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Le parquet demande une peine d’emprisonnement d’au moins 8 ans contre Preynat

La procureure de la République de Lyon a requis vendredi « une peine d’emprisonnement non inférieure à huit ans » à l’encontre de Bernard Preynat, ancien prêtre jugé pour « agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans par personne ayant autorité ».

Il risque une peine maximum de 10 ans de prison ainsi que 150.000 euros d’amende. Le jugement a été mis en délibéré au 16 mars.

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Au terme de quatre jours d’audience durant lesquels l’ex-prêtre, âgé de 74 ans, a été confronté à dix de ses anciennes victimes, la représentante du parquet, Dominique Sauves, a prononcé un réquisitoire sévère, brossant le portrait « d’un pédophile en série ».

« Considérons combien le dossier Preynat est stupéfiant, grave, hors norme », a-t-elle déclaré. « C’est un dossier effrayant ». « Cet homme a outrageusement blessé de par son statut, il a abusé la confiance aveugle de parents qui lui confiaient leurs enfants », a-t-elle souligné.

Dominique Sauves lui a reproché d’avoir livré « un combat de procédure acharné, usant de tous les moyens pour se défendre, jusqu’à l’abus », puis d’avoir donné tardivement des informations sur les abus dont lui-même aurait été victime dans sa jeunesse.

Elle a relevé en outre ses tentatives « de s’abriter derrière sa hiérarchie » ou la responsabilité des parents des victimes qui ont été nombreux à fermer les yeux sur ses agissements.

« Ce n’est pas le procès d’une lâcheté collective ou d’une institution, mais celui d’un homme qui avait mis en place sa propre structure pour répondre à ses pulsions, car il avait besoin de disposer d’un vivier varié et toujours alimenté de petites victimes », a-t-elle lancé, évoquant l’organisation du groupe de scouts fondé par Bernard Preynat à Sainte-Foy-les-Lyon.

« C’est le dossier de l’abus de pouvoir, de la perversité. »

Les tentatives de repentance du prévenu, ses demandes répétées de pardon, n’ont pas infléchi la position du parquet.

Evoquant les « dizaines de victimes », la procureure a demandé « une réponse pénale en forme de réponse à leur calvaire ».

Me Frédéric Doyez, avocat de Bernard Preynat, a jugé la réquisition « démesurée », parlant d' »une forme d’injustice ».

Il a demandé au tribunal de ne pas juger les faits du passé avec le regard d’aujourd’hui. « Sa culpabilité est acquise. Mais juger 30 ans après, c’est compliqué » a-t-il lancé en rappelant qu’ »il fut une époque où faire une fellation à un enfant n’était pas un viol mais une agression sexuelle ».

Prenant la parole en dernier, le prévenu s’est avancé vers la barre pour lire un texte de quelques lignes avant la clôture des débats.

« Je suis venu devant le tribunal dans le désir d’être loyal dans la reconnaissance des agressions dont j’ai été l‘auteur, celles qui ne sont pas prescrites, comme les autres », a-t-il dit.

« Je n’ai pas menti, j’ai été sincère dans mes réponses et dans les réserves que j’ai exprimées sur certaines accusations. J’ai été sincère dans les limites de ma mémoire ».

« Ma demande de pardon est réitérée du fond du cœur, je regrette sincèrement d’avoir pris mon plaisir sexuel dans des gestes condamnables. Je présente également mes excuses aux autres prêtres du diocèse, à l’Eglise salie par mes agissements », a-t-il conclu.

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