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Désespoir à Gaza alors que les États-Unis poussent en faveur d’une trêve

par Humeyra Pamuk et Nidal al-Mughrabi

LE CAIRE (Reuters) – Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a entamé une nouvelle tournée au Proche-Orient avec l’objectif de conclure un cessez-le-feu pour la bande de Gaza, assiégée depuis plus de cinq mois par l’armée israélienne en réponse à l’attaque du Hamas et où la famine se répand, en plein mois sacré du ramadan.

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En marge du déplacement de leur diplomate en chef, les Etats-Unis ont préparé un projet de résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave palestinienne qui sera soumis au vote du Conseil de sécurité de l’Onu vendredi matin, a indiqué un porte-parole américain.

Malgré les appels à la retenue provenant notamment des Etats-Unis, son principal allié, Israël répète son intention de mener un assaut dans la ville de Rafah, frontalière de l’Egypte, à la pointe sud de la bande de Gaza, où ont trouvé refuge environ la moitié des 2,3 millions d’habitants de l’enclave déplacés par les combats.

Selon le dernier bilan des autorités sanitaires locales, l’offensive israélienne menée dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier a fait plus de 32.000 morts.

L’armée israélienne a poursuivi jeudi son opération dans l’hôpital al-Shifa, le dernier centre de santé encore – partiellement – opérationnel dans le nord de la bande de Gaza, où Tsahal avait dans un premier temps focalisé ses bombardements massifs en réponse à l’attaque du Hamas qui a fait 1.200 morts.

Des habitants ont déclaré que des bâtiments de l’hôpital, situé dans la ville de Gaza, étaient en flammes en cette quatrième journée consécutive d’assaut israélien.

« LES ÉCARTS SE RESSERRENT »

En dépit de l’optimisme affiché début mars par Washington, les négociations diplomatiques pour sceller un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas n’ont pour l’heure pas abouti.

Les pourparlers ont repris cette semaine à Doha, où se trouve le bureau politique du Hamas, alors que le Qatar chapeaute de longue date les efforts de médiation. Y est discuté un projet de trêve de six semaines, lors de laquelle seraient libérés les 40 otages israéliens encore détenus à Gaza et des centaines de Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

Antony Blinken, qui a rencontré jeudi au Caire le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, a déclaré à la chaîne de télévision régionale Al Hadath, basée en Arabie saoudite, qu’un cessez-le-feu permettrait d’apporter un « soulagement immédiat à tant de personnes qui souffrent à Gaza – les enfants, les femmes, les hommes ».

« Les écarts se resserrent. Un accord est vraiment possible », a dit le secrétaire d’Etat américain, alors que le Hamas répète qu’il libérera les derniers otages seulement en cas d’accord garantissant la fin du conflit tandis qu’Israël se dit disposé à discuter uniquement d’une trêve temporaire.

Dans un communiqué publié par la suite, les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ont déclaré que le chef du service du renseignement extérieur – le Mossad – se rendrait vendredi au Qatar pour y rencontrer les médiateurs.

David Barnea s’entretiendra à Doha avec son homologue américain, Bill Burns, qui dirige la CIA, le chef des renseignements égyptiens, Abbas Kamel, et le Premier ministre qatari, Cheikh Mohammed ben Abdoulrahman al-Thani.

A New York, où se trouve le siège de l’Onu, le Conseil de sécurité se prononcera vendredi matin sur un projet de résolution préparé par les Etats-Unis qui appelle à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza en échange de la libération de tous les otages israéliens encore détenus par le Hamas, a annoncé un porte-parole américain.

Le texte « soutient sans équivoque les efforts diplomatiques internationaux en cours destinés à obtenir un cessez-le-feu » en échange de la libération des derniers otages israéliens aux mains des groupes palestiniens, est-il écrit dans la dernière version du document, que Reuters a pu consulter.

EMPÊCHER UNE FAMINE

La pénurie de nourriture, de biens de première nécessité et de médicaments a provoqué une grave crise humanitaire dans l’enclave palestinienne, où la famine se répand. Pour éviter que les Gazaouis meurent de faim, il faut ouvrir davantage d’accès terrestres à l’enclave, a déclaré le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.

En début de semaine, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a accusé Israël de se servir de la famine comme d’une « arme de guerre ».

Abdel Fattah al-Sissi a souligné jeudi la nécessité d’une trêve à Gaza afin de permettre une réponse à la crise humanitaire croissante. Le président égyptien a prévenu par ailleurs des dangers d’un assaut israélien dans la ville de Rafah, considérée comme l’ultime refuge pour les civils de l’enclave palestinienne.

Un ministre israélien a toutefois répété que l’Etat hébreu entendait prendre le contrôle de Rafah, même si cela venait à causer un froid avec les Etats-Unis, estimant qu’un quart des combattants dont disposait initialement le Hamas se trouvaient dans la ville.

« Cela va se produire », a insisté Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, dans un podcast. « Cela va se produire même si Israël est contraint de combattre tout seul ».

Une réunion rassemblant des représentants de 36 pays et des Nations unies a été organisée à Chypre pour discuter de moyens d’acheminer de l’aide humanitaire à Gaza. Un premier bateau en provenance de Chypre est arrivé dans l’enclave palestinienne la semaine dernière; deux autres devraient suivre prochainement.

Toutefois, des ONG ont souligné les difficultés logistiques des livraisons par la voie maritime, estimant que celles-ci ne pouvaient pas remplacer les livraisons par camions.

« IL N’Y A PLUS RIEN »

Dans le nord de la bande de Gaza, des milliers de personnes s’étant réfugiées dans une école dirigée par l’Onu avaient à peine de quoi manger pour rompre leur jeûne quotidien du ramadan, alors qu’il s’agit traditionnellement pour les musulmans d’un moment de partage et de festin.

« Allez voir tous les marchés (…) Vous ne trouverez pas une seule boîte de conserve de fèves ou de pois chiches pour que les enfants puissent manger », a déploré Basel al-Soueïdi, qui a fui avec les rescapés de sa famille vers le camp de réfugiés de Jabalia.

« Tous mes cousins sont morts. Il n’y a plus personne. On avait l’habitude de se rassembler tous durant le ramadan. Il n’y a pas de nourriture ni d’eau. Il n’y a plus rien », a-t-il dit.

Des habitants ont déclaré à Reuters via des applications de messagerie que l’armée israélienne avait bombardé des maisons situées à proximité de l’hôpital al-Shifa, alors que le complexe de santé était en partie incendié.

Rabah, père de cinq enfants, a déclaré que des « chars d’assaut israéliens sont revenus dans le centre de la ville de Gaza pour détruire les dernières maisons et routes ».

Tsahal dit avoir tué plus de 50 combattants du Hamas au cours des vingt-quatre dernières heures, portant à 140 le nombre total de combattants palestiniens tués aux alentours de l’hôpital al-Shifa.

Une infrastructure militaire et des armes ont été découvertes sur les lieux, a déclaré l’armée israélienne, qui a affirmé que de nombreux combattants du Hamas et du Djihad islamique se réfugiaient à al-Shifa. Le Hamas nie se servir des hôpitaux comme abris et accuse Israël de tuer des patients et des personnes déplacées.

(Reportage Humeyra Pamuk et Nidal al-Mughrabi; rédigé par Jean Terzian)

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