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Asia Bibi : « La mort n’est pas une solution »

Dans son deuxième ouvrage sur Asia Bibi intitulé : « La mort n’est pas une solution », la journaliste française Anne-Isabelle Tollet révèle de nouveaux faits qui témoignent du calvaire de cette mère de famille chrétienne emprisonnée depuis le 14 juin 2009 et qui encourt la mort par pendaison.

« La mort n’est pas une solution ». Cet aphorisme est aussi le titre du deuxième livre de la journaliste française Anne-Isabelle Tollet paru le 12 mars aux éditions du Rocher. Il est consacré à la tragédie d’Asia Bibi, une mère de famille chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour blasphème parce qu’elle aurait offensé au prophète Mahomet lors d’une dispute avec des travailleuses agricoles musulmanes, ce qu’Asia Bibi nie de toutes ses forces.

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Le nouveau livre d’Anne-Isabelle Tollet sur Asia Bibi est aussi une déclaration de guerre contre la loi sur le blasphème au Pakistan.

Tout commence par un article de journal

La mort n'est pas une solution, Les Éditions du Rocher,‎ 2015Ce nouveau livre contient beaucoup d’éléments autobiographiques concernant la vie d’Anne-Isabelle Tollet au Pakistan. Le 8 novembre 2010, en fermant le journal, elle tombe par hasard, sur une brève qui annonce la condamnation à mort d’Asia Bibi. Cette terrible nouvelle ne la lâche plus. Depuis ce jour, la journaliste française lutte sans relâche pour la libération d’Asia Bibi. Elle trouve un soutien important en la personne du ministre des minorités Shahbaz Bhatti, qui la présente à la famille d’Asia Bibi. Il sera lui-même assassiné le 2 mars 2011 à cause de son engagement en faveur de l’accusée.

Lors de cet assassinat, le monde semble s’écrouler pour Anne-Isabelle Tollet. Mais elle n’abandonne pas et tente d’obtenir un accès direct auprès d’Asia Bibi en prison, mais elle échoue. Grâce à son contact avec Ashiq, qui visite régulièrement Asia Bibi, l’auteur obtient les informations sur sa vie en prison.

Avant que son premier livre sur Asia Bibi paraisse, Anne-Isabelle Tollet quitte le Pakistan en mai 2011 pour des raisons de sécurité. De retour à Paris, elle cultive ses contacts avec la famille d’Asia Bibi.

Une confiance rompue?

Une invitation d’Ashiq au Sommet international pour les droits de l’homme et la démocratie du 24 février 2015 à Genève jette un pavé dans la mare. Mme Tollet demande une copie de l’acte de mariage pour obtenir le visa d’entrée en Suisse. Joseph, l’ami de la famille d’Ashiq, répond d’abord de manière évasive. Enfin, il confesse qu’Asia n’est pas mariée avec Ashiq et que ce dernier est marié avec Yasmine. «Je tombai des nues», écrit Anne-Isabelle Tollet.

Mais elle comprend peu à peu la véritable nature de la tragédie. Joseph lui expose la véritable histoire de la condamnation d’Asia Bibi. Un drame qui se déroule comme une pièce de Shakespeare en cinq actes:

«Acte I: Ashiq et Yasmine se marient dans le cadre d’un mariage arrangé. Ils auront un garçon, Imran, et deux filles, Sidra et Naseem.

Acte II: dix ans plus tard, Ashiq et Asia se rencontrent par hasard lors d’une fête de fiançailles. C’est le coup de foudre pour tous les deux. Ashiq demande le divorce. Yasmine refuse.

Acte III: éperdument amoureuse d’Ashiq, Asia […] accepte la proposition d’Ashiq de s’installer avec lui et sa femme Yasmine. Mais ce ménage à trois rendait Yasmine […] folle de jalousie […].

Acte IV: Asia a toujours les faveurs d’Ashiq et donne naissance à deux filles […]. Yasmine n’a jamais admis de se faire supplanter par la belle Asia. […]

Acte V: Asia est jetée en prison suite à l’accusation de blasphème. […] Yasmine […], qui élève les filles d’Asia depuis cinq ans, se révèle fourbe et méchante avec elles.

Acte V, scène finale: Joseph et Ashiq attestent (même s’ils ne peuvent pas le prouver) que [la chrétienne] Yasmine a conspiré avec les femmes musulmanes pour faire accuser Asia de blasphème le jour de la cueillette. Les jours précédents, Yasmine conversait souvent avec sa voisine [musulmane] Mafia, la bien nommée, à l’origine de la dispute autour du verre d’eau.»

Mme Tollet parle de cette conspiration entre Yasmine et Mafia comme d’une «coalition perverse».

Plus combative que jamais

Malgré la déception devant le mensonge d’Ashiq et la crainte de voir sa propre crédibilité de journaliste remise en question, Anne-Isabelle Tollet continue à lutter inlassablement pour la libération d’Asia Bibi. Selon l’auteur, le véritable arrière-plan de l’accusation démontre dans quelle mesure la loi sur le blasphème pakistanais est utilisée à des fins de vengeance personnelle dans des disputes. Toute personne au Pakistan, chrétien ou musulman, peut devenir une victime de cette loi. Tout le pays est sous le joug de la loi sur le blasphème. Mais Mme Tollet en est convaincue, «en sauvant Asia Bibi, on sauvera des centaines de personnes dans le même cas».

Au cas où Asia Bibi, emprisonnée depuis plus de six ans, devait être libérée, Yasmine accepte aujourd’hui que son mari Ashiq s’enfuie avec Asia et leurs deux filles en Europe. Elle sait qu’Asia Bibi ne pourrait pas rester au Pakistan sans risquer la mort.

Que celui qui est sans péché…

Dans son livre, la journaliste Anne-Isabelle Tollet exprime entre autres sa déception d’avoir été trompée au sujet de la relation entre Ashiq et Asia Bibi. Cette déception atteindra aussi certains parmi nous qui se sont engagés pour cette situation durant plusieurs années et qui ont prié avec ferveur. Moi-même j’ai été effrayé par ma propre réaction. En effet, je me suis demandé dans quelle mesure Asia Bibi était vraiment innocente. Des questions de moralité nous font oublier qu’au Pakistan, il y a une loi sur le blasphème qui est en vigueur; une loi qui, avec ses tournures sournoises, est utilisée pour régler des disputes personnelles; une loi enfin, qui peut mener à une condamnation à mort, comme dans le cas d’Asia Bibi. «Que celui de vous qui est sans péché jette le premier la pierre», dit Jésus. Dans cette situation, j’ai repris conscience qu’il ne m’appartenait pas de juger Asia Bibi. Nous voulons plutôt nous engager pour sa libération!

Auteurs: Reto Baliarda, CSI / Benjamin Doberstein, Geschäftsführer

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