Turquie et d’autres pays du Moyen-Orient sont arrivés en Europe. La plupart d’entre eux étaient des survivants du génocide. Ils étaient tous unis par le besoin de se souvenir de leurs ancêtres assassinés. C’est aussi ce que je veux faire. Je le dois à mes arrière-grands-parents.

Mon arrière-grand-père, Suvi Halef, a été contraint de faire son service militaire à l’aube de la Première Guerre mondiale et il a ensuite été mobilisé. Les dernières nouvelles qu’il a données sont arrivées depuis la frontière russe, où il a dû effectuer des travaux forcés pour la construction de ponts et de routes. Il n’est jamais revenu.

Mon arrière-grand-mère, Meryem Halef, est restée avec trois enfants en bas âge, mon grand-père Görgis (6 ans) et ses deux frères Yahko (8 ans) et Tuma (4 ans). Elle a ensuite été tuée lors de la première vague d’attaques islamistes sur la ville chrétienne de Midyat (à l’est de la Turquie actuelle).

Les trois enfants ont fui avec les survivants vers le village chrétien d’Aynward, où ils ont survécu avec plusieurs de leurs voisins. Orphelins, ils sont revenus à Midyat lorsque les tendances génocidaires se sont estompées et ils ont survécu en travaillant comme journaliers. Leur tante veuve, Sare, s’est occupée d’eux.

Mon grand-père et ses frères étaient des citoyens respectés de Midyat et n’ont jamais cédé à l’hostilité islamiste jusqu’à la fin de leur vie. Leur esprit et celui de leurs parents décédés continuent à vivre à travers leurs nombreux enfants.

Ils sont la pierre angulaire de la famille Halef, désormais dispersée aux quatre coins du monde. Au sein de la diaspora, la famille Halef s’est engagée dans des associations, des fédérations et des projets favorisant la pérennité et la cohésion de la communauté araméenne chrétienne.

Nous avons émigré en Suisse en 1973, dans le sillage du mouvement ouvrier. Mon père, marchand de bétail dans son pays, a travaillé dur toute sa vie pour faire vivre sa famille de neuf personnes. Il voulait que ses enfants vivent sans les souffrances et les privations de leurs ancêtres. La Suisse, pays chrétien, était un lieu idéal à cet égard. Jusqu’à leur mort, mes parents ont été reconnaissants envers la Suisse, car ce pays permet à tous les Araméens de vivre en paix.

Notre foi chrétienne a été la cause des persécutions et de la misère. Mes ancêtres ne l’ont pas abandonnée malgré les tribulations. Je me considère comme le successeur de cette tradition chrétienne inébranlable. Mon engagement au sein de CSI est aussi fondé là-dessus. Je veux tout faire afin que de telles abominations pour des raisons de religion ou de conscience ne se produisent plus jamais.

Martin Halef, vice-président du conseil de fondation de CSI

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