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Elio Jaillet, chargé des questions éthiques de l’Église évangélique réformée de Suisse

Le théologien basé à Yverdon est le nouveau chargé des questions éthiques de l’Église évangélique réformée de Suisse.
Dix ans d’uni, ça lui aura suffi. Et pourtant, Elio Jaillet potasse, réfléchit et continue d’étudier. Les grandes questions, en tout cas. Celles qu’il aborde en sa nouvelle qualité de chargé des questions éthiques pour l’Église évangélique réformée de Suisse (EERS), où il travaille à mi-temps depuis septembre. «Deux jours de présence à Berne par semaine», renseigne-t-il avant de se commander une tasse de vin chaud.

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Ce nouveau travail au sein de la faîtière religieuse, qui suppose pour lui des trajets en train souvent studieux, est un bol d’air bienvenu pour ce jeune docteur en théologie. «L’université est parfois tentée de se replier sur elle-même. À l’EERS, ma tâche consiste à proposer une vision du monde réformée, mais cette fois pleinement tournée vers la société», se réjouit-il. L’un de ses premiers chantiers éthiques? «La thématique de la conversion au christianisme de demandeurs d’asile». Un sujet copieux qui, selon cet Yverdonnois tout juste trentenaire, concerne notamment «des musulmans arrivés sur le territoire suisse depuis l’Iran ou encore l’Afghanistan».

Elio Jaillet, chargé des questions éthiques de l’Église évangélique réformée de Suisse. Crédit photo: https://eliojaillet.ch

Mais pourquoi la théologie, d’abord? «Chez moi, c’est une affaire de famille», s’amuse Elio Jaillet. Ce natif de Riaz (FR), qui a grandi à Saint-Cergue, est le fils d’une mère pasteure née en Allemagne et d’un père pasteur né dans le canton de Vaud. Ils se rencontrent à Göttingen dans les années 1980. «Oui, comme dans la chanson de Barbara», sourit-il. Mais ça ne s’arrête pas là. Ses trois sœurs ont toutes étudié la théologie. «Ah, et il y a encore mon épouse, bien sûr, qui a elle aussi exercé comme pasteure», signale-t-il enfin avant de nous annoncer le début de son stage pastoral au sein de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV) dans quelques mois… «Il y aurait sûrement une étude à faire sur la manière dont les enfants de pasteurs essaient un peu de sauver l’Église de façon inconsciente!»
Une Eglise en crise
Pas de langue de bois, avec Elio Jaillet. «Oui, l’Église réformée est en crise. Elle entretient d’ailleurs bien son discours sur cela.» Et s’il a déjà une vision plutôt claire de ce qu’il proposera à ses futurs paroissiens, à savoir «des célébrations construites avec eux», il a récemment illustré la progressive perte de contact entre Église et croyants par la voie artistique. Dans un clip désopilant posté sur les réseaux sociaux, il interprète un pasteur désemparé de voir les bancs vides de son église, avant qu’un groupe de rock ne vienne lui rendre une visite ébouriffante… «Cela représente la lutte intérieure que peuvent vivre les pasteurs qui, aujourd’hui, se retrouvent à devoir faire discuter entre eux des mondes différents qui s’éloignent l’un de l’autre.»

L’occasion pour Elio Jaillet de parler de son rapport à la musique, qui semble chez lui presque aussi fort que celui qu’il entretient avec la foi. Actif au sein d’une formation musicale orientée à son origine vers le metal, il consacre en effet un soir par semaine à son groupe, The Unphased Project, composé de potes musiciens «presque tous rencontrés durant la période du gymnase». Avec eux, il lui est arrivé de se produire en Suisse romande, en plus de proposer à des artistes de la région d’orchestrer leurs projets musicaux. «Nous venons de travailler avec la chanteuse franco-suisse Now! dans un style plus chanson française.»

Sébastien Tavel, ingénieur du son à la RTS, fait partie du groupe. Il parle de lui en ces termes: «Il est un peu notre superviseur. Tous ses projets le prouvent: c’est une bombe explosive de motivation!» Se confiant encore sur les liens très forts, entre amitié et passion de la musique, qui se sont créés au sein du groupe musical, Sébastien Tavel ajoute qu’il était «évidemment là pour soutenir Elio et son épouse dans leur démarche pour avoir un enfant».

Une étape pour le moins cruciale dans la vie du couple, qui a récemment perdu un premier bébé, mort-né à huit mois de grossesse. Sur son blog intitulé «Journal d’un théologien vaudois éclectique», Elio Jaillet a publié, en octobre 2021, le témoignage qu’il a prononcé lors de la cérémonie d’adieu pour Zélie, qui «vibrait» au rythme des notes jouées par son papa au piano. Heureux d’avoir pu faire connaissance avec elle, «même in utero», Elio Jaillet écrit encore vouloir «rendre grâce à Dieu» pour ces moments trop courts. Face à nous, il se livre succinctement sur un travail de deuil que son épouse et lui ont fait «à des vitesses différentes».
«Dieu est amour»
«Porté par Dieu» au cours de ce drame, le jeune homme affirme que sa théologie personnelle s’en est trouvée «renforcée». Libéral, il défend une perspective «peu dogmatique, qui permet à chacun de développer sa propre vision du christianisme». Membre de la Société vaudoise de théologie, il aime que les réflexions à propos de la foi puissent aussi être le fait d’univers «para-académiques, où sortir de l’impératif de la recherche et de l’enseignement».

Pour Sarah Scholl, historienne du christianisme qui l’a côtoyé à l’Université de Genève au moment de la réalisation de sa thèse, il n’est «pas innocent» que cette dernière traite du «discours de la théologie sur la notion de spiritualité». Selon elle, Elio Jaillet, qui est «à l’écoute de l’air du temps», est engagé dans ce que notre société actuelle a à dire aux Églises.

Ainsi, quand son métier suscite la curiosité, au hasard d’une soirée entre amis, Elio Jaillet a à cœur de parler d’un Jésus qui «va chercher les autres, avec pour mission de réhabiliter les marginalisés». Mettant toutefois en garde contre cette tendance à en faire «une sorte de figure paternaliste», il déclare bien volontiers à ceux qui le questionnent que «Dieu est amour», tout simplement. «Je crois que cela reste encore la première chose à dire, non?»

Bio en dates

1992 Naît le 31 juillet à Riaz (FR), d’un père et d’une mère pasteurs. Il a trois soeurs.

1999 La famille s’installe à Saint-Cergue, où il va vivre jusqu’à l’adolescence.

2010 Intègre un groupe de metal où il assure le chant et les claviers.

2012-2017 Effectue son bachelor et son master en théologie à l’Université de Lausanne.

2016 Se marie avec Céline à Yverdon. 2017 Lauréat du Prix Daniel Chappuis-Secrétan pour son travail de master en théologie.

2021 Décès de sa fille Zélie, mort-née à 8 mois. 2022 Défend sa thèse de doctorat à l’Université de Genève et devient chargé des questions éthiques à l’EERS.

2023 Commence son stage pastoral dans l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV).

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