Des milliers de personnes défilent contre les violences sexistes et sexuelles en France
PARIS (Reuters) – Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi à Paris et dans d’autres villes de France contre les violences faites aux femmes, un phénomène mis en lumière par une multitude de faits divers et par un « Grenelle » dont le gouvernement dévoilera les conclusions la semaine prochaine.
Au moins 137 femmes sont mortes depuis le début de l’année sous les coups de leur conjoint ou ex-conjoint, selon le décompte d’un collectif qui recense les féminicides.
A Paris, le cortège, rassemblant une majorité de femmes mais aussi de nombreux hommes, s’est élancé de l’Opéra en direction de la place de la Nation.
« Il est temps que tout le monde se lève, se réveille, se montre », jugeait Marie, une manifestante de 46 ans, venue entre autres pour « sensibiliser » son fils de 10 ans, présent à ses côtés. « Je n’attends pas grand-chose du gouvernement là-dessus, pour moi le salut est dans l’éducation. »
« On ne peut pas continuer à accepter qu’aujourd’hui, en toute impunité, des femmes se fassent assassiner », selon Karine Plassard, militante du collectif Nous Toutes.
Plusieurs personnalités – les actrices Julie Gayet, Alexandra Lamy, Laetitia Casta et Muriel Robin notamment – ont défilé en tête du cortège.
« Stop féminicides », « pas une de plus », « Etat coupable », « justice complice », pouvait-on lire sur les banderoles brandies dans la foule où résonnaient des slogans tels que « à bas le patriarcat » ou « solidarité avec les femmes du monde entier ».
Le gouvernement, que certaines associations accusent d’inertie sur le sujet, doit présenter lundi le bilan de son « Grenelle des violences conjugales », une concertation longue de trois mois, avec de nouvelles mesures à la clef.
Dans un rapport publié mardi, un groupe d’experts du Conseil de l’Europe a déploré une réponse pénale « insuffisante » des autorités françaises ainsi qu’un manque de places d’hébergements dévolues aux femmes victimes.
(Simon Carraud avec Michaela Cabrera, édité par Elizabeth Pineau)