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Evo Morales démissionne en Bolivie

Après trois semaines d’une crise politique et de violents affrontements entre opposition et forces de l’ordre, le président bolivien Evo Morales, au pouvoir depuis quatorze ans, a démissionné sous la pression de l’armée.

Fraude électorale

Le dépouillement des résultats a initialement eu lieu avec une publication en ligne des résultats mis à jour. Celle-ci a été suspendue à 83 % du dépouillement du total des bulletins de vote, dans l’attente du décompte des bulletins des zones rurales reculées. Bien que le décompte avait déjà été suspendu à hauteur de 70 % lors de l’élection présidentielle de 2014, et de 80 % lors du referendum de 2016, la durée (22 heures) de l’arrêt des opérations électorales alors qu’un second tour se profilait a provoqué de vives tensions en Bolivie.
Les résultats au moment du gel du décompte, le soir du scrutin, ont donné en effet Evo Morales à 45,28 %, Carlos Mesa à 38,16 %, Chi Hyun Chung à 8,77 % et Oscar Ortiz à 4,41 %.
Sur la base de ces résultats préliminaires, un second tour était prévisible pour avoir lieu le 15 décembre, aucun candidat à la présidentielle n’ayant remporté la majorité absolue ou 40 % avec 10 points d’avance sur le candidat suivant. Ce second tour aurait été le premier auquel aurait été contraint Evo Morales, ainsi que du premier à avoir lieu au suffrage populaire en Bolivie, les candidats qualifiés pour le second tour étant auparavant départagés par un vote du congrès avant la mise en place de la constitution de 2009, et aucun n’ayant jusqu’à présent eu lieu sous cette dernière.

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Lire aussi : Evo Morales dénonce un « putsch » électoral en Bolivie

L’arrêt de la publication du dépouillement en temps réel a été considérée comme très suspect par l’opposition qui a accusé le gouvernement de s’apprêter à commettre une fraude électorale. Carlos Mesa parlait ainsi d’une « manipulation qui met en péril la démocratie » et a appelé à la « mobilisation citoyenne » jusqu’à ce que les résultats complets soient connus. Les observateurs de l’Organisation des États américains (OAE) ont également fait part de leur vive inquiétude, l’organisation affirmant crucial que le Tribunal électoral suprême bolivien (TSE) s’explique le plus rapidement possible sur les raisons de cette interruption.
Le gouvernement a dit avoir procédé à cet arrêt du fait de la publication de résultats officiels de la part des tribunaux régionaux, afin d’éviter toute annonce simultanée de résultats contradictoires.

Victoire controversée d’Evo Morales

Le 24 octobre, à partir de résultats quasi-définitifs, Evo Morales a revendiqué sa victoire et qualifié Mesa de « lâche et de délinquant », tout en restant ouvert à la possibilité d’un duel face à celui-ci. De son côté, l’OEA recommande la tenue d’un second tour, même en cas d’un écart de plus de 10 points entre les deux candidats, compte tenu des irrégularités observées durant le scrutin.
Il a aussi dénoncé la grève générale lancée par l’opposition et les comités de la société civile comme étant une tentative de « coup d’État ».
Une partie radicale de l’opposition lui a lancé alors un ultimatum et Luis Fernando Camacho a appelé l’armée à se ranger aux côtés du peuple. Le président sortant est finalement proclamé vainqueur dès le premier tour avec 47,1 % des voix, contre 36,5 % pour Carlos Mesa.
Le 25 octobre, Morales est déclaré vainqueur par le Tribunal suprême électoral.

Lire aussi : Evo Morales revendique la victoire à l’élection présidentielle en Bolivie

Manifestations et émeutes

L’arrêt soudain du dépouillement dans l’attente du décompte des bulletins des zones rurales et des Boliviens de l’étranger, qui sont traditionnellement favorables à la gauche radicale, a provoqué la colère des observateurs et l’opposition qui ont dénoncé une initiative du pouvoir sortant visant à gagner du temps afin de pouvoir truquer les résultats.

L'Organisation des États américains (OEA) recommande dimanche dans un rapport préliminaire la tenue d'un nouveau scrutin présidentiel en Bolivie, de "graves" irrégularités ayant entaché celui du 20 octobre, dont Evo Morales, chef de l'Etat sortant, a été proclamé vainqueur. /Photo prise le 9 novembre 2019/REUTERS/David Mercado

L’Organisation des États américains (OEA) recommande dimanche dans un rapport préliminaire la tenue d’un nouveau scrutin présidentiel en Bolivie, de « graves » irrégularités ayant entaché celui du 20 octobre, dont Evo Morales, chef de l’Etat sortant, a été proclamé vainqueur. /Photo prise le 9 novembre 2019/REUTERS/David Mercado

Une crise politique est née, avec l’éclatement de protestations et d’émeutes dans tout le pays, faisant trois morts et des centaines de blessés.
Les autorités boliviennes ont accepté l’ouverture d’un audit réalisé par l’Organisation des États américains (OEA) et ont proposé à la Communauté civique de Carlos Mesa de s’y associer, mais cette dernière a dénoncé un accord conclu sans représentants de la société civile ni partis politiques, et a réclamé la tenue d’un nouveau scrutin.

La pression de l’armée

Les 8 et 9 novembre, plusieurs unités policières se sont mutinées dans plusieurs villes de Bolivie. Des agents de police se sont soulevés contre le gouvernement au cris de « mutinerie policière ». Le gouvernement indique qu’un recours à l’armée contre les mutins est « totalement exclu ».
Dans le même temps, Evo Morales a appelé au dialogue avec les partis représentés au Parlement, mais pas avec les comités de la société civile ayant lancé la contestation ; l’offre a été refusée par Carlos Mesa et les formations politiques.

Démission d’Evo Morales

Le 10 novembre, devant l’ampleur de la contestation, et alors que l’OEA a fait état de fraudes et réclamé un nouveau scrutin, Evo Morales a annoncé le renouvellement de l’ensemble des membres du Tribunal électoral suprême ainsi que la tenue d’une nouvelle élection présidentielle. La situation a continué de se dégrader en cours de journée : des manifestants ont pris possession des médias publics et ont retenu en otage des membres des familles de personnalités politiques proches du président, ce qui a entraîné la démission de plusieurs ministres et députés.
Lire aussi : En Bolivie, l’opposition appelle au départ d’Evo Morales

Le commandant en chef des armées, entouré d’officiers, a appelé Evo Morales à démissionner. Dans la foulée, Evo Morales a annoncé sa démission. Le vice-président Álvaro García Linera, président de l’Assemblée législative plurinationale, qui fait office de successeur constitutionnel, a démissionné lui aussi, et a dénoncé un « coup d’État », ainsi qu’Adriana Salvatierra, présidente de la Chambre des sénateurs, et Víctor Borda, président de la Chambre des députés, respectivement troisième et quatrième dans l’ordre de succession présidentiel. Le successeur potentiel est donc María Eugenia Choque, présidente du Tribunal suprême de justice. Elle a cependant été arrêtée en compagnie de son vice-président José Antonio Revilla, du fait des soupçons de manipulation des résultats.

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