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Arabie saoudite : Raif Badawi est en « procédure de grâce »

Une «procédure de grâce» a été adressée au roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud concernant au sujet du blogueur et activiste Raef Badaoui, condamné à dix ans de prison et 1000 coups de fouet pour avoir lutté en faveur d’une amélioration de la liberté d’expression et de religion dans un des États les plus restrictifs au monde. Cette sentence qui a fortement indigné la communauté internationale sentence est suspendue le temps de la procédure.

Raif Badawi est un écrivain et blogueur saoudien créateur en 2008 du site Free Saudi Liberals sur lequel il militait pour une libéralisation morale de l'Arabie saoudite.

Raif Badawi est un écrivain et blogueur saoudien créateur en 2008 du site Free Saudi Liberals sur lequel il militait pour une libéralisation morale de l’Arabie saoudite.

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Yves Rossier, secrétaire d’État aux affaires étrangères suisses, a été informé qu’une « procédure de grâce » est en cours auprès du roi d’Arabie saoudite concernant le blogueur Raif Badawi. Il dit avoir évoqué cette affaire lors de sa récente visite officielle à Ryad, la capitale du royaume d’Arabie saoudite.

Raif Badawi s’est engagé en faveur d’une ouverture de la société saoudienne aux personnes d’une autre religion. En 2008, il crée Free Saudi Liberals (Libérez les libéraux saoudiens), un blog militant pour une libéralisation religieuse en Arabie Saoudite. Il est accusé d’avoir créé un site web qui insulte l’islam. En mai 2012, le cheikh saoudien Abdul-Rahman al-Barrak publie une fatwa le traitant d’apostat pour avoir notamment déclaré que « musulmans, chrétiens, juifs et athées sont tous égaux » et que « tout le monde a le droit de croire ou non ».

Condamné à 1000 coups de fouet: Raif Badawi, blogueur et activiste des droits de l’homme.

Condamné à 1000 coups de fouet: Raif Badawi, blogueur et activiste des droits de l’homme.

À la suite de la plainte de religieux l’accusant de cybercrime et d’apostasie, Raif Badawi est arrêté le 17 juin 2012. Raif Badawi s’est marié en 2002 avec Ensaf Haidar. Le couple a trois enfants. Son épouse et ses enfants ont été forcés de quitter l’Arabie saoudite pour le Liban puis l’Égypte, avant d’obtenir l’asile politique au Québec en octobre 2013. Ils vivent actuellement à Sherbrooke.

Le 29 juillet 2013, il est condamné à six cents coups de fouet et sept ans de prison. Il fait appel de cette décision et l’affaire est réexaminée par la cour criminelle de Djedda qui le condamne le 7 mai 2014 à dix ans de prison et 1 000 coups de fouet, distribués en vingt séances hebdomadaires de flagellation, ainsi qu’une amende d’un million de ryals, soit l’équivalent de 266 000 dollars. A cela s’ajoute une interdiction de voyage de dix ans à l’expiration de sa peine de prison. La première de ces séances de 50 coups de fouet a lieu le vendredi 9 janvier 2015 en public devant une mosquée de Djeddah.

Les textes de Badawi sont interdits en Arabie saoudite, mais ils paraîtront en juin 2015 dans un livre qui réunit ses pensées centrales. Elles traitent des liens entre l’islam et la politique, du Printemps arabe, d’une société libre et des relations entre les hommes et les femmes.

Ensaf Haidar, l’épouse de Raif Badawi, a été forcée de quitter l’Arabie saoudite avec les trois enfants du couple pour le Liban puis l’Égypte, avant d’obtenir l’asile politique au Québec en octobre 2013. Ils vivent actuellement à Sherbrooke.

Les vastes gisements de pétrole ont donné à l’Arabie saoudite une grande richesse et une influence politique notoire. L’Arabie saoudite compte parmi les alliés les plus étroits des USA au Moyen-Orient. Pourtant, ce royaume est tristement célèbre pour financer l’islamisme radical et la violence religieuse dans tout le Moyen-Orient… voire au-delà.

L’Arabie saoudite fait partie des régimes les plus restrictifs au monde. Le wahhabisme, une interprétation particulièrement conservatrice de l’islam, y prédomine. La Constitution est un amalgame du Coran et de la «sunna», la tradition des œuvres et des paroles du prophète Mahomet. Les lois sont basées sur la charia (le droit islamique traditionnel) et sur les recommandations d’un conseil de 20 érudits religieux et juridiques qui secondent le roi. L’observation des lois est garantie par la «Muttawa», la police religieuse. Ces policiers ne portent pas d’uniforme et ne rendent de compte à personne d’autre qu’au roi. Officiellement, ils n’ont pas le droit de détenir une personne durant plus de 24 heures, de prononcer une peine ou d’effectuer des interrogatoires. Mais en réalité, ils importunent des innocents, ils arrêtent des suspects et les font fouetter.

Le nouveau roi Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud.

Le nouveau roi Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud.

Officiellement, la population saoudienne qui compte 28 millions de personnes est exclusivement musulmane, et la majorité est sunnite. Cependant, au moins 10 % d’entre eux sont chiites et on compte également plusieurs millions de chrétiens (la plupart des chrétiens sont des travailleurs immigrés de l’Asie du Sud et de l’Afrique). Ces derniers sont fortement discriminés face à la justice, par les autorités et par la société; ils n’ont pas le droit de vivre publiquement leur foi, les réunions religieuses dans des maisons privées sont également interdites, tout comme l’évangélisation ou l’importation de littérature chrétienne. Il n’existe pas de Bibles, pas d’églises, pas de mariages ou d’enterrements chrétiens et les nouveau-nés ne peuvent pas recevoir des noms chrétiens. Dans le cas où un travailleur immigré est surpris en train de pratiquer publiquement sa religion, il est menacé de prison ou de déportation. Plus durement sont frappés les musulmans qui se convertissent au christianisme. Ils sont obligés de garder leur foi secrète, souvent même devant leur propre famille, car l’apostasie de l’islam est interdite, sous peine de mort.

Depuis la mort du roi Abdallah le 23 janvier 2015, son frère Salmane ben Abdelaziz Al-Saoud est roi de l’Arabie saoudite. Il a été gouverneur de la province de Riyad durant 48 ans avant d’être nommé ministre de la Défense en 2011. Il a largement contribué à l’essor de ce qui n’était qu’une modeste bourgade du désert et qui est devenu une véritable mégapole moderne. Le roi Salmane a lui-même déjà 79 ans et il a survécu à une attaque d’apoplexie. Dès le début de son mandat, il a donné un signe clair en matière de politique extérieure: en mars/avril 2015, des avions de chasse saoudiens ont attaqué les rebelles houthistes chiites au Yémen voisin. Lors de 2000 raids, près de mille personnes ont été tuées et plusieurs milliers d’autres blessées.

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